Riddick

Riddick
Titre original:Riddick
Réalisateur:David Twohy
Sortie:Cinéma
Durée:119 minutes
Date:18 septembre 2013
Note:

Laissé pour mort sur une planète qu’il croyait être sa patrie Furya, Riddick mène un combat perdu d’avance pour sa survie dans cet environnement hostile. Son seul espoir d’échapper aux bêtes féroces qui y pullulent est une ancienne base de mercenaires. Riddick en émet un appel de détresse, qui fait accourir les chasseurs de primes, empressés de capturer, mort ou vif, cet assassin légendaire. Arrivée la première, l’équipe de Santana croit pouvoir réussir grâce à son équipement de recherche performant. C’était sans compter le commando de Johns, arrivé un peu plus tard, qui traque Riddick depuis dix ans et qui connaît ses moindres ruses de guerre.

Critique de Mulder

David Twohy et Vin Diesel se retrouvent une troisième fois pour redonner vie au personnage de Richard B. Riddick. Après l’excellent et devenu culte Pitch Black (2000) et le moyennement réussi Les Chroniques de Riddick (2004), le personnage créé par les scénaristes Jim et Ken Wheat et le réalisateur scénariste David Twhohy est de retour.

 Ce film se caractérise comme un retour aux sources sous la forme d’un simple film de science-fiction et non plus d’une fresque comme ce fut le cas pour le second film. Ce troisième épisode notamment produit et interprété par Vin Diesel corrige ainsi l’erreur de direction du second opus et refait du personnage de Riddick un personnage fort toujours en lutte face à ses pulsions de tueur et capable de survivre dans n’importe quel environnement. Le fait que le film se découpe en trois parties distinctes permet de maximiser les effets et de minimiser l’environnement de l’action. Schématiquement la première partie (de loin la meilleure) se veut une leçon de survie d’un homme laissé pour mort sur une planète dangereuse. Riddick est ainsi le seul personnage dans cette première partie et retrouve ainsi son côté de tueur psychopathe en lutte permanent contre des dangereuses créatures. Loin d’être un simple rejeton des actionners comme le furent Jean Claude Van Damme, Chuck Norris et consort, Vin Diesel est un acteur complet et surtout capable de tenir un film sur ses épaules et de s’y investir totalement. La force de cette première partie repose donc sur le jeu de cet acteur à la carrure impressionnante. La seconde partie (la moins convaincante) fait de Riddick l’égal d’un tueur psychopathe tel Jason Voorghes ou Michael Myers. Pour pouvoir échapper à cette planète, il devrait ainsi faire face à une meute de mercenaires. Ce segment typique des home invasion manque cruellement de piquant et d’un suspense digne du personnage de Ridick. Enfin la troisième partie (assez réussie) verra ce qu’il reste des mercenaires s’allier à Riddick pour affronte une horde de monstres sanguinaires et rappelant ceux du film Pitch Black. De cette partie, on retrouve ce personnage que nous apprécions maniant aussi bien l’humour que les armes.

Certes, il s’agit là d’une honnête série B avec un budget réellement inférieur à l’épisode précédent. Le budget est ainsi passé de 120 millions de dollars à 38 millions. Cet excellent choix permet ainsi au film d’être un succès public (box office mondial de 90 millions de dollars) et surtout de retrouver toute la force du premier volet. David Twohy comme John Carpenter semble être de ces réalisateurs de genre nettement plus à l’aise dans de modestes productions américaines que dans des productions hollywoodiennes. Son film est donc construit et réalisé avec une véritable volonté de donner à un film mineur les meilleurs soins possibles. L’alchimie entre le réalisateur et l’acteur principal se sent tout au long du film et démontre une volonté de divertir intelligemment les spectateurs et de leur montrer un film d’action efficace dans le sens noble du terme. Ce film de science-fiction est aussi une habile transposition des westerns qui ont marqué nos mémoires. Un justicier trahit par les siens se redressera et luttera pour sa survie. Cette approche se ressent dans la description du personnage de Riddick habile mélange du justicier sans nom des films de Sergio Leone et le personnage de Rambo, véritable machine à tuer et capable de  se dépasser pour rester en vie.

Riddick est le film que le public attendait mais qui ne dépassera pas nos attentes contrairement à l’excellente saga Fast and Furious.

Vu le 20 septembre 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 12, en VF

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Au début des troisièmes aventures de son personnage phare, qui portent enfin le nom de ce dernier, Vin Diesel badine trop longtemps avec des créatures d’une laideur atroce pour nous convaincre de l’utilité de cette deuxième suite. Pendant plus d’une demi-heure, le héros affronte seul des bêtes aériennes, terrestres et marines qui nous renvoient à l’âge de pierre des effets spéciaux numériques. En effet, ce n’est pas leur nature de prédateur sans ménagement qui nous effraie au plus haut point, mais leur aspect visuel d’une mocheté bien plus mortifère que le venin avec lequel certaines d’entre elles paralysent leur proie. Sur le fond fort jaunâtre d’une planète sans le moindre attrait, le justicier au vocabulaire très réduit et à l’état d’esprit guère plus évolué nous traîne donc à travers une introduction inutilement longue, qu’une mise en scène moins molle que celle de David Twohy aurait aisément pu condenser en une dizaine de minutes. Même le bref retour en arrière, avec l’apparition anecdotique de Karl Urban, y apparaît comme l’hommage maladroit aux épopées de la science-fiction du début des années 1980, qui avaient connu une minuscule renaissance récemment, grâce aux aventures de Titans et autres pré-histoires de Superman.

L’attente aura à peine valu la peine, puisque l’action à proprement parler de ce Riddick en petite forme est au mieux une resucée tout juste solide de l’histoire du premier film de cette trilogie sans raisonnement narratif, Pitch Black. Une fois de plus, tous les participants devront joindre leurs forces afin d’échapper à une menace diffuse, qui assiège une station perdue quelque part au fin fond de l’espace. Sauf que la recette de l’élimination implacable des humains a sensiblement perdu de sa fraîcheur depuis et que, par conséquent, le sort des personnages ne nous interpelle guère. L’ambiguïté morale de Riddick et de ses poursuivants importe ainsi très peu dans le schéma narratif d’un scénario, qui semble exclusivement vouloir créer le lien entre l’exubérance baroque du film précédent de la saga et une esthétique beaucoup moins ambitieuse, qui prépare d’ores et déjà la descente dans le désert des productions pour le marché vidéo, où cet univers en phase terminale devrait expirer très prochainement.

A l’exception d’une mise en place pénible et interminable, ce film aurait pu constituer un film de genre divertissant, quoique nullement révolutionnaire. Son plus gros problème est toutefois qu’il se revendique de la tradition d’une science-fiction décomplexée, encore jouissive il y a treize ans, lors de la sortie du premier film de la série, qui aurait mieux fait de rester unique. Notre bienveillance face aux tentatives de résurrection successives d’un héros pas si emblématique que ça non plus arrive en tout cas à son terme, avec cette production mercantile sans valeur ajoutée.

 

Vu le 8 octobre 2013, au MK2 Bibliothèque, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu: