C'est la fin

C'est la fin
Titre original:C'est la fin
Réalisateur:Seth Rogen, Evan Goldberg
Sortie:Cinéma
Durée:107 minutes
Date:09 octobre 2013
Note:

Six amis se retrouvent enfermés dans une maison alors qu’une épouvantable catastrophe ravage Los Angeles. Tandis qu’à l’extérieur le monde s’effondre, à l’intérieur, le manque de provisions et l’isolement vont vite rendre la situation intenable. Contraints de s'aventurer dehors, ils vont affronter leur destin et découvrir le véritable sens de l’amitié et de la rédemption.

Critique de Mulder

Certaines comédies sont faites pour rester longtemps dans nos mémoires voire devenir cultes avec le temps. Le premier film de Seth Rogen et Evan Goldberg en fait partie. Leur premier film co-scénarisé, co-réalisé et co-produit leur permettent de prolonger et revisiter le court métrage Jay and Seth Versus the Apocalypse de Jason Stone (écrit par Evan Goldberg  et interprété par Seth Rogen). Ce court métrage est présent parmi les bonus du blu-ray et permet de se donner une bonne idée de ce film. On reconnaît clairement l’humour dévastateur de Evan Goldberg (Supergrave (2007), Délire expess (2008)..) et la vision sarcastique de Seth Rogen.

C’est la fin est clairement le digne héritier de comédies comme Ghostbusters (1984), Les Aventures de Bill et Ted (1991) c'est-à-dire mélangeant une vision exacerbée et caricaturale de la société américaine, de monstres en tout genre et de délire psychédélique et musical. Pour les besoins de leur premier film, il fallait des acteurs solides et capables de se moquer d’eux-mêmes à travers la vision que le public à d’eux-mêmes. Ainsi, on retrouve au casting la nouvelle génération de comédiens américains nourris exclusivement à l’émission culte Saturday night live tel James Franco, Jonah Hill, Jay Baruchel, Danny McBride, Craig Robinson, Michael Cera. On notera également le caméo d’Emma Watson, Paul Rudd, Channing Tatum et même Rihanna. Ce casting cosmopolite fait de ce film un incontournable à découvrir ou à revoir tranquillement avec un home cinéma et des amis.

A regarder de plus près, la vision que reflète cette histoire d’Hollywood est également une parabole sur l’enfer véritable que certains films ont à voir le jour. C’est surtout un pari osé pour leur premier film de mélanger autant de genres tels le film d’horreur (L’Exorciste..), la comédie à la Judd Apatow et la comédie musicale (la dernière scène du film est tout simplement hallucinante). On sent également la forte influence des jeux vidéos qui planent sur ce film notamment aux travers des différents monstres issus de l’enfer. On pourrait presque assimiler ce film à une vision sous acide de l’excellent The mist de Frank Darabont (2007) où des monstres d’un univers parallèle envahissent notre monde. Mais c’est surtout le déferlement incessant de dialogues cultes qui retient toute notre attention. A cet effet, le trio infernal James Franco, Jonah Hill, Jay Baruchel nous rappellerait presque un dessin animé de Tex Avery en images réelles. Rien ne résiste donc à ce film taillé par des geeks revendiqués  très nombreux aux USA. Ce teint très particulier peut expliquer en quelque sorte le succès conséquent remporté par ce film aux Etats-Unis et le fait qu’il soit pratiquement passé inaperçu sur notre territoire.

Les effets spéciaux font de ce film une plus-value importante et témoigne qu’avec un budget nettement inférieur  à ceux des blockbusters actuels, on peut réellement rester convaincant. Certes on pense obligatoirement aux cerbères de Ghostbusters et aux monstres géants d’autres films mais la manière dont ceux-ci sont présentés remporte notre totale adhésion à cet univers décalé. Ce film montre également par sa volonté d’être aussi bien un film fantastique, un film d’horreur et une comédie que le mélange de genre est possible si il est savamment dosé. On ne peut donc qu’ applaudir les deux réalisateurs d’avoir réalisé avec soin et amour leur premier film et surtout d’avoir pu rassembler autant de talents.

Cette satire hollywoodienne jouit également d’une liberté trop rare actuellement dans le cinéma américain actuel. Le fait que les deux réalisateurs aient pu produire leur film et donc prendre une part des risques inhérents à la production d’un film leur a permis de livrer ce qu’ils voulaient réellement.

Vu le 09 mars 2014 en blu-ray, en VO

Note de Mulder: