Etrange pouvoir de Norman (L')

Etrange pouvoir de Norman (L')
Titre original:Etrange pouvoir de Norman (L')
Réalisateur: Sam Fell, Chris Butler
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:22 août 2012
Note:
Norman n’est pas un garçon comme les autres. Il voit des fantômes, de sa grand-mère qui veille sur lui jusqu’aux défunts des différentes guerres, et leur parle. Ce don lui vaut d’être constamment ridiculisé à l’école et chez lui. Or, son oncle Prenderghast, un vieux clochard qui vit en dehors de la ville, possède cette même capacité de converser avec l’au-delà. Il implore Norman de faire en sorte que la malédiction de la vilaine sorcière, brûlée vive trois cents ans plus tôt, soit détournée des siens.

Critique de Tootpadu

Le nouveau et l’ancien font bon ménage dans ce film d’animation, pas forcément adapté aux plus jeunes spectateurs. D’abord d’un point de vue formel, L’Etrange pouvoir de Norman associe admirablement la technique du stop-motion à quelques effets spéciaux dernier cri. Il n’en résulte aucune disparité esthétique, mais plutôt un aspect visuel plus chaleureux que dans les films comparables issus de l’imagination de Tim Burton. Une des plus grandes qualités de ce film plaisant est même de ne pas trop lorgner vers l’univers glauque et inquiétant de ce dernier. Il est davantage question ici de problèmes propres à l’enfance d’aujourd’hui, sur fond de morts-vivants pas si méchants que cela.
Car du côté du fond, la morale de l’histoire est truffée de clins d’œil et autres références à notre culture conformiste, traités avec un peu plus de finesse que dans un conte édifiant lambda. A commencer par le décalage entre Norman et son entourage : tandis que sa famille et la plupart de ses camarades de classe se complaisent dans tout ce qui est socialement admis, voire encouragé pour appartenir au groupe qui singe les expressions dans l’air du temps, le petit héros accepte tant bien que mal son rôle de paria. Bien évidemment, c’est cette exclusion qui lui permettra d’anticiper le danger d’outre-tombe et d’y faire face. Les brèves leçons éducatives qui sont parsemées tout au long du film, comme cette remarque qu’on a le droit d’avoir peur tant que celle-ci ne change pas qui on est, restent suffisamment discrètes pour ne pas encombrer un récit aux revirements assez ingénieux.
En effet, la narration se permet un nombre considérable de ruptures de ton, qui fonctionnent le plus souvent. Sans faire excessivement peur, le film préserve donc une part d’imprévisible qui risque plus de perturber les plus jeunes enfants que la poignée de zombies qui mettent la petite ville sens dessus-dessous. Par conséquent, un public adulte peut également y trouver son compte, bien qu’on soit loin des niveaux de lecture multiples qui distinguent les meilleures productions Pixar.
Enfin, si vous souhaitez savoir comment le petit personnage de Norman a été fabriqué, il vous est recommandé de rester jusqu’à la fin du générique, une pratique de la culture cinématographique qui devrait aller de soi.

Vu le 22 août 2012, à l’UGC Ciné Cité Bercy, Salle 15, en VO

Note de Tootpadu: