Man of Steel

Man of Steel
Titre original:Man of Steel
Réalisateur:Zack Snyder
Sortie:Cinéma
Durée:143 minutes
Date:19 juin 2013
Note:

La planète Krypton vit ses dernières heures. Alors que le grand scientifique Jor-El préconise de tout abandonner et de chercher le salut aux confins de l’univers, le général Zod prend le pouvoir par la force, afin d’instaurer un système de sélection naturelle. Jor-El décide alors de voler le cortex, qui contient le capital génétique de tous les futurs enfants de Krypton, et de le confier à son fils Kal-El, né peu de temps auparavant. Le bébé est envoyé à bord d’une capsule vers une galaxie lointaine, sur la jeune planète Terre. Devenu adulte sous le nom de Clark Kent, il devra y choisir entre une vie discrète au service des hommes et des femmes en détresse ou bien le rôle de protecteur de l’humanité auquel ses capacités exceptionnelles le prédestinent.

Critique de Tootpadu

Le mythe de Superman devrait inspirer un univers à lui tout seul, à l’image de celui de Star Wars, qui a vu la lumière des projecteurs de cinéma pratiquement en même temps, à la fin des années 1970. Il n’en est hélas rien. Le manque de développement de ce personnage aussi pur et bon qu’un placebo deviendrait presque pénible, avec à chaque nouveau redémarrage filmique le retour sur les mêmes événements marquants de son existence, d’ailleurs assez terne pour un extra-terrestre armé d’une force inégalée. Faute de véritables combats à mener – car après tout, qui voudrait d’un benêt qui n’ose prendre les choses en main sur sa planète d’adoption –, Superman tourne stoïquement en rond et s’éparpille dans des exploits que chaque scout un brin téméraire rêverait d’accomplir. Trêve des plaisanteries, ce grand-père des super-héros représente d’une certaine façon le début et la fin de la mythologie populaire des surhommes, qui mettraient de l’ordre dans la pagaille de la civilisation humaine. Le début à cause de son âge vénérable, tous supports confondus, et la fin parce qu’il n’a jamais su évoluer au-delà de l’éternel cycle dont l’apocalypse de Krypton et sa relation frustrée et frustrante avec Lois Lane sont les extrémités immuables.

La relecture que le réalisateur Zack Snyder opère d’une histoire qu’on connaît désormais par cœur a au moins l’avantage d’agencer ses éléments ennuyeusement prévisibles d’une manière plutôt astucieuse. Tout y est, ou presque puisque nous devrons attendre l’un des accessoires incontournables de Clark Kent jusqu’à la fin, mais la narration s’affranchit des passages obligés – et du poids considérable de la version de Richard Donner – avec une aisance et une souveraineté formelles auxquelles nous ne nous attendions guère de la part d’un réalisateur, qui avait tendance à nous décevoir, parfois amèrement, dans le passé. Bien que le fond de l’histoire soit toujours aussi enfantin, le héros sans faille qui ne sait pas trop comment annoncer son message faussement messianique à une Amérique engoncée dans sa peur médiocre de l’autre, le ton de Man of Steel fait parfaitement illusion qu’il s’agit ici d’un spectacle convenablement exigeant pour un public adulte.

Jusqu’à ce que le récit bascule sans le moindre espoir de rédemption dans une orgie d’effets spéciaux et d’affrontements répétitifs. Dans le contexte de ces mastodontes estivaux qui doivent à tout prix justifier leur budget colossal, ce manichéisme primaire est certes dans l’air du temps. Il est par contre sans aucun intérêt pour quiconque privilégie la guerre des nerfs aux coups de poings et envolées miraculeuses, qui font vaciller les gratte-ciel d’une énième métropole américaine. Ce spectacle tonitruant, tributaire d’une destruction massive sans âme ni intérêt narratif, dure bien trop longtemps et est bien trop laid, à l’image de pratiquement tout ce que nous voyons ces temps-ci du côté des grosses productions hollywoodiennes, pour garder intact notre avis plutôt favorable, basé sur une première partie infiniment plus économe et efficace dans l’emploi de ses moyens.

 

Vu le 17 juin 2013, au Gaumont Ambassade, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

A mon père né la même année que celle de la création du plus grand des super héros

Superman est une icône culturelle américaine créée en 1932 par Jerry Siegel et Joe Shuster mais qui apparaît réellement pour la première fois en juin 1938 Action Comics de DC Comic. En 1978, Richard Donner marquera jamais notre mémoire collective en faisant de Christopher Reeve le Kryptonien le plus connu mondialement. Autant ce film s’imposera comme un véritable chef d’œuvre et surtout comme le film qui est à la source de nombreuses autres adaptations (X-men, Spider-man, Iron man, Thor, Avengers…). Les suites de ce film datant de 1980 (Superman 2), 1983 (Superman 3), 1987 (Superman 4) ne connurent pas le même succès et arrivèrent même à ternir l’image de ce super héros pratiquement indestructible. Bryan Singer avait tenté de ranimer le flambeau de la saga mais son film malgré sa réussite artistique fut jugé comme manquant sérieusement de scènes d’action spectaculaires et le fait d’avoir donné un fils à Kal El posait quelques soucis incontournables pour une éventuelle suite.

Sept ans après la dernière adaptation sur grand écran de notre super héros préféré, Man of Steel débarque dans nos salles et dire que l’attente a été longue est peu dire. Souvent les films que nous attendons le plus sont ceux qui finalement nous déçoivent  le plus car notre esprit critique est renforcé et notre attention portée à son maximum. Souvent aussi les bandes annonces de ces dits films contiennent les meilleures scènes et nous sortons de la salle de cinéma désappointés. Il faut reconnaître que le résultat final ici dépasse de très loin notre attente et que les meilleures scènes ne sont pas dans les bandes annonces découvertes au fur et à mesure.

Warner a eu l’excellente idée de bâtir une nouvelle saga fondatrice à l’image de la trilogie de Dark Knight (Batman Begins/The Dark Knight : Le Chevalier noir/The Dark Knight Rises). Ce n’est donc pas un hasard, si la Major recourt à la même équipe, soit Christopher Nolan (inspirateur et producteur), David S. Goyer (scénariste) et Hans Zimmer (musique). Le réalisateur qui reçoit la lourde tâche de relancer la franchise est Zack Snyder (L’armée des morts, 300, Watchmen et Sucker Punch). Avec une telle équipe de surdoués, le personnage tel le phoénix peut renaitre de ces cendres avec une force d’inspiration colossale.

A l’image de Batman Begins, le film nous présente donc comme celui de Richard Donner la naissance sur la planète Krypton, la destruction de  celle-ci, le fait que Kal El soit recueilli par une famille de fermier du Kansas et incorpore des éléments de Superman 2 en faisant abstraction de l’ennemi Lex Luthor en le remplaçant par le général Zod et son armée de Kryptoniens. L’ingénu scénario de David S Goyer est de ne pas suivre un ordre chronologique logique mais de faire revivre le passé du héros via un système flashback (hormis l’introduction identique sur Krypton). La première partie du film sur Krypton dépasse totalement la version de Richard Donner par la description d’un univers plus proche de celui d’Avatar de James Cameron que de celui du Comics original.  Force est de constater que cette brillante idée de construction donne la part belle à une multitude de scènes d’action. C’est ainsi du jamais vu pour un film de Super héros et Avengers ne tient malheureusement pas la distance face aux exploits de Superman. A la dernière demi-heure c’ est ainsi une succession de scènes d’action, de combats colossaux. Zack Snyder s’affirme donc comme le réalisateur parfait pour donner vie à l’un des meilleurs films de super héros à ce jour et surtout au meilleur film de cette année.

La force du film repose aussi sur une direction d’acteurs parfaitement maîtrisée. Le casting est sans faute avec Henry Cavill digne successeur de Christopher Reeve, Amy Adams (dans le rôle de Lois Lane), Michael Shannon (parfait dans le rôle de Zod) , Russel Crowe (Jor El), et enfin dans les rôles des parents adoptifs Kevin Costner (Jonathan Kent) et Diane Lane (Martha Kent).  Mention spéciale pour Kevin Costner qui est le représentant parfait de l’esprit américain et défenseur du peuple opprimé.

Man of Steel s’affirme donc dès sa première découverte comme une réussite artistique totale. Zack Snyder par le souffle épique qu’il injecte à son film fait de celui-ci une structure parfaite pour une nouvelle trilogie et une fondation solide pour la mise en scène de Justice League. Son film est époustouflant et parsemé d’effets spéciaux spectaculaires. Dire que nous attendons dorénavant Man of Steel avec impatience est peu dire.

Le film a cependant une nouvelle fois partagée notre rédaction. On vous laissera donc le soin de vous faire votre propre opinion et on ne peut que trop vous conseiller de découvrir ce film en IMAX et en version originale.

Vu le 18 juin 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 11, en IMAX, en VF

Revu en blu-ray le 20 octobre 2013

Note de Mulder: