Chute de la Maison Blanche (La)

Titre original: | Chute de la Maison Blanche (La) |
Réalisateur: | Antoine Fuqua |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 119 minutes |
Date: | 20 mars 2013 |
Note: | |
Mike Banning est l’agent le plus haut gradé du secret service, en charge de la sécurité rapprochée du président américain Benjamin Asher. Quand la femme du président meurt dans un accident de la route en plein hiver, Banning démissionne et accepte un poste administratif à la trésorerie. Dix-huit mois plus tard, au lendemain de la fête nationale, le président sud-coréen est attendu à Washington. A peine les pourparlers entamés, un avion ennemi s’introduit dans l’espace aérien au-dessus de la capitale. Le président et ses invités sont dépêchés dans le bunker en dessous de la résidence emblématique, qui est alors prise d’assaut par un groupe de terroristes.
Critique de Mulder
Après un Die hard belle journée pour mourir, film d’action réussi mais épisode décevant de la franchise des Die Hard et avant de retrouver l’acteur montant Channing Tatum dans le nouveau film de Roland Emmerich White House Down le 4 septembre, La chute de la Maison blanche se révèle être une très bonne surprise. Antoine Fuqua, réalisateur de films d’action efficaces (Un tueur pour cible, Shooter tireur d’élite..) nous propose donc sa propre version de Die hard où un ancien garde du corps (Mike Banning) du Président des Etats-Unis d’Amérique ayant échoué lors d’une mission à sauver la vie de la femme de celui-ci se voit après être mis au rancard de nouveau mis sous le feu d’une menace terroriste. Mike Banning devra donc affronter à lui tout seul un commando surentrainé de nord coréen ayant pris d’assaut la Maison Blanche. Il pourra ainsi témoigner de sa loyauté et de sa bravoure.
Que cela soit dans une tour (Piège de cristal), dans un aéroport (58 minutes pour vivres), dans un porte bateau (Echec en haute mer), certains films mettant en scène des actions dans un lieu restreint ont pu donner naissance à de grands films d’actions et même révéler de très grands réalisateurs comme John McTiernan. Antoine Fuqua apporte donc sa propre pierre à l’édifice et le résultat est plus que convaincant. Après une scène d’introduction des plus classiques, l’action commence réellement une fois que la Maison blanche est prise d’assaut et que le héros John McLane se retrouve seul face à une horde de terroristes surarmés et surentraînés.
Le climax du film ne subira aucune perte de rythme et le scénario entraîne rebondissements sur rebondissements pour ne relâcher l’attention du spectateur uniquement à la fin du récit. La très bonne direction des acteurs principaux (Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman et Dylan McDermott) et la présence trop rare de la sublime Radha Mitchell renforcent notre attrait pour ce film. Tout concours donc à faire de cette œuvre commerciale une très bonne surprise malgré le fait que le cadre de l’histoire ne soit qu’un simple die hard like. On retrouve de plus une certaine forme d’humour très bien maîtrisée et un Gérard Butler excellent comédien quand il est dirigé par un metteur en scène aguerri (Jan De Bont, Guy Ritchie, Zack Snyder..).
Ce n’est donc pas un hasard si le réalisateur se sert d’un lieu dit imprenable pour en faire le symbole d’une Amérique sur le déclin politique et commercial et pour renforcer cette idée de patriotisme très forte dans ce beau pays. Nu image commence donc réellement à se faire une place via sa filiale Millenium films (créée en 1996) dans le paysage du septième art en nous présentant des films d’actions efficaces et exploitant le revival des films d’action mythique des années 80.
Vu le 20 mars 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 02, en VF
Note de Mulder:
Critique de Tootpadu
Au cinéma, il est facile de faire sauter la Maison Blanche. Des réalisateurs de la trempe de Roland Emmerich en ont même fait leur passe-temps favori. S’attaquer à la plus haute institution américaine, cela garantit une dose de pathos patriotique à laquelle même les spectateurs les plus récalcitrants devront se rendre. La manière dont Antoine Fuqua a abordé cette tâche n’a donc rien d’exceptionnel, si ce n’est un coup de pouce du destin qui a permis que le conflit manichéen au centre de La Chute de la Maison Blanche, c’est-à-dire la vilaine Corée du Nord contre le reste du monde, occupe actuellement la première place du cycle des informations médiatiques. Sinon, ce film est une pâle copie du modèle Air Force One de Wolfgang Petersen – laisser la nation américaine toute entière se jeter dans la gueule du loup pour mieux la faire renaître de ses cendres grâce aux prouesses d’un seul guerrier vaillant – qui se distingue pas forcément en bien par son emploi outrancier de la violence.
La véritable mesure de la qualité de sa narration est difficile à prendre, quand ça barde de partout et que l’action suit son cours prévisible. Avant que le compte à rebours ne soit déclenché avec une efficacité tout juste acceptable, la mise en scène s’avère hélas aussi paresseuse et prosaïque que dans les films précédents de Antoine Fuqua, un réalisateur le plus souvent incapable de tenir les promesses de ses films de genre, intéressants seulement sur le papier. L’illustre distribution réunie pour l’occasion est ainsi sacrifiée sur l’autel de rôles caricaturaux, certes en phase avec le ton pompeux de l’ensemble, mais complètement aseptisés à l’exception notable de Melissa Leo, toujours aussi adepte de l’emphase ridicule.
Dans leur sagesse insondable, les producteurs hollywoodiens ont décidé de nous resservir cette même histoire d’ici cinq mois, par le biais de White House Down du fameux Emmerich. On se demande bien ce qu’il pourra bien nous raconter de plus, celui-là, puisque à défaut d’être original ou particulièrement haletant, ce film-ci a au moins l’avantage problématique d’épuiser la panoplie des possibilités pour mettre la Maison Blanche à feu et à sang. Et si ce doublon était suffisamment futé pour retenir la leçon réelle du classique mineur du président pris au piège dans son avion : que l’intensité du suspense n’est guère proportionnelle au nombre de corps qu’on empile consciencieusement.
Vu le 7 avril 2013, à l’UGC Ciné Cité Bercy, Salle 17, en VO
Note de Tootpadu: