Albator Corsaire de l'Espace

Albator Corsaire de l'Espace
Titre original:Albator Corsaire de l'Espace
Réalisateur:Shinji Aramaki
Sortie:Cinéma
Durée:110 minutes
Date:25 décembre 2013
Note:

2977. Albator, capitaine du vaisseau Arcadia, est un corsaire de l’espace. Il est condamné à mort, mais reste insaisissable.  Le jeune Yama, envoyé pour l’assassiner, s’infiltre dans l’Arcadia, alors qu’Albator décide d’entrer en guerre contre la Coalition Gaia afin de défendre sa planète d’origine, la Terre.

Critique de Mulder

« Alors que l’espèce humaine avait conquis l’univers, plus de 500 milliards d’êtres humains peuplant le cosmos, l’épuisement des ressources des planètes colonisées précipita son déclin. Un mouvement prônant le retour vers la planète terre émergea. La petite planète bleue ne pouvait supporter un tel rapatriement et un conflit aussi long que sanglant éclata. Connu sous le nom de guerre du retour. C’est dans ce contexte qu’émergea un nouveau pouvoir. La coalition Gaia. Elle mit fin à la guerre et proclama la terre sanctuaire éternel, désormais interdit à tous. La terre devint un symbole de paix que les humains condamnés à une mort certaine dispersés sur leurs planètes à l’agonie ne pouvaient plus que contempler. Mais un homme s’opposa au nouvel ordre de Gaiai. S’aventurant dans les abysses de l’univers, un corsaire de l’espace immortel attaquant et pillant sans relâche les vaisseaux de la Fédération. L’homme le plus recherché par la coalition Gaia, connu sous le code S-00999. »

Texte d’introduction, Albator Corsaire  de l’espace.

Albator est un personnage créé par Leiji Matsumoto en 1969 dans le manga Dai-kaizoku Harlock. En 1978 les séries Albator, le corsaire de l’espace puis Albator 84 furent diffusées avec succès sur Antenne 2 et restèrent dans la mémoire de beaucoup de trentenaires et quarantenaires. De nombreux films et OAV virent également le jour (Harlock Saga (1999), Captain Harlock, the endless odyssey (2002). Pour ressusciter un tel personnage mythique et revenir à la source du personnage, il fallait un excellent scénariste, un brillant réalisateur et une animation réadaptée au marché cinématographique actuel.

Le scénario signé par Harutoshi Fukui (Lorelei, la sorcière du Pacifique (2005), Battle Under Orin (2009)..)) et Kiyoto Takeuch (Samurai Commando mission 1549 (2005), Appleseed ex-machina (2007)) permet au réalisateur Shinji Aramaki (3D Appleseed (2004), Starship Troopers invasion (2012)) de revisiter une partie de l’histoire du fameux corsaire de l’espace. L’histoire se passe  donc très loin dans le futur et après un texte d’introduction propre à tout grande fresque de science-fiction nous présente le fameux vaisseau Arcadia fonctionnant grâce à de la technologie alien (matière noire) lui permettant de se régénérer automatiquement et de donner à Albator (Capitaine Harlock) une vie éternelle.

Le soin apporter à la réalisation fait de ce film d’animation le plus abouti visuellement et capable d’affronter de plein fouet les films d’animation américains actuels. De plus le scénario est l’un des plus importants vu depuis très longtemps dans un manga. Au lieu de chercher la simplicité les scénaristes ont eu l’excellente idée de donner le rôle principal d’une certaine manière à l’Arcadia véritable navire de guerre de toute beauté. De la même manière, le rôle humain principal a été donné volontairement au personnage de Yama, un espion de la coalition Gaia (information communiquée dès le début du film) qui au lieu de devoir assassiner le capitaine Harlock va l’épauler et se reconnaître avoir la même volonté d’agir pour le bien de tous quitte à affronter son frère le puissant chef de la légion Gaia Ezra.

Contrairement aux autres mangas actuels, les scénaristes ont pris grand soin de présenter les personnages principaux et leurs interactions sans bien entendu négliger des combats spatiaux et humains titanesques. Il en ressort un film d’animation plus ciblé pour un public de gamers ou d’adultes que d’enfants même si ces derniers devraient passer un grand moment de cinéma.  

Sorti initialement le 7 septembre 2013 au Japon, la version projetée  pour le reste du monde est plus courte afin de donner plus de rythme au film pour un public occidental. La 3D utilisée permet également une immersion totale dans ce qui sera pour moi l’un des dix meilleurs films de l’année. Le film combine également l’animation traditionnelle avec une animation nettement plus photo réaliste. Nous sentons bien la volonté du réalisateur de part le montage de son film par  Ryuji Miyamura de faire de ce film un véritable space opera lyrique mais pessimiste et de Albator une icône générationnelle. Bien lui en a pris car à chacune des scènes de ce personnage, le film s’impose par une force rarement aussi présente dans un manga. A cela rajouter la musique symphonique de Tetsuya Takahashi en parfaite adéquation avec le film et vous obtiendrez tout simplement l’un des meilleurs films d’animation de l’année.

Enfin,  James Cameron annonçait un film mythique, épique et visuellement sans précédent et ce n’est pas usurpé et surtout le film donne envie de revoir les fameuses séries qui ont tant marquées notre enfance. Nous sommes fiers d’être de la Génération Albator et ce film est le plus beau cadeau de Noël que nous pouvions recevoir cette année. 

Vu le 28 novembre 2013 au Club De l’Etoile, en VO

Note de Mulder: