Titre original: | Grace de Monaco |
Réalisateur: | Olivier Dahan |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 102 minutes |
Date: | 14 mai 2014 |
Note: |
Lorsqu'elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c'est aussi le moment ou la France menace d'annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco.
Le parcours de Grace Patricia Kelly aurait pu servir de trame à un vrai bopic. Elle est la fille de parents irlandais d’un père deux fois champion aux jeux olympiques d’état de 1920 et 1924 en aviron et qui a prospéré comme fondateur d’une entreprise de briquetterie et d’une mère championne de natation et mannequin. Passionnée par le monde du théâtre et malgré la forte opposition de ses parents elle devient actrice. Après avoir joué dans quinze rôles au cinéma dont Le train sifflera trois fois (High Noon) de Fred Zinnemann qui la fit connaître et trois avec le réalisateur Alfred Hitchcock (Le Crime était presque parfait (1953), Fenêtre sur cour (1953), La Main au collet (1955), elle décide en 1956 de mettre fin à sa carrière de comédienne à l’âge de 27 ans. Après avoir rencontré le prince Rainier à Cannes le 6 mai 1955, ceux-ci se marièrent le 18 avril 1956. Un tel parcours aurait pu donner un grand biopic sur une des plus grandes stars de cinéma des années 50. Pourtant, le scénariste Arash Amel décide de ne retenir que l’année 1962 et de traiter du rôle de princesse dans la Principauté de Monaco, de la relation tendue politique et économique entre la France sous la présidence de Charles De Gaulle et d’un supposé coup d’état par la sœur du prince Rainier.
Le film présenté en ouverture du festival de Cannes est un choix surprenant étant donné que ce film qui n’est pas un biopic n’arrive pas réellement à nous enthousiasmer totalement. Hormis la Môme en 2007 qui valut à Marion Cotillard l’oscar de la meilleure comédienne en 2008, l’Oscar du meilleur Meilleur maquillage et cinq César (Meilleure actrice ; Meilleur décor ; Meilleure photographie ; Meilleur son, Meilleurs costumes), le reste de la filmographie du réalisateur Olivier Dahan n’est guère enthousiasmante. On ne retiendra ainsi ni Le Petit Poucet (2001), ni Les Rivières pourpres 2 : les Anges de l'Apocalypse (2004) et encore moins Les Seigneurs (2012) comme films incontournables. De la même manière en prenant des libertés avec les effets réels et en travestissant certains éléments, son film déçoit et semble s’éterniser à traiter de sujets de moindre importance par rapport à la carrière Hollywoodienne de cette grande comédienne. De la même manière qu’Alfred Hitchcock n’est jamais allé à Monaco proposé un film à Grace Kelly le film s’inspire de certains faits tout en n’en tenant pas compte totalement .
Si le film malgré un avis très défavorable de la presse mérite pourtant d’être découvert par la présence d’une des plus grandes actrices australiennes actuelles. Elle est la représentation parfaite à l’écran et en dehors des studios des comédiennes glamour et brillantes. Son interprétation sauve littéralement le film du naufrage et montre que Nicole Kidman est une comédienne aussi à l’aise dans des œuvres intimistes que dans des grosses productions Hollywoodiennes. Son parcours et celui de Grace Kelly ont contribué à la légende de Hollywood. Le réalisateur ne pouvait pas trouver de meilleur choix pour son film. Malheureusement le reste du casting est beaucoup plus problématique entre le comédien Tim Roth trop effacé et deux comédiennes Parker Posey et Paz Vega n’arrivant pas à donner de la profondeur à leurs personnages. Seul le comédien Frank Langella arrive à sauver les apparences.
Le film aurait pu nous raconter un vrai conte de fée faisant d’une figure hollywoodienne une vraie princesse d’un (petit) royaume mais le scénario guère inspiré nous propose un film sans réelle substance, une œuvre qui ne restera ni comme le meilleur film d’ouverture d’un festival de Cannes ni comme le meilleur film d’un réalisateur doué et dont la Môme reste le meilleur film à ce jour.
Vu le 14 mai 2014 au siège de Gaumont France
Note de Mulder: