Smashed

Smashed
Titre original:Smashed
Réalisateur:James Ponsoldt
Sortie:Cinéma
Durée:81 minutes
Date:06 mars 2013
Note:
Kate Hannah a grandi avec l’alcool. Désormais mariée et maîtresse d’école, elle n’arrive pas à se dissuader de boire régulièrement, alors que cette vilaine habitude prend des proportions inquiétantes. Lorsqu’elle doit prétexter une grossesse pour expliquer pourquoi elle a vomi devant ses élèves et qu’elle se réveille loin de chez elle après avoir fumé du crack, Kate comprend qu’il est temps de chercher de l’aide. Elle le trouve auprès des Alcooliques Anonymes et de sa marraine Jenny. Mais son mari Charlie, qui souffre du même problème, voit d’un mauvais œil le combat acharné de sa femme pour devenir sobre.

Critique de Tootpadu

Existe-t-il un sujet plus fatigué que la lutte contre l’alcoolisme, ce fléau social qui sévit à l’ombre mais dont on ne peut échapper que d’une seule et unique façon ? Au plus tard depuis Le Poison de Billy Wilder au milieu des années 1940, tous les drames qui traitent de la problématique avec les meilleures intentions du monde et un attachement certain au réalisme, se déroulent exactement de la même façon.
Le personnage principal, un alcoolique invétéré qui ne veut pas reconnaître sa faiblesse, est au fond du trou. Il n’arrive à s’en sortir que grâce au soutien d’influences extérieures, et le plus souvent en dépit de son conjoint, généralement aussi attiré par l’appel de la dive bouteille que lui. Avant qu’une première bataille ne soit gagnée, cet appel se fait douloureusement sentir. Mais au bout de moult rechutes, le héros s’avère plus fort, à moins qu’il ne meure dans une ultime descente aux enfers de l’ivresse.
Smashed, le deuxième film du réalisateur James Ponsoldt, suit exactement le même schéma narratif. Son scénario est exempt de la moindre originalité, même s’il faut lui reconnaître du talent dans le domaine de l’élaboration des personnages. Le périple de Kate a ainsi beau n’avoir aucun trait distinctif, il est difficile de résister à sa volonté et à sa sincérité quand elle affirme vouloir vaincre ses démons. C’est dans ces moments, quand le film attaque le problème de front, qu’il sait nous arracher de notre torpeur. Tous les sursauts d’hystérie fortement imbibés d’alcool nous confortent par contre dans notre opinion que la marche de manœuvre pour raconter une telle histoire est très réduite. Et ce n’est hélas pas ce film somme toute assez médiocre qui va nous faire changer d’avis.

Vu le 6 septembre 2012, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Cette année, la sélection officielle du festival de Deauville nous a permis de découvrir de nombreux jeunes réalisateurs, issus d’écoles de cinéma diverses. James Ponsoldt signe ici son second film, après l’avoir présenté lors du festival de Sundance en 2012 dans lequel il remporta le prix spécial du jury.

Habituée aux films des grands studios, comme Grindhouse, Destination finale 5, Die hard 4, et The Thing, Mary Elizabeth Winstead livre ici sa meilleure prestation à ce jour. Son personnage de professeur des écoles alcoolique, vivant avec un journaliste alcoolique, se voit un jour perdre son emploi et également contraint de rompre son mariage pour retrouver un équilibre. Nous sommes loin ici de la vision traditionnelle de la famille américaine, honnête, droite, respectueuse des traditions. Voir son personnage, Kate, vomir en classe devant ses élèves en leur annonçant qu’elle est enceinte va provoquer toute une chaîne de réactions, la poussant aussi bien vers le bas que vers la recherche d’une autre vie.

Le film suit donc son parcours, le fait qu’en adhérant aux alcooliques anonymes elle se voit contraint de redéfinir sa vie, ses priorités est certes intéressant, mais aurait mérité plutôt un traitement sous forme de court-métrage car le film semble malgré son excellente direction et un casting intéressant (Olivia Spencer) tourner rapidement en rond et guère évoluer. Le principal problème des premiers films indépendants est le fait que malgré de bons acteurs, le scénario tient rarement ses promesses. Dans le cinéma américain populaire, plusieurs effets (trucages, tournage plus long) peuvent permettre de gommer les failles d’un scénario en opposition au cinéma indépendant, qui ne peut pas avoir les mêmes armes. Après un premier film, beaucoup de jeunes réalisateurs peuvent être recrutés pour de plus grosses productions et donc exprimer plus facilement leur art.

Dans le cas présent, malgré une excellente direction d’acteurs, le réalisateur n’arrive pas à nous convaincre totalement et c’est avec un air désabusé que nous regardons et oublions aussitôt ce film.

Vu le 6 septembre 2012, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: