100 % cachemire

100 % cachemire
Titre original:100 % cachemire
Réalisateur:Valérie Lemercier
Sortie:Cinéma
Durée:101 minutes
Date:11 décembre 2013
Note:

Après avoir essayé longtemps en vain d’avoir des enfants biologiques, Aleksandra et Cyrille, un couple très tendance du 7ème arrondissement de Paris, passent par la voie de l’adoption. Puisque ils sont tous les deux très pris par leur travail, elle comme rédactrice en chef d’un magazine de mode et lui dans une galerie d’art, ils font appel à une agence qui est censé leur procurer rapidement un garçon russe âgé de sept ans. Or, le petit Alekseï n’est pas du tout l’enfant mignon et docile auquel ses nouveaux parents s’attendaient. Dépassée par la situation et certaine que son fils ne l’aime pas, Aleksandra va jusqu’à inventer des prétextes pour s’en débarrasser.

Critique de Tootpadu

Ca sent le surimi pourri chez Valérie Lemercier ! Qu’est-ce qui a bien pu pousser cette actrice à l’humour plutôt corsé et absurde de passer pour la quatrième fois derrière la caméra, afin de nous pondre des immondices filmiques pareilles ? La comédie française a en effet atteint son niveau le plus bas avec cette suite navrante de blagues, qui mettraient presque un point d’honneur à tomber invariablement à plat. Rien ne fonctionne dans 100 % cachemire : ni la prémisse, ni l’intrigue en elle-même, ni l’interaction entre les personnages qui sont sans exception atteints de la variante la plus ennuyeuse et stérile de l’hystérie. La seule qualité du film est qu’il ne manque pas d’ingéniosité pour imaginer des situations complètement absconses, reliées d’une manière que nous qualifierons de bancale, pour faire preuve de magnanimité.

Tout au début, longtemps avant que le premier plan ne soit enregistré, il y avait peut-être de quoi faire une satire opportuniste dans cette histoire d’un couple très snob, qui, en se conformant au modèle familial traditionnel, perd en quelque sorte le peu d’âme qu’il lui restait. Hélas, le résultat final n’a plus rien d’inspiré ou de cocasse. Au contraire, c’est plutôt consternant de devoir accompagner ces personnages, qui ne fonctionnent pas mieux dans leur propre cohérence que dans les rapports entre eux, au fil d’un périple social dépourvu de la moindre envergure. La crédibilité de leurs agissements est en effet réduite au strict minimum, notamment parce que l’amour au sein du couple – auquel nous devons après tout cette farce indigeste – sonne faux avec une véhémence, qui est exclusivement à mettre sur le compte de la réalisatrice.

Car le pauvre Gilles Lellouche dans le rôle du mari quasiment transparent se démène de toutes ses forces pour insuffler un peu de vie dans cette affaire moribonde. Le peu de charme et de virilité qu’il dégage, jamais plus palpable que lorsqu’il porte son tablier italien, se perd néanmoins sans laisser la moindre impression positive dans les méandres d’un film complètement déboussolé. Au mieux, son interprétation trop investie souligne à quel point les mauvais choix abondent dans ce désastre cinématographique, très pauvre en valeurs rédemptrices.

 

Vu le 12 décembre 2013, à l’UGC Ciné Cité Paris 19, Salle 12

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Après avoir élaboré mon top 20 des films vu et apprécié cette année, j’aurai peut-être pu faire le classement des pires films de l’année 2013 et aurait trôné en tête le nouveau film de Valérie Lemercier. Certes depuis le navet de Étienne Chatiliez Agathe Clery (2008) on savait que Valérie Lemercier était capable du meilleur (dans un second rôle comme dans Le petit Nicolas, Neuilly sa mère, Les visiteurs…) et du pire (le plus souvent) mais on ne pouvait pas s’attendre à un tel ratage cinématographique avec son nouveau film. 

Rien ne semble fonctionner dans ce film, notamment le scénario d’une réelle ineptie qui semble totalement hors du temps et dans une société et un temps irréel. A aucun moment, son film semble se dérouler dans notre époque et par son regard nihilisme où toute crise économique semble hors propos nous n’arrivons à aucun moment à s’immerger dans un univers de toc. Le principal but d’une comédie est de nous présenter des personnages soit caricaturaux soit en adéquation avec notre époque. Ceux de ce film semblent irréels et surtout témoigne que la réalisatrice et scénariste n’arrive pas à leur insuffler un minimum de vie. 

Aborder la thématique de l’adoption est certes une bonne idée à la base mais le traitement apporté ici est des plus irritants. Il se dégage ainsi un certain malaise d’être face à une œuvre qui se veut comique à la base mais qui n’arrive pas à nous émouvoir ni à retenir toute notre attention. Hésitant entre le mélodrame et la comédie la réalisatrice Valérie Lemercier semble perdre totalement le contrôle de son film et surtout ne  vouloir froisser personne. Cet aspect clinique du film fait que nous avons l’impression d‘être face à un court sketch gonflé comme une baudruche pour en faire un film d’une heure quarante parfait pour un troisième âge nourri et abruti aux programmes de télévision populaires. Telle une pâtée déversée dans la gamelle d’un chien cet objet filmique nous déçoit totalement et arrive à nous  demander si on ne devrait pas plutôt quitter la salle et éviter de perdre si utilement son temps. 

100% cachemire qui marque la quatrième réalisation de Valérie Lemercier et aussi le premier film dont elle écrit seule le scénario et semble donc être celui qui est le plus personnel pour elle. Malgré tout, ce film est à ce jour le moins convaincant. Certes ces précédents ne nous avaient pas non plus conquis (Palais royal (2005), Le derrière (1998) et Quadrille (1996)) mais celui-ci rempli de clichés et d’idées assez malsaines (babysitter perverse, mère juive caricaturale) nous dérange et témoigne d’un film imparfait, aux personnages caricaturaux et nihilistes. Nous avons ainsi l’impression d’avoir à faire à un film non fini, totalement brouillon et surtout mal dirigé. Les principaux acteurs notamment Gilles Lellouche et Marina Foïs semblent vouloir sauver les apparences mais en vain.

Alors que le cachemire est un tissu noble, ce film est tout son contraire et s’apparente plus à un 100% navet de l’année.

Vu le 17 décembre 2013 au Gaumont Champs-Elysées Ambassade, Salle 2

Note de Mulder: