Fanny

Daniel Auteuil après avoir réalisé Marius, nous présente le second épisode Fanny en attendant César prévu pour la fin de l’année. Ce second film reprend précisément là où s’arrêtait le précédent. Curieux choix ainsi de sortir la même semaine deux films formant une seule intrigue. Cette conception des choses aurait pu être  prise  par une volonté  de fructifier au possible l’investissement initial, mais il faut y voir plutôt une manière de rendre hommage aux séries françaises de notre passé où les personnages attachants vivent de multiples péripéties. Dans le cas présent, le résultat reste une franche réussite et surtout témoigne que Daniel Auteuil n’est pas qu’un excellent comédien mais également un scénariste aguerri et un réalisateur à suivre de près.

Ainsi, après avoir planté le décor dans Marius, les rebondissements s’accélèrent face à une Fanny enceinte, contrainte de se marier au plus grand plaisir de Honoré Panisse (excellent Jean-Pierre Darroussin). Ce second chapitre de l’histoire de Fanny possède un tempo parfait que ne possédait pas le précédent. Il permet surtout de donner une plus grande place à l’actrice Victoire Belezy. Elle donne par sa grâce et son innocence toute sa force au film qu’elle irradie à chacune de ses scènes. Elle bénéficie également de la présence de deux immenses acteurs que sont Daniel Auteuil et Jean-Pierre Darroussin. Dépassant facilement le volet précédent, ce film est une totale réussite artistique et permet surtout de retrouver le cinéma populaire de qualité qui a déserté depuis trop longtemps nos grands écrans.

Daniel Auteuil ne pouvait pas rendre plus bel hommage à l’un des plus grands écrivains français du siècle précédent. Non seulement son scénario témoigne d’un très grand respect par rapport au texte du livre mais également par des petites touches d’ajustement permet de donner aux acteurs de grands rôles. Ce drame épique donne l’impression d’une parfaite cohésion entre les membres de l’équipe du film et surtout permet de découvrir une jeune comédienne sublime et à la présence électrisante.

Le premier film donnait le rôle principal à l’acteur Raphaël Personnaz et faisait graviter autour de lui l’ensemble des comédiens. En relayant au second rôle cet acteur dans ce film, en attribuant ainsi le rôle principal à Victoire Bélézy le film gagne  en force, en candeur par rapport au précédent. On ne doute pas un instant que si le César de la révélation féminine de l’année devait être attribué en février prochain à une jeune et émérite actrice, il devrait revenir sans aucun doute à cette comédienne.

Ce film sincère, émouvant est à découvrir en salles ou à revoir en vidéo lors de sa sortie prochaine. On espère que les différents bonus nous permettront d’aller plus loin dans la découverte de ce film fort, poétique et sans aucune faille et témoignant du même amour que Fanny envers son enfant Césariot que Daniel Auteuil envers son film.

Vu le 26 juillet 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 15, en VF

Note de Mulder: