Hunger games L'Embrasement

Hunger games L'Embrasement
Titre original:Hunger games L'Embrasement
Réalisateur:Francis Lawrence
Sortie:Cinéma
Durée:146 minutes
Date:27 novembre 2013
Note:

Après avoir remporté la dernière édition des Hunger Games aux côtés de Peeta, Katniss est rentrée chez elle, pour retrouver sa famille qui habite désormais dans le village des vainqueurs. Elle est toujours amoureuse de Gale, alors que le président Snow aimerait qu’elle fasse croire aux habitants des districts qu’elle traversera pendant la Tournée de la victoire que son affaire avec Peeta n’était pas qu’une ruse pour avoir la vie sauve à l’issue de la compétition. Cette campagne promotionnelle confirme aux yeux de Katniss à quel point les jeux ne servent qu’à avilir le peuple. Elle s’y prête à contre-cœur, face au grondement de la révolte qui l’accueille partout où elle va. La 75ème édition des Hunger Games, sous le signe de l’expiation, l’obligera de reprendre les armes et d’affronter d’autres vainqueurs passés.

Critique de Tootpadu

On reprend les mêmes et on recommence : cette formule de l’éternel retour et de la répétition ad nauseam vaut bien sûr pour toutes les suites d’œuvres à succès. Elle n’a cependant jamais été plus vraie que dans le cas du deuxième épisode de la saga Hunger Games, en attendant dans les années à venir la conclusion de la trilogie étirée sur deux films. La reprise de la compétition jusqu’à la mort s’y fait heureusement attendre, mais une fois que les participants sont à nouveau lâchés dans un environnement hostile, dont les moindres vicissitudes sont orchestrées par les maîtres impitoyables du jeu, ce film-ci ressemble de près à son prédécesseur.

C’est donc dans les détails qu’il convient de chercher notre salut et, finalement, la pêche aux qualités n’est pas aussi fade et frustrante chez Francis Lawrence qu’elle l’a été chez Gary Ross. D’abord, parce que la narration sait maintenir une intensité toute relative pendant la durée considérable du film. Le style du réalisateur n’a jusqu’à présent révolutionné aucun des genres auxquels il s’est attaqué. Et pourtant, nous ne nous sommes pas encore ennuyés ferme devant l’un de ses films, qui constituent des divertissements solides. Son efficacité sans prétention sied ainsi tout à fait à cet univers tiraillé constamment entre l’eau de rose et l’utopie révolutionnaire.

Et puis, au moins pendant la première heure, Hunger Games L’Embrasement entreprend quelques observations pas sans intérêt sur la culture du spectacle, qui est depuis longtemps devenue celle de notre monde post-industriel. L’emballage y prime sur le produit en lui-même, tout comme les personnages dans leur ensemble sont les prisonniers du paraître au détriment de l’être. Les propos initiaux du récit n’effleurent hélas que la surface d’une thématique infiniment plus complexe et intéressante que le sursaut populaire contre l’oppression, qui aura mis près de dix heures avant que cette vache à lait filmique n’aura dit son dernier mot d’ici Noël 2015.

Pas sûr que nous resterions fidèles à cet univers quasiment interchangeable avec toutes les autres adaptations de romans pour midinettes à la mode. Au moins, nous notons une timide progression vers un niveau satisfaisant, d’un point de vue cinématographique, qui devrait se confirmer – espérons-le – lors de la suite de l’aventure, elle aussi mise en scène par Francis Lawrence.

 

Vu le 19 novembre 2013, au Royal Monceau, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

En mars 2012 sortait sur nos écrans le premier Hunger Games. Réalisé par Gary Ross (Pleasantville, Pur sang), il avait marqué nos esprits par un casting intéressant (Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson , Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Lenny Kravitz, Stanley Tucci et Donald Sutherland) et un scénario orignal. Basé sur le premier livre de la trilogie de Suzanne Collins publié en 2008, le film nous présentait Katniss Everdeen, une jeune adolescente dans un futur post apocalyptique qui  devait affronter différents participants lors d’un jeu télévisé géré par un gouvernement répressif. Ainsi dans une lutte à mort vingt-quatre participants soit un garçon et une fille ayant entre douze et dix-huit ans des douze districts devaient s’affronter dans une forêt reconstituée. Au vu du succès conséquent du premier volet, ce second film fut aussitôt enclenché afin d’adapter le second livre de la saga. L’histoire commence ainsi juste à la fin du précédent film et nous retrouvons le casting principal du premier film .

Francis Lawrence que l’on retrouvera également au poste de réalisateur des deux prochains opus convient  parfaitement pour la réalisation de ce film ressemblant plus à un épisode d’une série luxueuse qu’à un véritable film original et innovateur. Après s’être fait la main sur le pilote sur la série Touch et avoir réalisé des adaptions de livres (Je suis une légende et De L’eau pour les éléphants),  il transpose sur grand écran un autre livre aidé par les scénaristes Simon Beaufoy et Michael Arndt. Le rythme trop lent du film donne en effet l’impression que le réalisateur se démène (en vain) pendant une bonne heure pour captiver les spectateurs adultes. Certes une nouvelle fois Jennifer Lawrence est parfaite dans son rôle mais le scénario peine réellement à  démarrer et il faudra bien attendre le lancement des hostilités et remettre les deux personnages principaux Katniss Everdeen et Peeta Mellark sur le champ de bataille. A partir de ce moment-là, le film gagne tout son intérêt et sans éviter malheureusement quelques redites devient réellement palpitant et réussit à nous convaincre. Cette partie est non seulement captivante mais renforce le côté sombre des personnages tout en laissant une part plus importante à un suspense efficace. 

En absence de nouveaux épisodes de Twilight, ce film reprend donc le côté de l’affrontement de deux hommes pour conquérir l’héroïne (Peeta vs Gale) mais également la même linéarité. Adapter un film n’est pas uniquement le transposer sans chercher à l’améliorer, c’est aussi convaincre un plus grand nombre de personnes ne connaissant pas le livre dont celui-ci est l’adaptation de l’intérêt d’une telle histoire. Ce film paresseux par son rythme cherche donc à conquérir le même public adolescent. Il y réussit pourtant car il corrige les lacunes du premier volet. C’est en cela que la réalisation de Francis Lawrence fait des miracles car elle permet de sublimer le scénario pour faire du personnage de Katniss Everdeen une femme forte, attachante et mature. Ceux qui connaissent le livre seront donc en territoire apprécié et connu, les autres pourront voir le film comme un simple blockbuster guère transcendant mais fait avec soin.

La direction parfaite d’acteurs et le soin apporté aux décors et aux effets spéciaux permet  de pallier à la faiblesse trop prévisible du scénario. De nouveau, le réalisateur réussit à apporter une véritable résonnance émotionnelle aux personnages. Derrière cet aspect visant un public adolescent, le film est aussi une parabole sur le prix de la célébrité et les dangers liés à leur idolatrie. En voyant dans le personnage de Katniss celle qui renversera le gouvernement en place et sera capable d’apporter de l’espoir beaucoup d’habitants des différents districts  trouveront la mort.

Le seul vrai reproche à faire concerne la fin (sûrement fidèle au livre) trop abrupte et laissant le spectateur en plein suspense. Tel l’épisode de l’Empire contre-attaque, ce film est bien le chaînon de transition entre le premier film et les deux autres films correspondant au même livre.

Vu le 28 novembre 2013 au Gaumont Champs-Elysées Marignan, Salle 03, en VO

Note de Mulder: