Mad Max

En 1979, George Miller n’avait à son actif qu’un simple documentaire Violence in the cinema, part 1 (1971) avant de connaître un succès inattendu avec une production indépendante du studio Kennedy Miller Productions et distribué par Warner Bros. Personne ne pouvait s’attendre à un tel choc rutilant en 1979 en Australie, 1980 aux Etats--Unis et il fallut attendre 1982 pour découvrir  ce film en France. Précédé d’une sulfureuse réputation, le film fut classé X et fut réévaluée au moins de 16 ans ensuite en France. Avec un budget minime de 400000 dollars australiens, le film récolta plus de cent millions au box-office mondial. Cette grande réussite autant sur la forme que sur le fond sera  le film  le plus rentable de l’histoire du cinéma jusqu’en 1999 (Le Projet Blair Witch).

George Miller ne bénéficiant pas d’un budget suffisamment conséquent pour créer un monde futuriste de toute pièce eut l’excellente idée de tourner son premier film dans des paysages désertiques et surtout reflétant totalement l’ambiance désespérée de ce monde ayant perdu ses repères. L’omni présence d’une ambiance d’ultra violence dans toutes les scènes de ce film déclencha des réactions assez fortes lors de sa sortie. Trop jeune à l’époque pour pouvoir le découvrir en salle, ce n’est qu’ au moment de sa sortie en vidéo  que je découvris ce film qui marqua longtemps ma mémoire de futur critique et rédacteur en chef.. Il fut aussi très longtemps un de mes films préférés car il s’apparente réellement à un western apocalyptique et pourtant à un message d’espoir.

Dans ce futur malsain, le pétrole est devenu denrée rare et les grandes nations sont entrées en guerre pour l’acquisition de celui-ci. Sur les routes, un jeune policier Max Rockatansky patrouille au sein de son véhicule Interceptor (une Ford Falcon XB Sedan) tel un Ranger. Il aura à affronter un dangereux gang de motards qui tueront sa femme et son bébé. Fou de rage, il se vengera et deviendra une machine implacable en tuant toute cette bande de motards. Pour affronter un tel personnage, le réalisateur donna sa chance à un jeune acteur australien qui devint une véritable légende Hollywoodienne Mel Gibson. La présence magnétique de cet acteur dans ce film en fera tout son succès. Il reprendra à deux autres reprises ce rôle avant de le laisser pour un Mad Max 4 à Tom Hardy.

Le film Mad Max s’ imposa surtout par l’utilisation de son montage ultra percutant et sa manière de filmer une nouvelle ère pour le cinéma de genre. Son réalisateur conscient d’avoir un budget insuffisant dû recourir au système D en maximisant sa manière de filmer en fonction  du paysage et surtout tenter de tout faire pour révolutionner le cinéma de l’époque. Ce côté avant-gardiste et sans aucune concession  imposa son film dès sa sortie en salle comme un film culte et maudit. En effet, l’ambiance limite insoutenable de ce film par moment le rend donc inaccessible à tout public. Pourtant avec le temps, ce qui fut déroutant et jugé trop violent à l’époque s’estompe et donc rend ce film plus visible auprès d’un plus large public.

Enfin le film Mad Max peut être interprété de multiples manières et à mes yeux comme un hymne à la liberté. Le personnage principal tout d’abord prisonnier des règles qui régit ce monde futuriste et suite à un trauma violent brisera ses chaînes pour se libérer de toute obligation morale et religieuse. Tel un messie des temps futurs, il circulera librement pour prêcher dans le sang une manière de vivre et surtout protéger les faibles des forces maléfiques dirigeant ce monde déchu.

Mad Max est un film culte à voir et revoir. Malgré les trente années passées, celui-ci reste toujours d’actualité et témoigne d’un temps où les réalisateurs pouvaient encore prendre des risques et imposer dès leur premiers films leur empreinte à un cinéma alors encore en pleine évolution.

Vu le 14 septembre 2013 en Blu-ray et VO

Note de Mulder: