Stand clear of the closing doors

Stand clear of the closing doors
Titre original:Stand clear of the closing doors
Réalisateur:Sam Fleischner
Sortie:Cinéma
Durée:99 minutes
Date:00 2013
Note:

Ricky est un jeune adolescent autiste qui vit avec sa mère Mariana et sa sœur aînée Carla à Far Rockaway, dans le Queens. Il est inscrit à une école ordinaire, où il sèche pourtant régulièrement les cours pour aller à la plage ou dans son magasin de chaussures préféré. Quand Carla manque de le raccompagner un soir, Ricky prend le métro au hasard et se perd dans le labyrinthe des transports de New York. En l’absence de son mari, parti travailler sur un chantier, Mariana désespère de ne pas retrouver son fils, échoué quelque part dans la ville.

Critique de Tootpadu

Les deux parties distinctes de ce film indépendant ont du mal à s’agencer convenablement. Alors que l’égarement du fils dans le métro relève du trip mi-éveillé, tel une leçon déformée par l’autisme sur la précarité dans les métropoles américaines, les différentes tentatives de la recherche par la mère et le drame familial qui en résulte sont déjà plus laborieux. C’est l’histoire à deux vitesses d’une intégration calamiteuse dans une société américaine qui est plus morcelée que jamais. Et le fils, et sa mère sont en quelque sorte des corps étrangers au sein d’une population citadine, qui ne les remarque pratiquement pas. Leur rôle respectif d’épave humaine dans le métro ou de bonne en bas de l’échelle sociale leur réserve un statut de personne invisible dans l’effervescence d’une ville à laquelle ils ne participent nullement.

C’est de cette ignorance par négligence que naît la cruauté d’un film, qui évite autrement comme la peste les excès dans la forme et dans le fond. Aucune situation exagérément glauque donc dans le long périple de Ricky, ni d’effusion de sentiment ou d’apitoiement larmoyant chez sa mère. Même la tempête Sandy, une coïncidence de tournage qui apporte une dimension vaguement apocalyptique à Stand clear of the closing doors, n’arrive à tirer le ton du film vers une intensité durable. Néanmoins, la mise en scène de Sam Fleischner a réussi entre-temps à concilier les deux voies de l’intrigue, non pas pour faire culminer le récit dans une conclusion joyeuse, mais pour renouer doucement avec l’intégrité d’une famille très banale, qui s’accommode aussi bien qu’elle le peut avec les obstacles d’une vie sans éclat.

 

Vu le 3 septembre 2013, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Cette année, le prix du jury du festival du cinéma américain de Deauville  a été remis  ex-aequo au très intéressant All is lost de J.C Chandor et à ce film de Sam Fleischner. Sur la base d’un scénario de Rose Lichter-Marck et Micah Bloomberg, le film suit un jeune adolescent autiste perdu dans le métro new-yorkais.

Le premier film de Sam Fleschner porte les stigmates de la production indépendante new-yorkaise. On retrouve ainsi  une œuvre intelligemment construite et réalisée qui nous donne un réel aperçu tel un documentaire du métro et de la faune qui y circule. Le film montre aisément le décalage entre un jeune autiste livré à lui-même et une population très vivante stagnante dans les différentes stations. Le film se focalise donc entre les membres de sa famille ( sa mère et sa sœur puis de son père qui fut absent du foyer un certain temps) à sa recherche et Ricky perdu dans un monde qu’il ne connaît pas.

L’ingénieuse idée du scénariste est notamment d’incorporer dans son histoire la dévastation provoquée par l’ouragan Sandy et les éléments naturels donnant un certain cachet au film. On pourra pourtant se demander comment ce film a pu finir ex-aequo face  au  film de J.C Chando  beaucoup plus réussi . Reste que face à la conformité d’un cinéma américain traditionnel, ce film montre qu’avec quelques bonnes idées, un soin apporter à la réalisation tout le monde est capable de passer à la réalisation avec un budget minuscule.

Vu le 3 septembre 2013, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: