Stratégie Ender (La)

"Quand la guerre sera finie, nous pourrons alors débattre de la moralité de ce que nous faisons”

Colonel Graff Hyrum

Il n’aura fallu qu’un seul film à Gavin Hood (Tsotsi, 2005) pour que les studios américains fassent appel à lui pour diriger des films aussi divers qu’un thriller (Détention secrète, 2007) qu’une adaptation d’un comics (X-Men Origins: Wolverine, 2009). Son nouveau film La stratégie Ender est à ce jour son dernier en date et le plus convaincant. Crédité en qualité de scénariste et réalisateur, il nous livre ici un mixte réussi de Harry Potter (le film se passe pratiquement que dans une école militaire) et de Starship Troopers (les extraterrestres sont insectoides). Ce film tiré du livre de l’auteur Orson Scott Card (1985) est le premier d’une saga comportant quinze tomes.

L’histoire du film est donc celle d’un jeune adolescent Ender Wigging (Asa Butterfield vu dans Hugo Cabret), un surdoué et un joueur de jeux vidéo de stratégie aguerri. Il est sélectionné par un colonel (Harrison Ford) comme étant le sauveur de l’humanité contre une race extraterrestre très hostile.  Il est le seul à pouvoir sauver la terre d’une seconde attaque hostile des Doryphores (Formics dans la version américaine). Le film suit donc ce jeune militaire lors de son entrainement et sa relation avec les autres jeunes recrues. Il devra ainsi participer à un laserquest en apesanteur et s’essayer à des simulations d’invasion. Le film bénéfice des effets spéciaux remarquables de Digital domain ainsi que de OddLot Entertainment et Summit Entertainment à la production de ce film.

Derrière cette idée qu’une seule personne peut sauver la terre entière, une ramification biblique est donc sous-jacente comme ce fut le cas dans les sagas Matrix et Harry Potter. Cette thématique n’est pas nouvelle mais le livre dont est tiré le film date des années 80. Ce film est donc par sa thématique plutôt adressé à un jeune public mais reste très sérieux par son approche contrairement à Starship Troopers véritable parodie transgressive des films de guerre.

Summit n’ayant plus de nouveaux épisodes dans la série Twilight aura donc essayé de profiter de ce film pour tenter de lancer une nouvelle saga. Mais, malgré les bons points amassés (réalisation, casting, effets spéciaux) cette société de production devrait se résoudre à laisser cette saga littéraire hors du grand écran. La fin du film ne sous-entend pas de questions restées en suspens suffisantes pour expliquer une suite. De plus le message tendant à montrer qu’une simulation de guerre peut devenir une vraie guerre n’est pas un message suffisamment fort et positif pour montrer le bon chemin à nos jeunes spectateurs.

Vu le 11 novembre 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 02, en VF

Note de Mulder: