Titre original: | Bon rétablissement ! |
Réalisateur: | Jean Becker |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 100 minutes |
Date: | 17 septembre 2014 |
Note: |
Suite à un accident, Pierre, la soixantaine, se retrouve cloué au lit avec une jambe dans le plâtre. Misanthrope au caractère bien trempé rêvant de silence et de solitude, voilà que le monde s’invite à son chevet. Il assiste alors impuissant à la valse quotidienne des médecins, infirmières et personnels hospitalier, puis de ses proches dont son frère Hervé. Au fil de rencontres inattendues, drôles ou touchantes, Pierre reconsidère certains a priori et pose sur les autres un regard différent. Et, contre toute attente, ce séjour à l’hôpital finit par ressembler à une renaissance…
Jean Becker fait partie des derniers grands réalisateurs français de l’ancienne école. A pratiquement 76 ans, son nouveau et quatorzième film semble pour lui être un moyen de continuer à s’amuser et à prendre plaisir à travailler avec des scénaristes et des comédiens. Pour l’écriture du scénario, il s’entoure cette fois de Marie-Sabine Roger avec qui il avait déjà travaillé sur les films La Tête en friche (2010) et Bienvenue Parmi nous (2011) et Jean-Loup Dabadie (également la Tête en friche). Alors que la plupart de ces films avaient plusieurs unités d’espace et avaient marqué nos mémoires à jamais (L’été Meurtrier (1983), Deux jours à tuer (2008)), ce film s’apparente à un film mineur dans la filmographie majeure d’un cinéaste français incontournable.
Le film se passe en effet pratiquement uniquement dans une chambre d’hôpital dans laquelle un homme de soixante ans, Pierre (Gérard Lanvin) se retrouve cloué au lit avec des courbatures et une jambe dans le plâtre. Son fort caractère d’homme solitaire fait qu’il va devoir non seulement être confronté au milieu médical mais également à son frère (Jean-Pierre Darroussin, excellent comme d‘habitude)et à un agent de police (Fred Testot)..
Le milieu hospitalier a souvent été un milieu montré furtivement dans plusieurs films mais bon rétablissement réussit à en donner une vision terriblement réaliste non seulement du côté de l’équipe médicale mais également de la vie s’y déroulant. On voit ainsi autrement ses jeunes infirmières, ses plateaux repas immangeables.
Pour pouvoir tenir au moins une heure et demie avec une mise en scène théâtrale et trop linéaire il fallait non seulement des comédiens aguerris (le casting est pratiquement parfait) et un réalisateur capable de retenir notre attention. C’est en cela qu’on reconnaît l’immense talent Jean Becker. Son nouveau film très bien écrit réussi à nous émouvoir et à nous captiver. Une nouvelle fois, Gérard Lanvin montre à quel point il est un comédien public, un vrai caméléon, toujours juste dans ses rôles. La rencontre de cet immense comédien et ce réalisateur qui réalise ici peut être son dernier film mérite d’être soutenu et découvert.
Vu le 16 juin 2014 au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO
Note de Mulder: