Fog of War (The) Brume de guerre
Titre original: | Fog of War (The) Brume de guerre |
Réalisateur: | Errol Morris |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 107 minutes |
Date: | 14 janvier 2004 |
Note: | |
L'évocation de la vie de Robert S. McNamara, sécretaire de la défense américaine sous les présidents Kennedy et Johnson, et son implication dans la Deuxième guerre mondiale, la crise des missiles de Cuba et la guerre du Viêt-nam.
Critique de Tootpadu
Se basant exclusivement sur les informations fournies par le vieux M. McNamara au cours d'un entretien, entrecoupées par du matériel d'archive ou des images symboliques (les dominos), ce documentaire réussit tant bien que mal à cerner cette personnalité controversée.
Pourtant, l'octogénaire toujours très alerte et lucide brosse un portrait plutôt détaillé et objectif de son travail au cours de sa vie, de son poste de professeur à Harvard jusqu'à celui de directeur de la banque mondiale. Il admet librement certaines erreurs et tente à se justifier à partir de son raisonnement en temps de guerre. L'image d'un homme qui en ressort, appuyée par le dispositif didactique de 11 leçons que McNamara a apprises ou appliquées, est distanciée et intelligente, en ce qu'elle reconnaît de façon lucide les fautes, mais ne cherche pas à se justifier vainement ou à blanchir le passé d'un individu exceptionnel qui était appelé à occuper des postes difficiles. Qu'une impression aussi équlibrée ressort d'un auto-portrait est avant tout à mettre au crédit de McNamara, un être humain exemplairement conscient des enjeux de la guerre et de la politique de défense nationale.
Cependant, le propos du documentaire est quelque peu entaché par une mise en scène perfectible, une musique bien trop emphatique et un montage souvent irritant. Ainsi, certains sujets qui pourraient avoir un impact surtout émotionnel bien plus important sont noyés sous des montages accélérés inopportuns (la partie sur les décès au Viêt-nam) et un fond sonore qui ressemble par trop à "The Hours", la bande originale précédente du compositeur Philip Glass. De même, le montage éliptique au cours de l'entretien du vieux McNamara, toujours filmé à la même échelle de plan, confère à celui-ci un caractère trop sélectif, trop pressé pour donner à son sujet le temps de s'exprimer à sa guise.
Aussi passionnant et repoussant que l'époque traitée principalement ici puisse paraître, la carrure et l'expérience de l'ancien politicien sont sérieusement alourdies par un dispositif inutilement farfelu.
Vu le 26 janvier 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 8, en VO
Note de Tootpadu: