Titre original: | Des hommes sans loi |
Réalisateur: | John Hillcoat |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 116 minutes |
Date: | 12 septembre 2012 |
Note: |
Vu le 12 septembre 2012, à l’UGC Ciné Cité Bercy, Salle 16, en VO
Note de Tootpadu:
Il garde cet aspect de liens forts familiaux, mais change de genre et s’atèle cette fois à l’histoire de trois frères pendant la prohibition. Ainsi en 1931, en Virginie (comté de Franklin), les trois frères Bondurant sont des trafiquants reconnus, mais respectant un certain code moral. Ces trois frères ont chacun un trait particulier. Le plus jeune, Jack (Shia LaBeouf dans son meilleur rôle à ce jour), est ambitieux et souhaite conquérir Bertha, la fille du pasteur. Howard (interprété par Jason Clarke), le cadet, est un bagarreur et est porté sur l’alcool. Enfin, Forrest est l’aîné, le chef du clan (Tom Hardy, exceptionnel acteur). Il remplace la figure paternelle de leurs parents morts quelques années plus tôt. Il est le protecteur du clan et prend sous son aile Maggie, qui a fui la ville gangrenée de Chicago. Face à une police corrompue et des gangsters rivaux, ces trois frères vont garder intact leur code de conduite et écrire une page de légende de cette époque. Ce film est tiré du livre de Matt Bondurant, qui s’inspire de l’histoire vraie de son grand père et de ses deux oncles.
La période de la prohibition a souvent servi à Hollywood à établir de grands films de gangsters. Certains récents restent comme des modèles du genre. Sergio Leone avec Il était une fois en Amérique est celui qui restera comme l’exemple parfait par son scénario sans faille, son casting parfait et surtout par cette vision d’une Amérique en construction. De la même manière, Brian De Palma avec Les Incorruptibles signa l’un de ses meilleurs films et montra Chicago sous ses pires jours. Plus récemment, le film Public enemies de Michael Mann retraçait la funèbre histoire de John Dillinger. A cette liste, il faudra donc maintenant rajouter Des hommes sans loi.
Non seulement, l’ambiance découlant d’un scénario très détaillé, mais également la musique omniprésente font de ce film un modèle du genre. Nick Cave signe ici en effet la musique (en collaboration avec Warren Ellis), mais également le scénario, son quatrième. L’ambiance, la mise en scène dépouillée, la direction parfaite d’acteurs s’emboîtent tout naturellement et font de ce film un grand moment de cinéma. L’ombre d’un Sergio Leone semble planer sur ce film par la description de ces trois frères, liés et intègres.
Certes, certains passages sont d’une violence inouïe, mais ne sont que le reflet d’une période où la mafia était omniprésente et où rester intègre était difficile, voire impossible. Il fallait protéger ses proches et ses biens et surtout ne pas adhérer à des pratiques nauséabondes, comme le représente si bien ici l’agent de loi Charlie Rakes, corrompu et aux pratiques déviantes.
Tom Hardy est une nouvelle fois prodigieux et, de film en film, il s’impose comme un des acteurs les plus intéressants, jonglant entre le film de science-fiction (Inception) et la comédie (Target) et s’affirmant comme l’un des plus doués sous la direction de Christopher Nolan (Inception et The Dark Knight rises). La réussite de ce film doit beaucoup à sa présence magnétique et pratiquement sans un mot, où par un regard ou un grognement, il électrise toute une scène.
Vu le 5 septembre 2012, au C.I.D., Deauville, en VO
Note de Mulder: