Titre original: | Saveurs du palais (Les) |
Réalisateur: | Christian Vincent |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 95 minutes |
Date: | 19 septembre 2012 |
Note: | |
La journaliste australienne Mary se rend dans l'océan Antarctique, afin d’y tourner un reportage sur une base scientifique, coupée du monde. Elle y croise la seule femme de cette communauté isolée, la cuisinière Hortense Laborie, qui s’apprête à partir puisque son contrat d’un an arrive à échéance. Avec étonnement, Mary apprend que Hortense était auparavant la responsable des repas du président de la République au palais de l’Elysée.
Critique de Tootpadu
N’allez pas consommer ce film délicieux le ventre creux ou encore mieux, laissez-vous inspirer par lui afin d’apprécier par la suite avec des papilles gustatives nouvellement éveillées ce que le terroir français à de plus succulent à nous offrir ! Le retour de Christian Vincent au cinéma, six ans après son dernier film, pourrait en effet aisément être compris comme une publicité, sophistiquée certes, pour la bonne cuisine française, celle qui est préparée avec dévouement et celle qu’on ne mange pas en cinq minutes sur le pouce. Cette adhésion au travail bien fait, voire au perfectionnisme, et aux recettes de mémé confère aux Saveurs du palais un petit côté vieillot. Mais c’est avant tout cela qui fait son charme, en dehors du festin pour les yeux qui s’apparente à une torture pour quiconque salive devant les bons plats raffinés.
Quant à la répartition narrative du film, elle nous a longtemps laissés dubitatifs. L’entrée en la matière par le personnage de la journaliste est assez maladroite, comme la plupart des récits cadres qui ont pour seule fonction de servir de mise en abîme temporelle d’une action principale plus intéressante. Le va-et-vient abrupt et ponctuel entre les deux histoires ne paraît de surcroît pas répondre à une finalité dramatique précise. Jusqu’à ce moment presque passé inaperçu, où le ton change des deux côtés afin d’aboutir à un renversement de la situation qui garantit in extremis une conclusion à peu près heureuse. Quand les conditions de travail commencent à se dégrader sérieusement pour la cuisinière personnelle du président, nous nous sommes suffisamment familiarisés avec son environnement de travail suivant pour que cette perte de grâce soit absorbée par la peine de ses nouveaux clients de voir partir une amie devenue chère au fil du temps.
Le constat du film, très plaisant mais pas terriblement profond, pourrait ainsi se résumer à un idéalisme sommaire, s’appuyant sur une générosité qui n’a pas besoin des circonstances les plus favorables pour faire plaisir. Catherine Frot, toujours aussi brillante et bien plus déterminée que d’habitude, règne souverainement sur cette histoire, qui conforte en toute innocence quelques clichés qui ont bon dos sur les défauts de la bureaucratie française, à mille lieux de ceux – plus agréables – sur les bienfaits de ses préparations culinaires les plus exquises.
Vu le 30 août 2012, à la Salle Pathé François 1er
Note de Tootpadu: