Astérix et Obélix Au service de sa majesté

Astérix et Obélix Au service de sa majesté
Titre original:Astérix et Obélix Au service de sa majesté
Réalisateur:Laurent Tirard
Sortie:Cinéma
Durée:110 minutes
Date:17 octobre 2012
Note:
L’empereur romain Jules César, toujours aussi assoiffé de conquêtes, envahit la Bretagne. Grâce à la ruse de n’attaquer ses ennemis qu’à l’heure où la coutume nationale veut que tout le monde s’arrête pour prendre une tasse d’eau chaude, il met rapidement le pays sous son contrôle, à l’exception d’un petit village où la reine Cordelia s’est réfugiée. Elle est prête à concéder la défaite, quand son fidèle conseiller Jolitorax lui parle d’un petit village gaulois, qui aurait su résister aux Romains grâce à une potion magique. Jolitorax est alors dépêché d’urgence en Gaule, afin de s’en procurer et de sauver l’honneur britannique. Astérix et Obélix l’accompagnent sur le chemin du retour avec un tonneau de l’élixir magique. Ils emmènent également Goudurix, le neveu adolescent du chef du village, dont ils sont censés faire un homme.

Critique de Tootpadu

Astérix & Obélix, c’est une affaire qui marche, au moins d’un point de vue commercial. Sorties en France il y a trois semaines, ces quatrièmes aventures y ont déjà attiré plus de trois millions de spectateurs nostalgiques ou simplement en quête d’un divertissement inoffensif. On est certes loin des résultats mirobolants de Astérix et Obélix Mission Cléopâtre de Alain Chabat, mais cette première production en dehors du giron Pathé devrait rester économiquement viable. Du côté artistique, le constat est tout de suite plus mitigé puisque Laurent Tirard ne fait pas grand-chose pour insuffler une nouvelle fraîcheur à cette vieille recette, qui vit autant de la camaraderie un peu gênée entre les deux héros que de l’extravagance des personnages secondaires.
Au fond, Astérix et Obélix Au service de sa majesté ne se nourrit que d’une suite interminable d’anachronismes volontaires, en guise de commentaire humoristique sur les tracas de notre époque contemporaine, qui tombe hélas le plus souvent à plat. Le déluge des effets spéciaux – pas forcément laids mais beaucoup trop ostentatoires pour rester imperceptibles – n’aide de surcroît pas à donner une cohérence propre à un récit, qui se contente d’enchaîner mollement des gags guère pétillants. La volonté de briller par des jeux de mots pleins d’esprit et autres noms inventifs n’y fait guère de doute. Mais cet empressement de se mesurer à la plume si habile d’un Chabat devient vite ennuyeux, tant les blagues nous arrachent dans le meilleur des cas un sourire condescendant.
De même, la distribution prestigieuse s’en sort vaguement avec les honneurs, bien que l’insistance sur l’accent « british » de la part des personnages bretons manque, elle aussi, à produire des étincelles au cours d’un film, qui est tellement sage et consensuel qu’il ne fera du mal à personne. Le revers de la médaille est hélas qu’on se demande s’il existe un spectateur hypothétique, qui serait réellement charmé par une tel produit aseptisé et impersonnel.

Vu le 8 novembre 2012, au MK2 Nation, Salle 2

Note de Tootpadu: