Titre original: | Sentiments (Les) |
Réalisateur: | Noémie Lvovsky |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 94 minutes |
Date: | 05 novembre 2003 |
Note: | |
François et Edith vivent avec leurs enfants dans une belle maison de campagne. Un jour, Jacques et Carol, un jeune couple, emménagent en face de chez eux. Comme Jacques reprend le cabinet de médecin de François, les voisins se croisent fréquemment, puis, ils se côtoient plus intimement.
Critique de Tootpadu
Pourquoi la réalisatrice s'obstine-t-elle à raconter une histoire hautement conventionnelle, alors que les personnages laissés en dehors de cette relation infidèle contiennent un potentiel beaucoup plus intéressant ?
En effet, la majeure partie du film est occupée par les ébats, d'abord hésitants, ensuite plus passionnels, entre François (Jean-Pierre Bacri) et Carol (Isabelle Carré), traités non sans délicatesse, mais sans originalité non plus. Jouée sans surprise par les deux acteurs, cette affaire ne déroge en aucun point du canon fixé par les milliers d'amourettes contées auparavant. Certes, Bacri est toujours attachant avec ses yeux de chien battu et sa gouaille désenchanté, mais en fin de compte, ils nous ressort ses 'bacrieries' habituelles. De même, Isabelle Carré peut convaincre dans son rôle d'une innocente qui n'aura que ses yeux pour pleurer, mais elle est néanmoins loin de la profondeur du jeux dans "Se souvenir des belles choses". Signalons tout au moins que ses scènes de nudité pourraient faire la joie de certains.
Ce qui nous laisse avec les deux rôles criminellement sous-exploités d'Edith (Nathalie Baye) et de Jacques (Melvil Poupaud). Bien qu'elle soit citée en première position dans le générique, Nathalie Baye n'est pas souvent visible à l'écran. Elle compose alors un second rôle de choix, d'une femme isolée dans sa résidence de campagne qui s'accroche d'emblée à la compagnie et l'amitié offertes par Carol. C'est avec elle que l'on passe le seul moment de grâce du film (la danse) et aussi le plus éprouvant (les aveux de Carol, mis en scène de façon exemplairement subtile). Pour Melvil Poupaud, il faut se contenter d'une petite main de scènes dans lesquelles il s'impose sans difficulté, mais les agissements de son personnage se passent plutôt hors-champ, un fait que nous n'arrêterons pas de regretter !
Enfin, l'utilisation d'une chorale pour ponctuer le récit ne fonctionne que comme un choix musical comme un autre, sans avoir un impact réel sur la perception de l'histoire.
"Les Sentiments" n'est pas un film mauvais, juste un film peu original qui, selon nous, aurait pu gagner à approfondir l'autre moitié du couple adultère. Honnêtement, on s'attendait à mieux après "La Vie ne me fait pas peur" !
Vu le 13 novembre 2003, à l'UGC Lyon Bastille, Salle 2
Note de Tootpadu: