Titre original: | Misérables (Les) |
Réalisateur: | Tom Hooper |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 158 minutes |
Date: | 13 février 2013 |
Note: |
Vu le 30 janvier 2013, à la Salle Pathé François 1er, en VO
Note de Tootpadu:
Avant d’être une comédie musicale, le film est avant tout tiré d’un livre de l’un des plus grands auteurs français du siècle dernier : Victor Hugo. Maintes fois adapté au cinéma aussi bien en France en 1981 (Robert Hossein) et 1994 (Claude Lelouch) qu’aux Etats-Unis (dernièrement en 1998 par Bille August), le classique de Victor Hugo connut un certain renouveau en comédie musicale. A l’origine donc fut composé une comédie musicale composée par Claude-Michel Schönberg (musique) et Alain Boublil et Jean-Marc Natel (paroles en français), et Herbert Kretzmer (paroles en anglais). Elle fut créée au Palais des Sports de Paris en septembre 1980 (mise en scène de Robert Hossein). Son adaptation anglophone par le producteur Cameron Mackintosh en a fait un succès mondial, lui permettant de détenir, à Londres, le record de durée d'exploitation continue (depuis octobre 1985). Fort de ce succès international, c’est le réalisateur du film Le Discours d'un roi, Tom Hooper qui en a fait l’adaptation cinématographique.
Contrairement aux comédies musicales traditionnelles, le film préfère garder une approche assez académique et exclut donc tout numéro de danse présent dans chaque comédie musicale qui se respecte. Le réalisateur filme de manière très traditionnelle l’action se déroulant devant nos yeux. Cette position fait que le film Les Misérables pourra être soit apprécié et salué par la presse, soit boudé. Pourtant, ce film trouve son équilibre par un casting judicieux et la présence de trois immenses comédiens principaux. S'il ne possède pas la voix d’un homme orchestre comme l’est Hugh Jackman, Russell Crowe campe pourtant un excellent Javert, un pur tyran de l’ordre et de la loi. La force d’un film tient souvent à l’interprétation d’un méchant pouvant faire ressortir une cruauté consistante. Force est d’admettre que Russell Crowe est un excellent choix. Curieusement, son absence en qualité de Meilleur acteur dans un second rôle dans la liste des nominations aux Oscars semble des plus curieuses. Quant à Hugh Jackman, son long parcours couronné de succès divers et sa présentation mémorable de la cérémonie des Oscar en 2011 montre que Tom Hooper ne s’est pas trompé en faisant de lui son Jean Valjean. Il tient ici l’un de ses meilleurs rôles et aurait pu décrocher la statuette tant convoitée du Meilleur acteur, s'il n’avait pas en face de lui Daniel Day-Lewis. Il impressionne non seulement par sa présence noble, mais aussi par son chant parfait. Enfin, que serait cette adaptation sans la présence enchanteresse d’une Fantine. Dire que Anne Hathaway tient là l’un des rôles les plus importants de sa carrière serait peu dire. Même si sa présence à l’écran est trop courte, son chant sublime marque à jamais notre mémoire et tire aux larmes « I dreamed a dream ». J’avoue que j’ai été très touché par la pureté de cette scène et cela prouve que le cinéma commercial peut encore nous émouvoir. Anne Hathaway montre ici qu’elle a la grâce d’une grande actrice et surtout que ses choix cinématographiques visent à la perfection. Le reste du casting n’est pas en manque de talents avec Amanda Seyfried, Helena Bonham Carter, et Sacha Baron Cohen.
Dans cette époque de crise profonde avec la fermeture de nombreuses usines, ce film semble être le reflet de notre société où les bons éléments ne sont pas toujours synonymes de réussite. Cette société qui semble avoir perdu ses repères devrait accueillir de bon cœur ce grand film épique, tragique et superbement interprété.
Vu le 11 janvier 2013, au Paramount Opéra, Salle 1, en VO
Note de Mulder: