Titre original: | Moi, moche et méchant 2 |
Réalisateur: | Pierre Coffin, Chris Renaud |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 98 minutes |
Date: | 26 juin 2013 |
Note: |
Autrefois le plus méchant parmi les méchants, Gru a du mal à trouver ses repères dans la monotonie de la vie respectable. Ce n’est pas que la responsabilité d’élever ses trois filles Margo, Edith et Agnès ne le comble pas. Mais il regrette avec nostalgie les jours où il semait le chaos avec ses acolytes, les minions et le professeur Néfario. L’occasion de renouer avec une vie plus palpitante se présente à Gru grâce à l’offre de l’Agence Vigilance de Lynx, qui lui propose de participer à la recherche d’un nouveau méchant, qui a subtilisé une substance hautement dangereuse. Accompagné de la belle Lucy, Gru devra s’infiltrer dans un centre commercial, où des traces du poison ont été détectées.
Le fait d’assister à des festivals de cinéma permet notamment de découvrir le film en avant Première mais aussi de rencontrer leur réalisateur (dans le cas présent Chris Renaud). Après un excellent premier opus, nous retrouvons ainsi les minions, Gru et ses quatre filles dans une nouvelle aventure. De nouveau force est de constater que la double nationalité du film même si le film est considéré comme un film américain (Universal) lui permet de viser juste par son humour féroce et irrévérencieux. Les réalisateurs du film Pierre Coffin (français) et Chris Renaud (américain) sont pour notre plus grande joie de nouveau derrière la caméra. Le film a été aussi de nouveau conçu pour sa plus grande partie par des animateurs français, à Paris, dans le studio d'animation Illumination Mac Guff.
Les minions, créature à l’humour débridé qui nous rappelle pour beaucoup les lapins crétins occupent une plus grande place et il est impossible de rester insensible à leur humour dévastateur. Leur présence fait de ce film un grand film d’animation à voir et revoir en famille. Rajouter à cela les nombreux clins d’œil à des films cultes tel la saga des James Bond en fait un film incontournable pour les vacances scolaires. Ce n’est donc pas un hasard que celui-ci sort précisément à la fin du mois de juin. Les deux scénaristes déjà à l’œuvre pour le premier opus, Ken Daurio et Cinco Paul sont également de retour comme scénaristes de ce film. Certes leur scénario n’est pas un modèle parfait du genre mais colle parfaitement aux côtés attachant de Gru.
Ce film à double lecture saura aussi bien convaincre un public adulte qu’un public enfantin. Nous sentons bien que le film est fait pour rendre le plus beau des hommages à l’humour débridé de Tex Avery au détriment d’une histoire assez simpliste par sa forme. Mais, le résultat est comme le premier film une réussite exemplaire et une animation parfaitement fluide en 3D. On notera aussi que les voix des minions sont celles des deux réalisateurs qu ont pris un plaisir complet à faire revivre ces créatures attachantes.
Vu le 16 juin 2013 au Gaumont Champs Elysées Marignan, Salle 01, en VF
Note de Mulder:
Le cinéma hollywoodien contemporain fonctionne selon la logique implacable des séries. Dès qu’un film rapporte de l’argent, il rentre dans le schéma impitoyable de la multiplication des gains et de la pérennisation d’un univers, qui devient dès lors le point de départ, en guise de produit d’appel, d’une lignée de suites dont la fin n’est déterminée que par un revers économique cuisant. Le manque d’originalité est l’inconvénient principal de cette course à la recette infaillible. En même temps, il serait injuste de dénigrer les hommes d’affaires de Hollywood parce qu’ils abreuvent un public docile de films interchangeables qui génèrent, à de très rares exceptions près, des millions et des millions de dollars. Pire encore, le devoir incombe désormais au spectateur de suivre chacun des épisodes d’une série cinématographique, afin de comprendre ce qui se passe dans le cinquième ou sixième d’entre eux.
Il serait par conséquent presque normal de notre part d’éprouver de la honte, puisque nous avions loupé le premier film Moi, moche et méchant sorti il y a trois ans, une lacune qui risque de nous faire passer à côté des subtilités de cette suite. Or, ce que ce film nous inspire avant tout, c’est l’espoir, sans doute infondé, que les débuts étaient plus mordants que cette aventure affreusement gentillette, qui ne sait jamais sur quel pied danser. Si l’histoire du premier film consistait à apprivoiser un méchant acariâtre, celle de ce film-ci entreprend l’effort colossal de rendre un peu de sa subversion au personnage de Gru, un ex-criminel condamné à la pire des peines : une existence édentée dans la quiétude de la banlieue, assez malicieusement illustrée au début du film, lors de la fête d’anniversaire d’Agnès. Hélas, le ton du film est si inoffensif et le propos de sa narration si éparpillé entre les besoins contradictoires d’une multitude de genres, de l’espionnage à la comédie romantique, que le pauvre Gru finit le film à peu de choses près comme il l’a commencé, c’est-à-dire en tonton gâteau qui ne ferait pas de mal à une mouche.
Le seul aspect jubilatoire du film, ce sont bien sûr les minions, la trouvaille d’un personnage secondaire jouissif la plus réussie depuis l’écureuil Scrat dans L’Age de glace. Sauf que leurs blagues incessants ne suffisent pas tout à fait pour tenir à flot un récit qui a sinon tendance à s’embourber dans une médiocrité qui n’offense personne, mais qui ne fait pas non plus de nous des adeptes tardifs de cet univers guère ingénieux.
Vu le 18 juin 2013, à la Salle Pathé François 1er, en VO
Note de Tootpadu: