Titre original: | Perfect blue |
Réalisateur: | Kon Satoshi |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 81 minutes |
Date: | 08 septembre 1999 |
Note: |
C'est sans regret que Mima, chanteuse, quitte son groupe pour se consacrer a une carrière de comédienne. Elle accepte un petit rôle dans une série télévisée. Cependant son départ brusque de la chanson a provoqué la colère de ses fans et plus particulièrement celle de l'un d'eux. Le mystérieux traqueur passe à l'acte en dévoilant en détail la vie de la jeune femme sur Internet, puis en menacant ses proches. Plusieurs incidents violents se produisent dans l'entourage de Mima et elle realise que son existence se confond dangereusement avec la serie télé.
Satoshi Kon n’aura réalisé de son vivant que quatre films d’animation en dix ans (1997—2007). Il aura pourtant marqué par son approche tout un pan de réalisateurs. Dès son premier film Perfect blue que le festival du PIFFF a eu l’excellente idée de présenter dans le cadre de ses séances de film culte, on se rend compte que le réalisateur privilégie plus le fond que la forme et ainsi frappe par la teneur de ses propos.
Ce film précurseur d’une longue lignée de manga pour un public plus adulte nous frappe par son univers tellement moderne , réaliste et tellement enrichissant. Ce film d’animation s’apparente plus à un thriller hitchcockien qu’à un simple dessin animé. Rappelant par bien des côtés l’œuvre visionnaire de Katsuhiro Otomo, Akira, le film s’impose comme une réussite du genre. Le résultat est ainsi un film unique et profond voire révolutionnaire par le fait d’apporter à un film d’animation un scénario digne des plus grands thrillers.
Les mangas en général servaient à illustrer des films de science-fiction avec des robots géants, des combats dantesques au détriment de thriller psychologique. C’est pourtant cela que le réalisateur Satoshi Kon semble vouloir mettre en avant l’histoire comme s’ il voulait prouver que la forme du manga pouvait convenir à tout genre d’histoire.
Pourtant malgré un scénario que n’aurait pas renié Brian De Palma et parfaitement maîtrisé, on regrette que l’animation ne soit pas suffisamment aboutie et semble plus être un instrument au service de l’histoire. Nous sommes donc très loin de l’animation de qualité des productions du Studio Ghibli. Néanmoins, le film possède sa propre identité et s’impose comme un manga incontournable des années 2000.
Vu le 22 novembre 2013 au Gaumont Opéra Capucines, Salle 02, en VO
Note de Mulder: