
Titre original: | Very bad trip 3 |
Réalisateur: | Todd Phillips |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 100 minutes |
Date: | 29 mai 2013 |
Note: | |
Alan est au plus mal : il ne prend plus ses médicaments depuis six mois, ce qui rend son comportement encore plus égoïste et extravagant que d’habitude. Après la mort de son père, sa famille et ses amis de la meute, Phil et Stu, décident d’intervenir. Ils réussissent à le convaincre de suivre un programme de réadaptation psychologique. En route pour la clinique, leur voiture est attaquée par les hommes de main de Marshall, un caïd de la drogue. Ce dernier enlève Doug, le beau-frère de Alan, et menace de le tuer, si les trois amis mettent plus de trois jours à retrouver Mr. Chow, qui aurait volé une cargaison d’or à Marshall.
Critique de Tootpadu
Quand on ne sait plus apporter de la nouveauté à une saga, il vaudrait peut-être mieux y mettre un terme. La deuxième suite des aventures du trio de potes le plus improbable de l’Histoire du cinéma montre de sérieux signes de fatigue, au point de digresser de la formule de base pour se retrouver sur le territoire empreint de nostalgie des comédies policières des années 1980. Le bellâtre, le coincé et l’adolescent attardé ont apparemment déjà épuise tous les cas de figure imaginables pour faire la bringue. Du coup, c’est moins un état d’esprit festif et irresponsable qui anime Very bad trip 3 que le ton plus hystérique et enfantin propre aux divertissements hollywoodiens d’il y a trente ans, lorsque Kathleen Turner ou Bette Midler parcouraient des décors exotiques, pourchassées par d’improbables méchants.
Seulement, le hic avec la prémisse de la trilogie de Todd Phillips est qu’elle s’épuise dans un flirt interminable avec les choses inadmissibles pour le bon goût américain, tout en montrant de plus en plus de signes de frilosité quand il s’agit de réellement passer dans le camps de la contre-culture sadique. Le bouc émissaire pour tout ce qui peut arriver de mal à la meute n’est ainsi pas Alan, un énergumène déjà suffisamment grandiloquent pour exacerber la morale respectable, mais Mr. Chow. Ce stéréotype classique – mais pas pour autant moins condamnable dans sa représentation très tendancieuse de la « menace jaune » – perturbe régulièrement le cours de la vie tranquille des trois amis, engoncés dans la perception rassurante que chacun d’entre eux a de lui-même. Hélas, le trublion prend les traits d’un Stitch caricatural dans ce film-ci, où son approche défaitiste de la vie ne sert qu’à montrer les défauts de Phil, Stu et le boulet sous un jour plus clément.
Quelques blagues passablement savoureuses mises à part, le huitième film du réalisateur accuse donc de plus en plus les failles de sa recette de base, qui fonctionne toujours à peu près d’un point de vue commercial. En tant que représentant d’une lignée de bouffonneries à la gloire de la vulgarité, pratiquement vieille de vingt ans déjà, il se fourvoie toutefois dans une banalité qui devient de plus en plus inoffensive, au fur et à mesure que les dernières bastions de la respectabilité tombent. Le comble de l’ironie est que seul l’épilogue pendant le générique de fin laisse supposer un peu de l’humour féroce qui avait fait la réputation de l’univers Very bad trip, tandis que tout ce qui l’a précédé reste fermement cantonné dans le registre de la comédie qui n’ose pas faire de vagues.
Vu le 27 mai 2013, à la Salle Warner, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
A Thirith et Charly, vous savez maintenant ce que vous devez préparer pour le 12 octobre comme after.
Todd Philips à ce jour n’a signé que des comédies (huit au total) certes pratiquement toutes réussies hormis Road trip et l’Ecole des dragueurs. Fort du succès mondial de Very bad trip en 2009 (470 millions de dollars), une suite simple redite transposée de Las Vegas à Bangkok sortie en 2011 (581 millions de dollars), un troisième opus était donc inévitable. Loin de reproduire de nouveau le schéma des deux premiers opus soit une nuit d’enterrement de vie garçon qui tourne mal et dont la meute (Phil, Alan, Stu, Doug) n’en garde aucun souvenir, le troisième opus se pose comme conclusion à cette saga devenue culte.
Deux ans ont donc passé. Phil (Bradley Cooper), Stu (Ed Helms) et Doug (Justin Bartha) mènent des existences tranquilles. Ils ont rachetés une conduite. Leslie Chow (Ken Jeong), qui attirait les catastrophes, a échoué dans une prison en Thaïlande. Le seul de la Meute à ne pas avoir trouvé son équilibre est Alan (Zach Galifianakis). A la mort du père de Alan, la meute décide donc d’emmener Alan dans une maison de repos, sur la route les ennuis vont s’enchainer et ils vont devoir retourner en passant par Tijuana à Las Vegas où tout a commencé.
Ce troisième opus malgré un budget nettement plus conséquent (les acteurs ayant renégocié à la hausse leur salaire) n’arrive pas vraiment à retenir notre attention car la multiplicité des lieux ne fait que réduire l’impact du film. Certes le fait de retrouver le personnage de Jade absente du second opus est une bonne idée sur la papier mais correspond qu’ à une scène guère convaincante. Pire encore, Bradley Cooper et Ed Helms semblent uniquement présents pour mettre en valeur Zach Galifianakis l’élément central du film et le seul véritable élément convaincant du film. Autant le second opus était un décalque très réussi mais guère original autant celui-ci à force de vouloir changer la formule initiale est une semi-déception. La fin du film annonce pourtant un retour à cette formule mais malheureusement trop tard pour nous laisser un souvenir mémorable de ce film.
A vouloir faire une comédie pour tout public hormis quelques scènes mémorables mais simples redites, le film n’arrive plus à avoir la même force que les deux premiers opus. Certes la scène de décapitage ( ??) d’une girafe par un pont est excellente mais ne suffit pas à en faire la comédie de l’année. De la même manière, la scène de l’enterrement, la scène dans la résidence de Marshall (John Goodman, excellent) et celle dans le magasin de Cassie (Melissa McCarthy) sont certes réussies mais ne suffisent pas à en faire une comédie réussie.
La saga se termine donc comme une soirée de noces ordinaire où après avoir trop bu, on remballe tout et on quitte les lieux avec une certaine amertume en se disant que cela aurait pu être mémorable si cela avait été mieux orchestré.
Vu le 26 mai 2013 au Grand Rexx Salle Grand Large , en VO
Note de Mulder: