Evasion

Evasion
Titre original:Evasion
Réalisateur:Mikael Håfström
Sortie:Cinéma
Durée:115 minutes
Date:13 novembre 2013
Note:

Depuis plus de trente ans, Ray Breslin s’évade de prisons. Cette manie de s’échapper des confins de sa cellule ne provient pas d’un esprit de révolte contre la loi, mais de son métier : Ray est payé chèrement pour tester les failles de sécurité des institutions pénitentiaires fédérales. Sa nouvelle mission est encore plus risquée que les précédentes. Pour le compte des services secrets américains, il sera infiltré dans une prison ultra-moderne et en dehors de la juridiction nationale. Il s’agit du prototype d’une nouvelle forme de prison officieux et caché, où des criminels très dangereux seront mis à l’écart.

 

Critique de Mulder

L’idée de base de réunir les deux plus grands acteurs de film d’action pop-corn était excitante. Sylvester Stallone (67 ans) et Arnold Schwarzenegger (66 ans) ont construit leur carrière sur des films d’action solides et efficaces et surtout sur des sagas incontournables. Pour le premier les personnages de Rocky et Rambo ont montré qu’il n’était pas qu’un acteur bodybuildé mais également un bon scénariste et un réalisateur convaincant. Pour le second sa collaboration avec notamment  James Cameron (saga Terminator, True Lies) en a fait une star mondiale incontournable du cinéma d’action. Surfant sur le recyclage convaincant des acteurs de films d’action déchus de la saga Expendables, ce film permet donc de réunir pour la troisième fois à l’écran ces deux acteurs.

Après avoir déjà tenté de s’évade de prison dans l’incontournable film Haute sécurité (John Flynn, 1989), Sylvester Stallone se retrouve de nouveau emprisonné et son personnage doit tenter de s’échapper. Malgré le plaisir pris de retrouver dans un même film les deux acteurs susnommés, il faut reconnaître malheureusement que ni le scénario de  Mikael Hafstrom (également réalisateur) et Miles Chapman (Road house 2) et encore moins la réalisation n’arrive à nous convaincre. Il s’agit d’un film de série typique des années 80 et qui tourne vite à court de munitions. Stallone et Schwarzenegger tentent de sauver les meubles tandis que Jim Caviezel et Sam Neil et  ne semblent vraiment pas y croire. Le résultat final est donc un film indigeste qui se laisse certes regarder mais qui s’oublie dès le générique de fin.

De plus, le manque de scènes d’action et de morceaux de bravoure auxquels nous avaient habitués les deux acteurs principaux fait de ce film une réelle déception. Seul Arnold Schwarzenegger réussit dans un second rôle à nous apporter quelques dialogues réussis. Trop formaté et guère bien emballé ce film de fin d’année n’apporte rien de neuf et nous attendons donc avec impatience Expendables 3. On espère seulement que Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger choisiront mieux leurs prochains films et pourront travailler avec de bons réalisateurs ayant déjà fait leur preuve dans des films bourrés de testostérone.

Vu le 13 novembre 2013 au Gaumont Gobelins , Salle 5, en VF

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Jadis dans les années 1980, quand leurs bastonnades musclées exorcisaient encore avec panache les frustrations d’un public soumis aux premières manifestations de la frilosité du politiquement correct, Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone étaient presque malgré eux engagés dans une concurrence commerciale féroce. Au sommet du cinéma d’action de l’époque, le premier agissait comme le reflet ironique du deuxième, telle la mise en question, passée par le filtre d’un accent épais et d’un ton pas moins décalé, de la noblesse excessivement affectée des personnages emblématiques que sont jusqu’à ce jour Rocky et Rambo. Pour nous, il y en a à prendre et à laisser dans les deux cas de figure, selon la qualité intrinsèque des films respectifs et surtout en fonction de l’épaisseur du coloris idéologique d’une époque, qui nous inspire désormais plus de la douce nostalgie que le souvenir effarant d’une décennie aux excès hautement risibles. Bref, nous ne sommes des fans inconditionnels ni de Stallone, ni de Schwarzenegger, ce qui ne veut pas dire que leur réunion très tardive, en guise de défibrillateur opportuniste pour des carrières moribondes, n’éveille pas notre intérêt de cinéphile enclin au dépoussiérage de légendes sur le déclin.

Le pillage de deux mythes du cinéma populaire de notre jeunesse s’effectue contre toute attente selon les règles de l’art d’un divertissement à l’efficacité irréprochable. Les deux points faibles énormes de la prémisse mis à part, Evasion fournit en effet la confirmation presque jubilatoire de l’opinion positive que nous entretenons à l’égard du réalisateur Mikael Håfström, nullement un génie du film de genre, mais quelqu’un qui en maîtrise parfaitement les conventions. Après, il faudrait vraiment faire abstraction de toute intelligence personnelle pour adhérer sans réserve à un scénario, qui veut absolument nous faire croire que le pouvoir officiel ou criminel dépenserait des sommes mirobolantes pour incarcérer des éléments indésirables, alors qu’une simple exécution sommaire coûterait nettement moins chère. De même, le cliché du prisonnier au code d’honneur inébranlable a de beaux jours devant lui, tant que des films comme celui-ci colportent une image fortement édulcorée de la vie derrière les barreaux.

Cette absence de réalisme fait en même temps le charme d’un film, qui ne commet pourtant pas l’erreur – préjudiciable à la longue à des persiflages étirés sans fin comme l’univers des Expendables – de ne pas se prendre au sérieux. Le rythme soutenu et sans fioriture de la narration confère une vigueur formelle au film, qui fait normalement défaut à pareil défilé d’acteurs passés de mode. C’est donc beaucoup moins l’originalité qui fait la force de ce film, que sa capacité à rester cohérent dans son projet de résurrection de deux monstres sacrés du cinéma, qui ont certes pris des rides, mais qui savent toujours autant nous divertir à travers des aventures d’évasion sans fausse prétention.

 

Vu le 25 novembre 2013, à l’UGC Ciné Cité La Défense, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: