End of watch

End of watch
Titre original:End of watch
Réalisateur:David Ayer
Sortie:Cinéma
Durée:109 minutes
Date:14 novembre 2012
Note:
Les deux policiers Brian Taylor et Mike Zavala font équipe dans le quartier chaud de South Central à Los Angeles. Jour et nuit, ces jeunes fonctionnaires patrouillent les rues de cette partie de la ville, qui est depuis longtemps aux mains du crime organisé mexicain. Suspendus quelque temps après avoir tué deux truands qu’ils avaient pris en chasse, Taylor et Zavala sont désormais assignés à un nouveau secteur. Ils comptent y imposer la loi tant que possible, alors que Taylor filme leurs moindres interventions pour un projet à l’université.

Critique de Tootpadu

Contrairement à ses confrères contemporains, comme Joe Carnahan, qui sont passés à autre chose après s’être fait un nom grâce au genre du policier sans concession, le réalisateur David Ayer persiste et signe avec son troisième film, toujours fidèle au poste aux côtés des hommes et des femmes en uniforme qui mènent une lutte journalière perdue d’avance contre le crime et l’insécurité dans les rues des quartiers défavorisés de Los Angeles. Le réalisateur reste si étroitement lié au genre, depuis ses jours de scénariste pour des films semblables comme Training day de Antoine Fuqua et Dark blue de Ron Shelton, qu’on pourrait aisément le soupçonner d’exploiter d’une façon opportuniste un filon qui lui a plutôt porté chance jusqu’à présent. Mais aussi répétitifs les décors et les intrigues des films de David Ayer soient-ils, on y ressent néanmoins une admiration sincère pour ces policiers mal aimés, qui ne peuvent compter que sur la solidarité au sein de la profession.
Et c’est précisément là que End of watch réussit son pari de nous intéresser à une énième histoire de flics livrés à eux-mêmes : en évoquant une camaraderie authentique entre ces hommes, qui ont beau chambrer leurs collègues et qui ne font pas toujours preuve d’une grande maturité, mais qui sont entièrement conscients de leur existence en sursis dans un environnement nullement prévisible. L’expression de l’admiration envers ces justiciers ne va heureusement pas jusqu’au niveau problématique de l’hagiographie. Mais elle arrive à nous rendre sympathique la complicité entre ces fausses brutes au service de l’état, qui ne se posent certes pas les bonnes questions sur le bien-fondé de leur action, mais qui n’en abusent pas non plus, à coups de pots-de-vin et autres prises de bénéfice illégales.
Il existe cependant un immense bémol dans ce policier prenant, qui nous fait même relativiser l’appréciation de l’interprétation remarquable de Michael Peña dans le rôle du co-équipier d’origine mexicaine, qui doit jongler entre son attachement au code d’honneur de la police et les origines précaires de la plupart des personnes qu’il interpelle. D’un point de vue formel, ce film s’improvise en effet laborieusement en une prolongation du style jusque là associé à l’univers de REC et d’autres films d’horreur à l’ambition pseudo-documentaire, c’est-à-dire en filmant tout, ou presque, à travers des caméras vidéos qui font partie du récit. Le problème considérable est que ce dispositif artificiel est abandonné ponctuellement sans raison apparente et que, au fur et à mesure que la narration prend de l’ampleur en dehors de ce gimmick tape-à-l’œil, il devient une distraction superflue, voire agaçante.

Vu le 4 décembre 2012, à l’UGC Ciné Cité Bercy, Salle 22, en VO

Note de Tootpadu: