Titre original: | Odyssée de Pi (L') |
Réalisateur: | Ang Lee |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 125 minutes |
Date: | 19 décembre 2012 |
Note: |
Après la présentation du personnage principal et de sa famille qui tiennent un zoo en Inde, le film commence tels les grands films d’aventure à nous planter un décor (original), des personnages forts attachants (une famille indienne) et l’ éclatement du noyau familial suite à un naufrage spectaculaire. Le héros Pi Patel devra tout faire pour survivre 227 jours en pleine mer avec au départ un singe, une hyène et un superbe tigre Richard Parker. L’intrigue principale du film et ce qui en fait son originalité et sa force est de recentrer toute son attention sur un seul être humain et une nature hostile. Non seulement, Pi devra apprendre à co-habiter avec un animal sauvage et carnivore, mais aussi en pleine mer lutter contre une mer hostile et rester en vie avec peu de nourriture. Loin de l’échec de Seul au monde du même Robert Zemeckis, cette fois Ang Lee réussit à capter durant tout le long notre attention de spectateur et surtout à nous livrer un superbe conte pour adultes.
Visuellement, le film est un vrai enchantement à chaque minute et soutenu par un scénario aussi inventif et puissant, le tout nous réconcilie avec le cinéma à grand spectacle. Ang Lee apporte à sa conception son génie narratif et fait de certains plans du film de vrais tableaux contemplatifs intemporels. Là où Terrence Malick avec Tree of life nous livrait un film d’une superbe beauté mais vide d’humanité, Ang Lee inonde son œuvre de battements de cœur humains et profondément magnifiques. Nous sentons bien à chaque plan que son scénariste David Magee a peaufiné le scénario à l’extrême pour nous livrer un film d’une intensité permanente et inondée de magie.
Contrairement à certains films qui utilisent uniquement la 3D pour colmater les fuites d’un scénario à la finition douteuse ou à capter l’attention d’un public friand de nouvelles technologies, celle utilisée ici est parfaitement maîtrisée et ne sert qu’à illustrer la force de ce film. Nous n’avons pas vu une aussi belle utilisation de la 3D depuis Avatar de James Cameron et ce n’est pas un hasard si celui-ci, pourtant très critique, qualifie ce film de pur chef-d’œuvre. Je ne peux qu’aller dans son sens car une seule vision ne suffit pas à en déceler toute la richesse narrative, formelle et spirituelle.
Dire que nos cinémas devront attendre la fin du mois de décembre pour nous présenter l’un des meilleurs films de l’année est peu dire, mais quel cadeau précieux en ces temps de crise. Ce film est l’exemple parfait du cadeau qui devrait se trouver sous le sapin de Noël pour emmener ses proches voir un film magique.
Enfin, un grand merci à la Fox de m’avoir fait parvenir par la poste le dossier de presse du film qui est à la hauteur de ce chef-d’œuvre superbe !
Vu le 26 novembre 2012, au Gaumont Marignan, Salle 1, en VO
Note de Mulder: