Tarzan

Tarzan est sûrement l’un des personnages les plus adaptés autant au cinéma que dans d’autres médias. Sa création remonte à 1912 (Tarzan of the Apes) et revient à l’auteur Edgar Rice Burroughs. Cet auteur prolifique a repris ce personnage dans vingt six livres au total. Le mythe fut consacré par autant de films que de séries et bandes dessinées. Dès 1918 le cinéma s’empara de ce personnage dans le film du réalisateur  Scott Sidney, Tarzan chez les singes. Mais, c’est l’acteur Johnny Weissmuller qui le fit rentrer dans la légende Hollywoodienne dès 1932 (Tarzan, l’homme singe de W.S. Van Dyke) et il l’interpréta dans douze films de 1932 à 1948. On pourra également citer Lex Barker (cinq films) Gordon Scott (six films). En 1983, le film de Hugh Hudson s’imposa également comme l’une des meilleures adaptations de ce personnage dans Greystoke, la légende de Tarzan avec dans le rôle principal Christophe Lambert. En animation, le seul film ayant réussi d’ une manière exemplaire est et restera le film Disney de Kevin Lima et Chris Buck Tarzan (1999).

Le film d’animation allemand de Reinhard Klooss est une relecture du mythe de Tarzan avec météorites, dinosaures et autres invraisemblances qu’un jeune public appréciera.  Les adultes risquent, quant à eux de regarder ce film d’animation en gardant en mémoire la version Disney qui reste par tous points de meilleure facture. Certes, il faut reconnaître que cette version 2014 de Tarzan se laisse regarder et s’apprécie comme un divertissement de qualité mais montrant que l’animation allemande est vraiment en retard par rapport aux productions Disney  (Disney Studios, Pixar animation), Dreamworks… Reste qu’ on ne peut que saluer cette prouesse de tenter l’aventure de la technique de la motion capture pour donner vie à ce film d’animation. De la même manière, cette production allemande est la première à bénéficier du son Dolby Atmos qui permet ainsi une meilleure immersion dans ce film. Reinhard Klooss, co-scénariste, co-producteur et réalisateur pour son cinquème film témoigne de réels progrès par rapport à son précédent film Animaux et Cie (2010). Malgré une technique en retard par rapport aux géants de l’animation, ce film permet de renouveler le mythe de Tarzan et surtout de donner plus de place à la tribu des gorilles.

Pourtant, certaines idées du film sonnent réellement fausses comme celles de présenter  John Clayton Lord Greystoke non plus à l’âge d’un nouveau-né mais comme un jeune enfant. En s’éloignant ainsi du personnage créé, Tarzan perd de l’épaisseur mais ne gagnera qu’en identification au niveau du jeune public. De la même manière, on se demande par quelle idée saugrenue est arrivée cette météore dans le script. Sûrement dû à la volonté de cibler un jeune public également mais guère en rapport avec l’œuvre de Edgar Rice Burroughs. Enfin, on aurait préféré avoir une histoire moins linéaire et faisant plus de place à des scènes d’action. Certes, on retrouve avec un vrai plaisir la manière que Tarzan  a de se déplacer de lianes en lianes ou de surfer sur des arbres mais cela nous renvoie au Tarzan de 1999…

Reste que le public jeune va vraiment dévorer ce film fait exclusivement pour lui…

Vu le 22 janvier 2014  au club de l’Etoile, en VO

Note de Mulder: