Titre original: | Impossible (The) |
Réalisateur: | Juan Antonio Bayona |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 114 minutes |
Date: | 21 novembre 2012 |
Note: |
Vu le 13 novembre 2012, au Gaumont Marignan, Salle 3, en VO
Note de Tootpadu:
Comme vous pouvez le voir, ce film a divisé notre rédaction. Son interprétation critique dépend du point de vue et du ressenti à la vision d’un tel drame. Loin d’utiliser des effets de style inutiles et surtout de réaliser tel un documentaire, caméra à l’épaule, ce film nous accapare dès la première minute et tel un grand huit nous fait passer de la tristesse à la rage de vivre d’une scène à l’autre. Filmer une catastrophe naturelle et savoir maintenir l’intérêt du spectateur durant pratiquement deux petites heures n’est pas chose facile. Le réalisateur, après avoir présenté sommairement cette famille anglaise (l’histoire vraie concerne une famille espagnole), composée d’un cadre supérieur Henry (excellent Ewan McGregor, une fois de plus) et sa femme médecin, Maria, femme au foyer pour élever leurs enfants (sublime Naomi Watts) et de leurs trois enfants, nous montre ce tsunami destructeur et dont les images continuent encore à hanter notre subconscient. Le réalisateur est un humaniste et à fleur de peau nous livre un drame poignant où le mot "survivre" prend toute sa grandeur. En effet, dans un monde rendu apocalyptique montré à bon escient dans ce film, nous allons suivre dans un premier temps le parcours de Maria et de Lucas, le fils aîné, avant de suivre celui de Henry et des deux cadets Simon et Thomas. Cette construction en parallèle renforce le climat de terreur véritable, engendrée par cette terre hostile. Surtout, il montre une Thaïlande dévastée par un fléau naturel et un peuple chaleureux, capable d’aider son prochain. Nous sommes donc loin de cette mentalité française, où chacun ne se soucie que de ses propres intérêts. Cette vision de l’humanité renvoie ainsi à la vision du peuple américain, capable de s’entraider et à ne faire qu’un pour affronter, comme ce fut le cas récemment à New York, les suites d’un ouragan terrible.
La réussite d’un tel film repose sur un scénario solide. Sergio G. Sánchez continue donc à signer celui-ci comme ce fut le cas pour le film précédent de Juan Antonio Bayona. Ce lien fort entre un scénariste et son réalisateur renforce le côté universel et humain de cette œuvre. Certes, le fait d’avoir recouru à des acteurs anglais et non espagnols témoigne d’une volonté de faire de ce film un « blockbuster espagnol » tout en surfant sur le mode des films dont Titanic est le fer de lance.
Reste que ce film est un film à découvrir d’urgence et mérite d’être sélectionné pour les prochains Oscars. Non seulement le public espagnol ne s’est pas trompé en lui offrant un accueil triomphal, mais surtout la critique espagnole encense ce film judicieusement, même si à le regarder de plus près, il se rattache plus au cinéma britannique (choix de la langue du film, du casting principal) que hispanique. Rarement aussi un film ne m’avait autant affecté et ému, surtout par la présence de Naomi Watts, qui irradie chaque minute de ce film. On notera enfin la découverte d’un jeune acteur dont on devrait entendre de nouveau parler. Tom Holland (non pas le réalisateur de Vampires vous avez dit vampires) fait des débuts très remarqués et se permet quelques répliques fortes auprès de Naomi Watts.
Enfin, certains pourront remarquer que ce film pousse un peu trop les effets de la corde sensible, voire utilise l’émotion du spectateur de façon très manipulatrice, voire exploite un fait divers marquant et que ceux qui l’ont vécu ne pourront jamais oublier, mais c’est le propre du vrai cinéma de nous divertir, de nous faire ressentir des choses et de garder un message clair, précis et véritable. C’est en cela que ce film est une des réussites de l’année 2012. Nous attendons donc avec grande impatience le prochain film de Juan Antonio Bayona.
Vu le 13 novembre 2012, au Gaumont Marignan, Salle 3, en VO
Note de Mulder: