For Ellen

For Ellen
Titre original:For Ellen
Réalisateur:So Yong Kim
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:19 septembre 2012
Note:
Le chanteur de rock Joby Taylor se rend à la campagne, afin de voir une dernière fois sa femme Claire avant de signer les documents qui scelleront leur divorce. Quand il apprend que l’accord implique qu’il perdra toute autorité sur Ellen, leur fille commune, il refuse de l’approuver. Bien qu’il n’ait pas vu cette gamine de six ans depuis longtemps, il ne se sent pas prêt à lâcher prise.

Critique de Tootpadu

Comme le prouve le prix « Nouvel Hollywood » qu’il recevra à l’occasion de ce festival de Deauville, Paul Dano est la valeur montante du cinéma américain. Pour justifier cet engouement du moment, il fait ce que tant de jeunes espoirs féminins ou masculins ont fait avant lui : multiplier les rôles et les diversifier si possible, afin de devenir une figure incontournable du cinéma contemporain. Dans une telle ubiquité sur les écrans, il doit forcément y avoir quelques ratages, des personnages qui ne collent pas nécessairement à la peau de ce comédien tout de même prometteur. La rock star de For Ellen compte parmi ces emplois problématiques, qui partent des meilleures intentions, mais qui ne subsistent pas pleinement, une fois que le film est dans la boîte.
Tandis que le côté maladroitement paternel de Joby peut encore convaincre, son arrière-plan d’artiste vivant dans l’excès sonne plutôt faux, surtout quand on le compare aux interprétations d’acteurs confirmés comme Sean Penn et Johnny Depp qui ont tenté de se mesurer plus ou moins directement à ce stéréotype dans un passé récent. La narration lente et contemplative de la réalisatrice So Yong Kim laisse libre jeu aux maniérismes de Dano, au lieu de recentrer l’action sur les éléments les plus touchants de l’intrigue, comme l’échange d’abord gêné et ensuite plus sincère entre le père et sa fille. C’est d’ailleurs la seule fois que le protagoniste baisse sa garde d’un homme faussement énigmatique, qui tient à distance et son avocat, et sa copine actuelle lors de séquences dont le potentiel de mise en abîme psychologique ne nous paraissait pas tout à fait épuisé.
Nous ne prendrons pas la fuite – comme le fait le personnage principal par le biais d’une conclusion très vague – face à ce film indépendant honnête, mais point exceptionnel. Il aura au moins servi à indiquer les limites du talent de Paul Dano, qui excelle dans le registre du jeune solitaire paumé, mais qui ne maîtrise pas encore toutes les facettes de ces adultes meurtris par quelques mauvais choix faits au fil d’une vie en dents de scie.

Vu le 1er septembre 2012, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Voici le genre de film auquel je n’adhère pas, car tout y semble superficiel. So Young Kim signe son troisième film, le produit et a écrit son propre scénario. Certes, nous retrouvons l’acteur Paul Dano en star du rock déchu, en procédure de divorce avec sa femme et essayant de passer un moment avec sa fille, mais le film est aseptisé au possible et rédhibitoire. Ce qui aurait à la rigueur fait un bon court-métrage s’étire sur une période traditionnelle d’une heure trente. La présence d’un bon acteur ne suffit pas à en faire un bon film et la présence de ce dernier dans le cadre de la sélection officielle ne semble que découler du fait que l’acteur Paul Dano est présent quelques jours pendant ce bon festival du cinéma américain.

Certes, le cinéma intimiste explorant les relations humaines est un cinéma que j’apprécie (voir ma critique de Will Hunting), mais il se doit de reposer sur des fondations écrites solides et non laisser ses acteurs principaux divaguer à leur gré. Difficile dans ce cas d’écrire une critique sur un film guère trépignant, qui se laisse regarder et oublier aussitôt. Il aurait fallu approfondir les traits des personnages principaux, modifier le montage en y ajoutant plus d’ironie et une critique plus acerbe de ce pays où le nombre de mariages et de divorces est très conséquent. Comme le montre ce film, ce sont bien les enfants, les premières victimes de ce fléau contemporain.

Reste que le peu de matière apportée dans cette histoire n’est guère suffisante pour retenir toute mon attention.

Vu le 1er septembre 2012, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: