
Titre original: | Infiltré |
Réalisateur: | Ric Roman Waugh |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 112 minutes |
Date: | 08 mai 2013 |
Note: | |
L’adolescent Jason Collins accepte de garder un paquet de pilules hallucinogènes pour son meilleur ami. Quand il reçoit le colis, des agents fédéraux prennent d’assaut la maison où il vit avec sa mère divorcée. Jason risque une peine de prison de dix ans fermes, s’il ne coopère pas avec les forces de l’ordre en piégeant ses amis. Faute de connaître d’autres dealers, le jeune homme accepte son sort, au grand dam de son père, l’entrepreneur John Matthews. Ce dernier réussit finalement à s’arranger avec le procureur Joanne Keeghan : s’il réussit à lui fournir d’autres coupables, elle réduira la peine de son fils. Dès lors, cet homme respectable devra infiltrer à son compte les cartels mexicains de la drogue.
Critique de Tootpadu
Dans le film idéal pour nous rincer l’œil avec des hommes, des vrais, il devrait y avoir Dwayne Johnson, Benjamin Bratt, Barry Pepper – le bouc négligé en moins – et Harold Perrineau Jr.. Comme par miracle, ce film existe désormais et il n’y manque que Lou Diamond Phillips pour combler notre fantasme des spécimens masculins, beaux et fringants, du côté du cinéma américain ! Heureusement pour la santé de notre esprit et de notre libido, Infiltré n’affiche aucune ambition érotique. Il s’agit au contraire d’un film très sérieux, peut-être même le meilleur de sa vedette à ce jour, puisqu’il ne verse ni dans l’action abrutissante, ni dans la comédie infantilisante. Le scénario suit fidèlement la formule de l’infiltration dans un milieu dangereux de parents préoccupés par la survie de leur progéniture, déjà très efficace dans un téléfilm des années 1980, « Seule contre la drogue » avec Sophia Loren.
Pour la première fois dans sa carrière cinématographique, Dwayne Johnson mérite ici son nom de scène dans l’univers du catch. Tel un roc, il mène à bien son projet hardi de sortir son fils de prison d’une manière légale, peu importe le prix qu’il devra payer personnellement. Il n’y parvient pas en faisant jouer ses muscles saillants ou en tabassant ses adversaires. Ses armes infiniment plus redoutables et crédibles sont son courage et sa détermination. Grâce à la mise en scène solide de Ric Roman Waugh, cette croisade contre le crime organisé ne se permet aucune facilité, aucun excès de ton qui propulserait le protagoniste dans la stratosphère d’un héroïsme sans faille. Ce père de famille séduit au contraire par son amateurisme et sa prise de conscience qu’il n’est qu’un pion sans défense, constamment en danger de se faire écraser entre les intérêts opposés des forces des deux côtés de la loi.
En jouant ce rôle avec une sobriété admirable, Dwayne Johnson disparaît pour une fois complètement derrière son personnage. Il n’est plus le géant au sourire désarmant, pas plus que l’improbable justicier réactionnaire dans la lignée de Charles Bronson et Clint Eastwood. Sans en faire des tonnes, il confère simplement de la crédibilité à cet homme à la volonté démesurée de protéger sa famille. Que son histoire trouve un écho quelques niveaux plus bas sur l’échelle sociale à travers l’association avec l’ex-taulard et que la narration attend la toute fin du film pour orchestrer quelques scènes d’action spectaculaires, tout cela contribue à rendre ce film bien plus appréciable et nuancé qu’un simple pamphlet tendancieux pour ou contre la guerre perdue d’avance contre la drogue.
Vu le 30 avril 2013, au Metro, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Dwayne Johnson ancien catcheur professionnel (dix fois champion du monde poids lourds) semble être le remplaçant parfait des stars déchues des films d’action des années 80. Les Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone et Steven Seagal ont donc pratiquement perdu leur aura alors que Dwayne Johnson voit sa carrière à son apogée. Après un assez sympathique GI Joe Conspiration et avant le brillant Fast and Furious 6 (son meilleur rôle à ce jour), le voici de retour dans une petite série B décevante.
Le synopsis est assez simpliste et inspiré d’une histoire vraie, John Matthews (Dwayne Johnson), un homme d’affaires gérant une compagnie de transport suite à l’emprisonnement de son fils qu’il a eu avec son ex-femme se voit contraint d’infiltrer un redoutable cartel de drogue afin de pouvoir faire sortir de prison celui-ci. Risquant sa vie, il va devoir faire affaire avec une procuratrice impitoyable Joanne Keeghan (Susan Sarandon) et un agent de la DEA Billy Cooper (Barry Pepper). Il sera aidé par l’un de ses employés Daniel James (Jon Bernthal).
Le film repose uniquement sur la présence magnétique de Dwayne Johnson qui après avoir tenté comme Arnold Schwarzenegger de changer son image d’actionner pur et dur via des comédies ratées et ridicules (Be cool, Maxi papa, Fées malgré lui) revient à un genre plus en adéquation avec son physique de Bodybuilder. Pourtant, le film n’arrive à décoller à aucun moment. Ce drame familial ne comporte pratiquement aucune scène d’action spectaculaire et s’étire de manière exsangue.
Le film montre une fois de plus que Dwayne Johnson semble être taillé uniquement pour des rôles de dur et impitoyable homme de loi. Sans demi-mesure, il s’avère donc excellent dans la saga Fast and Furious, Faster, Bienvenue dans la jungle et GI Joe conspiration autant qu’il échoue ici à s’imposer comme un simple père de famille dos au mur. Le film par ce constat échoue lamentablement dans son approche et ne peut non plus se reposer sur un scénario assez quelconque ressemblant par bien des côtés à Over the top (poids lourd, reconquête de son fils, bravoure et force de se dépasser). Cette erreur de casting montre qu’un tel rôle aurait été plus propice à un Jason Statham ou à un Matthew McConaughey..
Certes, les fans de Dwayne Johnson seront contents de retrouver l’un de leurs acteurs préférés dans une petite série B. Pour les autres, on ne saurait trop vous conseiller d’attendre un peu et de le découvrir en vidéo…
Vu le 12 mai 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 12 , en VF
Note de Mulder: