
Titre original: | Replicas |
Réalisateur: | Jeremy Power Regimbal |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 97 minutes |
Date: | 03 septembre 2014 |
Note: | |
Mark Hughes part avec sa femme Mary et leur fils Brendon à la campagne. Il espère qu’un petit séjour dans la résidence secondaire permettra à sa famille de se reconstruire, après la mort accidentelle de sa fille Tess. Leur calme est troublé dès le premier matin par leurs voisins, le couple Bobby et Jane, ainsi que leur fils Jared, qui viennent déposer du bois en guise de cadeau de bienvenue. Après l’échange des banalités habituelles au cours du dîner, auquel Mark s’était senti obligé de l’inviter, cette famille en tous points semblable à celle des Hughes affiche un comportement de plus en plus étrange, voire menaçant.
Critique de Tootpadu
Calqué étroitement sur la trame du diptyque Funny Games de Michael Haneke, ce thriller canadien arrive néanmoins à instaurer un certain malaise, avant que les choses ne dégénèrent forcément. La montée de la famille vers leur maison reculée suscite ainsi une appréhension palpable, ne serait-ce qu’à cause de la palette de couleurs sombres que le réalisateur Jeremy Power Regimbal – quel nom magnifique – a choisie. Les préliminaires avant le basculement du bizarre vers l’effrayant se démarquent de même par leur ambiguïté, comme si ces intrus maladroits et mal à l’aise ne pouvaient finalement être que de pauvres parasites, venus modestement partager la normalité apparente de cette famille en réalité assez dysfonctionnelle.
Hélas, le véritable cœur de In their skin est clairement moins convainquant. Il n’y est plus tellement question de dualité ou de reflet des névroses d’un couple mis à l’épreuve par la disparition de leur fille chérie. L’antagonisme entre les Hughes et leurs invités collants y répond plutôt à un mélange bancal entre la méchanceté gratuite des agresseurs et un rapport de forces instable au point de priver l’intrigue de tout suspense. Car au lieu de singer jusqu’au bout le nihilisme du maître Haneke, le propos du film se veut soudainement plus conciliant, en donnant aux victimes une chance ennuyeusement consensuelle à s’en sortir.
Beaucoup de bruit pour rien donc, au fil d’une histoire qui commence avec un pré-générique tout à fait dispensable, et qui se termine sur une harmonie familiale que nous n’avions jamais viscéralement sentie en danger. Autant dire que le jeune réalisateur n’a pas encore entièrement assimilé avec ce premier film inégal le point crucial du thriller, c’est-à-dire la création et le maintien du suspense.
Vu le 19 novembre 2012, au Paramount Opéra, Salle 2, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Certains films ont marqué une génération de spectateurs et de futurs réalisateurs. Des films comme La Dernière maison sur la gauche de Wes Craven ont donné la vocation de devenir metteur en scène à de nombreuses personnes. De la même manière, Michael Haneke nous livrait récemment son propre remake et une relecture américaine de son film Funny games. Dans ce film, une famille était retenue et massacrée par deux jeunes adultes. In their skin semble partir du même postulat. Malheureusement, Jeremy Power Regimbal, qui signe ici son premier film, n’arrive pas à distiller la moindre tension dramatique et surtout le scénario de son film semble trop paresseux pour y inclure des idées nouvelles à ce genre de film, hormis le thème à peine traité des doubles maléfiques. En effet, cette fois, les psychopathes sont une famille composée de deux adultes et de leur enfant unique, qui vont prendre en otage un jeune couple avec également un enfant, leur second étant mort quelques mois plus tôt.
Malgré la présence de la trop rare Selma Blair, ce film ne semble avoir aucun fondement suffisant et s’apparente à une énième copie de films ayant marqué nos mémoires de cinéphiles avertis de films d’horreur. De la même manière que le dernier film de Joel Schumacher, Effraction, une totale déception pour nous, au point de nous demander ce que sont venus y faire des acteurs convaincants tels Nicolas Cage et Nicole Kidman, emprisonnés eux aussi dans leur maison par des malfaiteurs. Rien n’est malheureusement à sauver dans ce film, ni la réalisation passable de son jeune réalisateur, ni le scénario bâclé à la va-vite et surtout une direction d’acteurs qui semble totalement absente.
Certes, le but d’une compétition de festival est de faire découvrir de nouveaux jeunes talents prometteurs et, certes, la compétition cette année était assez variée et intéressante, mais ce film énerve au possible, car il ne contient pas assez de bonnes idées et semble tourner à vide durant toute sa durée. Ce film-ci est surement celui que nous avons le moins apprécié et nous ne pouvons en aucun vous encourager à le découvrir en salle ou en vidéo !
Vu le 19 novembre 2012, au Paramount Opéra, Salle 2, en VO
Note de Mulder: