Cinq légendes (Les)

Cinq légendes (Les)
Titre original:Cinq légendes (Les)
Réalisateur:Peter Ramsey
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:28 novembre 2012
Note:
Jack Frost ne se souvient pas de ce qui s’était passé avant que la lune ne l’ait tiré d’un étang givré et lui ait conféré le pouvoir de créer de la glace, du vent et de la neige. Trois siècles plus tard, il se sert toujours de ses facultés pour s’amuser, au grand dam des quatre gardiens de la magie qui veillent plus sérieusement sur le bien-être des enfants. Quand le croque-mitaine refait surface pour effrayer ces derniers, le Père Noël, le lapin de Pâques, la fée des dents et le marchand de sable refont équipe afin de préserver leur croyance en ces légendes. La lune leur a choisi un nouvel acolyte improbable : Jack Frost, qui ne se sent point prêt à relever le défi et à devenir à son tour un gardien.

Critique de Tootpadu

L’efficacité et le manque d’originalité sont en parfaite symbiose dans ce conte de Noël, qui n’invente rien, mais qui sait prodigieusement tirer profit de tous les poncifs – ou presque – ayant fait les beaux jours du cinéma hollywoodien ces trente dernières années. L’union fait la force dans Les Cinq légendes, tout comme le passage des mythes pérennes de notre civilisation occidentale à travers un régime draconien de sensations plus viscérales garantit un divertissement de haut vol. Cette propension à vouloir adapter les personnages de contes vénérables au goût du jour, en les transformant en quelque sorte en des héros d’attractions époustouflantes, n’est pas vraiment nouvelle, puisque la branche animation de Dreamworks elle-même avait lancé cette mode à travers l’univers de Shrek. Dans le cas présent, elle atteint pourtant un degré de perfectionnement, qui trouve le plus souvent un équilibre impressionnant entre l’enchantement et le spectacle, entre l’émerveillement et la sensation étrange et pas entièrement satisfaisante d’avoir déjà vu mille fois ce genre d’histoire doucement édifiante.
Le rite de passage que le protagoniste, jeune seulement en apparence mais pas en années de vie magique, devra accomplir avant de découvrir qui il est vraiment est une idée aussi rebattue que la mise en abîme de ce processus d’apprentissage par le biais d’un garçon humain, lui aussi en proie au doute face aux certitudes naïves qui ont bercé son enfance. La bataille manichéenne entre le bien et le mal, représentés forcément par leurs symboles les plus communs et point exacerbés dans l’esprit d’un Tim Burton, fournit de surcroît un arrière-plan peu excitant à ce cheminement intérieur assez ordinaire. Toutefois, l’habituel humour au second degré et les clins d’œil vers notre époque contemporaine, de rigueur chez Pixar, nous sont largement épargnés dans le premier film du réalisateur Peter Ramsey, grâce à un ton sans notable faux pas, qui sait éveiller en nous notre âme d’enfant.
Car ce film fort plaisant brandit en étendard le thème du retour aux sources avec une telle éloquence, qu’on ne peut être que subjugué par son message gentiment consensuel, voire creux. Le véritable miracle de la machine hollywoodienne est bien là : de savoir nous vendre des recettes maintes fois éprouvées tout en nous faisant croire, par le subterfuge d’un habillage hautement adroit, que nous assistons à quelque chose de plus noble qu’un simple produit calibré au plus petit détail près.

Vu le 6 novembre 2012, à l’UGC Normandie, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Disney était jusqu’à présent le maître incontournable en matière de films d’animations, non seulement du point de vue technique, mais aussi par la magie des scénarios, qui permettaient aux enfants de rêver à un monde pleine de magie et aux adultes de retrouver leur âme d’enfant. Peu à peu, au fur et à mesure que la production Disney proposait de nouveaux films, cette magie avait tendance à disparaître, puisque même le dernier Pixar, Rebelle, semble bien fade par rapport aux anciennes productions. De nombreux studios ont depuis une dizaine d’années essayé de s’imposer dans le monde de l’animation et Dreamworks notamment avait réussi à imposer un ogre vert (Shrek) et les animaux d’un zoo (Madagascar) et - coup de maître - un monde magique avec des dragons. Ce dernier, à mes yeux leur meilleure production, montrait que d’autres studios étaient capables d’émerveiller intelligemment de nombreux spectateurs s’appuyant sur une animation parfaite et un scénario plein d’inventivité. La surprise fut donc très grande de découvrir à ce jour ce qui est leur meilleure production, un film d’animation capable de nous faire rire aux éclats et de nous émouvoir la scène suivante. Fort d'un scénario aux multiples rebondissements, ce film est une réussite exemplaire et redonnera à l'adulte son âme d'enfant et aux enfants la route à suivre pour devenir adulte.

Ce film raconte l’aventure fantastique d’un groupe peu ordinaire, car composé du lapin de Pâques, du Père Noël, de la fée des dents, du marchand de sable et de Jack Frost (petit dernier à incorporer difficilement cette équipe). Lorsque Pitch, le boogeyman, décide de répandre le chaos sur le monde via le monde des rêves, ces cinq légendes sont le dernier espoir de sauver les rêves et l’innocence de tous les enfants de la Terre entière. Sur un scénario propice à décrire avec une inventivité permanente la division française de la fée des dents, les œufs de Pâques, le père Noël, ce film dès la première minute nous permet de revivre les moments magiques de notre passé. Non seulement, l’aventure de ces cinq personnages ne souffre d’aucun temps mort, mais elle laisse la place à des moments cultes (la souris française, les elfes, les Yeti) et tristes également sur des moments de notre passé (perte d’un être cher et important de notre vie) et permet à chaque spectateur de puiser au fond de lui et de partager pratiquement cent minutes de pur enchantement. On vous conseillera par ailleurs d’attendre la fin du film pour ne rien manquer. Dreamworks Animation signe ainsi sa meilleure production car non seulement l’animation est sublime, mais la 3D est utilisée à la perfection également.

Le studio s’appuie aussi sur des acteurs de renom pour donner leur voix à ces personnages à notre plus grand bonheur, soit Chris Pine (Jack Frost), Isla Fisher (La fée des dents), Alec Baldwin (Nord le Père Noël), Hugh Jackman (Bunny le lapin de Pâques) et Jude Law (Pitch). Mélange totalement réussi entre l’univers trépignant de Tex Avery et magique de Disney, ce film s’affirme cette année comme étant le plus réussi. En cette période très difficile, oublier ses tracas quotidiens et dévorer au propre comme au figuré un film (tel fut le cas pour Ted en octobre), ce sont plutôt des choses rares donc à ne pas rater. Certes, ce film d’animation n’est pas révolutionnaire car il ne fait que suivre la voie tracée par les films d’animation de notre passé, mais il en tire le meilleur pour nous livrer un conte familiale incontournable.

Une nouvelle fois, ce film d’animation montre que les enfants sont l’avenir de notre société et que leur innocence, leur facilité de croire en la magie et aux croyances tel Pâques, Noël leur permet de rester sur le bon chemin de la vie et de ne pas tendre vers le côté obscur du chemin. Hymne à la vie, au dépassement de soi et surtout au passage de l’enfance à l’âge adulte pour son personnage principal Jack Frost, l’histoire ici contée montre que ce sont nos actions, nos batailles pour le bien qui font de nous un être meilleur.

Dreamworks montre non seulement qu’il est capable de concurrencer Disney sur son propre terrain de jeu, mais il nous livre surtout pour cette fin d'année le film à partager en famille pendant les vacances des fêtes de Noël !

Vu le 6 novembre 2012, à l’UGC Normandie, Salle 1, en VO

Note de Mulder: