Bay (The)

Bay (The)
Titre original:Bay (The)
Réalisateur:Barry Levinson
Sortie:Cinéma
Durée:84 minutes
Date:19 juin 2013
Note:

Trois ans après les horribles événements du 4 juillet 2009 dans la petite station balnéaire de Claridge dans le Maryland, Donna Thompson accepte enfin d’en parler. Elle s’y était rendue à l’époque afin de couvrir, en tant que journaliste débutante pour la chaîne de télé locale, la célébration de la fête nationale. Un reportage qui a tourné au drame quand de plus en plus d’habitants ont été infectés par une bactérie mortelle, transmise apparemment par l’eau. Grâce aux révélations d’un site non gouvernemental, les premières images de cette catastrophe sont enfin accessibles au grand public.

Critique de Tootpadu

S’ils ne sont pas morts et s’ils ne s’appellent pas Steven Spielberg, Woody Allen ou Martin Scorsese, les réalisateurs américains en vogue dans les années 1980 peuvent s’estimer heureux quand le petit écran leur permet de s’exercer sur leurs vieux jours. Au bout de trente ans de carrière, des artisans honnêtes comme Philip Kaufman, Taylor Hackford, ou Lawrence Kasdan mériteraient également de partir sans regrets à la retraite. On aurait prédit la même trajectoire à Barry Levinson, qui fait pourtant de la résistance avec ce film d’horreur à petit budget. Loin de se réinventer ou d’apporter une touche décisive à un sous-genre pratiquement inerte depuis son émergence il y a quatorze ans avec Le Projet Blair Witch, le réalisateur de Rain Man s’acquitte convenablement d’une tâche, que n’importe lequel de ses confrères aurait pu accomplir aussi bien.
Car The Bay est un film catastrophe des plus ordinaires, qui provoque quelques sursauts bénins sans mettre en branle notre perception des instances de prévention sanitaire. Au mieux, il nous conforte dans l’opinion facile que l’humanité court à sa perte à force de polluer sans compter son propre habitat. Le coupable de l’épidémie est en effet trop rapidement identifié pour faire durer le suspense. De toute façon, le témoignage de la narratrice précise scrupuleusement qui sera mort avant l’aube, bien longtemps avant que l’hécatombe n’ait lieu. Aucun effet de surprise ne persiste par conséquent au fil d’un récit, qui voit presque stoïquement l’étau se resserrer autour de la petite communauté provinciale. De même, la mise en garde dirigée presque exclusivement envers les autorités, qui ont osé garder l’incident secret pendant une durée considérable, affaiblit sensiblement la portée du danger, confiné loin du spectateur dans le temps et dans l’espace.
En somme, si c’est le nom prestigieux du réalisateur qui vous attire vers ce film, ne perdez pas votre temps, puisqu’il n’apporte rien à la filmographie malgré tout éclectique de Barry Levinson. Si par contre vous êtes friands de frissons causés par une fausse impression de réalité, basée sur des prises de caméras de surveillance et autres films de famille, le détour pourrait valoir la peine.

Vu le 28 mars 2013, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

A quand un film dans lequel les artémias vendus dans l’ancien magazine Pif Gadget suite à une mutation génétique due à l’avarice de certains organismes se transformeront en isopodes mutants et se nourrissent de chair fraîche. A en croire l’objet filmique (found footage) projeté dans la salle 15 du complexe Gaumont Disney Village cela risque d’être pour bientôt malheureusement pour les spectateurs (moutons) et les producteurs (voraces).

Barry Levinson à 71 ans a une carrière des plus remarquables (Le secret de la pyramide, Rain man, Bugsy, Bandits..) mais connaît depuis dix ans un revers de médaille car ses films ne font plus recette. De ce fait, on pourrait penser que le film The bay est en quelque sorte son moyen de préparer sa retraite en produisant à moindre coût un film d’horreur voire un documentaire horrifique.

Artisan émérite, le réalisateur réussit malgré tout à imposer sa vision dans cette forme de cinéma plus taillée pour une projection chez soi sur sa télévision que sur un grand écran. Il réussit à s’imposer comme un maître de l’horreur et à retenir notre attention malgré la laideur des images projetées. Son film s’apparente plus ainsi à un film de terreur animalière qu’ un film d’horreur traditionnel. Son film aurait pu être  excellent  si celui-ci avait été filmé à la manière d’un Piranhas (version Alexandre Aja) et non comme une succession de scénettes guère trépidantes et voulant montrer comment des insectes transportés par l’eau se mettent à dévorer des humains de l’intérieur. De nouveau, ce film montre les effets nocifs de l’homme sur son environnement et qu’ on devrait mieux se nourrir sinon nous courrons à notre perte. Autant le sujet du film est intéressant autant la forme adoptée m’irrite au plus haut degré. En effet, le film est un pur produit marketing en voulant associer le nom d’un réalisateur apprécié à un film d’horreur lambda. N’importe quel autre réalisateur derrière la caméra aurait pu en faire de même et on en vient à se demander si l’ensemble des scènes a bien été tourné par ce réalisateur et non par son équipe.

Un tel film devrait plutôt sortir directement en direct vidéo plutôt que de parasiter nos écrans comme cet isopode parasite l’eau de cette petite ville du Maryland.

Vu le 22 juin 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 15, en VF

Note de Mulder: