Royal affair

Royal affair
Titre original:Royal affair
Réalisateur:Nikolaj Arcel
Sortie:Cinéma
Durée:138 minutes
Date:21 novembre 2012
Note:
En 1766, la jeune aristocrate anglaise Caroline Mathilde est mariée à Chistian VII de Danemark. Elle ignore tout de son époux, mais elle espère pouvoir être une bonne reine pour le peuple danois. Dès son arrivée, elle découvre cependant que Christian souffre de problèmes mentaux. Après avoir accompli son devoir, il la délaisse au profit d’une courtisane. Ce n’est que la venue à la cour du docteur Johann Struensee, en tant que médecin personnel du roi, qui permet à Caroline de se réconcilier tant soit peu avec Christian. Elle est surtout intriguée par les idées révolutionnaires que Struensee défend en cachette et qui rejoignent sa propre ambition de moderniser le Danemark. De cette complicité naîtra même une affaire, qui mettra en péril le couple royal.

Critique de Tootpadu

Nous n’allons pas faire semblant, nous avons déjà vu des leçons d’Histoire plus palpitantes au cinéma que cette évocation d’une affaire qui avait stoppé net le progrès au royaume danois, très brièvement en position de précurseur avant la Révolution française. Et pourtant, le flegme nordique qui est inlassablement à l’œuvre dans Royal affair permet à ce dernier de devenir le genre de reconstitution historique, sobre et solide, qu’un excès de passion aurait sans doute rendu trop caricaturale. En dehors du récit cadre sous forme épistolaire, la mise en scène de Nikolaj Arcel s’abstient de quelque fioriture que ce soit, au profit d’un ton qui privilégie le traitement pragmatique des faits historiques.
L’éternelle rivalité entre les règles strictes de la cour et l’expression de besoins plus humains et imprévisibles, entre le maintien du pouvoir par la classe dirigeant et des tendances progressistes, rythme une histoire qui n’atteint jamais une intensité enthousiasmante, mais qui ne descend pas non plus au niveau esthétique d’un téléfilm. Son côté visuel se prête davantage à être qualifié d’équivalent numérique des images léchés à la mode dans le cinéma des années 1980. Cette stylisation très modérée ne se traduit par contre pas par une banalisation des enjeux d’une histoire fascinante. Elle veille simplement à rendre tout son naturel à une page d’Histoire largement ignorée de nos jours, et à plus forte raison en France où le mythe de 1789 a parfois tendance à éclipser des combats révolutionnaires menés, eux, depuis l’intérieur du système.

Vu le 25 octobre 2012, à la Salle Pathé Lincoln, en VO

Note de Tootpadu: