Dark shadows

Dark shadows
Titre original:Dark shadows
Réalisateur:Tim Burton
Sortie:Cinéma
Durée:113 minutes
Date:09 mai 2012
Note:
Installée depuis le milieu du XVIIIème siècle en Amérique, la famille Collins y a fait fortune, grâce à la pêche. Barnabas, le fils unique des fondateurs de l’empire familial, aimerait bien poursuivre la tradition. Mais une malédiction s’abat sur lui et les siens, dès qu’il rejette les avances de sa servante Angélique Bouchard. Celle-ci pousse la femme de Barnabas au suicide et le transforme en vampire, d’abord poursuivi par les habitants de Collinsport et finalement enterré vivant dans la forêt. Deux siècles plus tard, Barnabas est libéré par accident et devra s’accommoder de ses descendants directs, une famille dysfonctionnelle en proie aux bouleversements sociaux et moraux du début des années 1970.

Critique de Tootpadu

Tout espoir n’est pas perdu pour Tim Burton ! Nous sommes encore loin de la vigueur de sa période la plus créative et imaginative, jusqu’au milieu des années 1990. Mais cette adaptation d’une célèbre série télé des années ’60 restaure un peu notre confiance de voir un jour le maître des bizarreries fantastiques renouer avec son génie visuel et narratif. Ce n’est en effet pas depuis Sleepy Hollow que nous avions un film aussi savoureux et consistant de Tim Burton à nous mettre sous la dent. Si ce n’était pour la finale assez bâclée, on crierait presque au miracle, après une période de laideur et d’ennui difficile à supporter pour un fan de la première heure du réalisateur.
Dark shadows s’ouvre sur une tonalité gothique, qui nous renvoie directement à la grande époque du réalisateur. La photo magnifique de Bruno Delbonnel, un chef-opérateur dont nous regrettions plutôt les excès précieux au lieu de nous laisser enchanter par la richesse de sa palette, nous plonge immédiatement dans le prologue joliment poussiéreux de cette histoire, qui ne tardera pas à subir un coup de jeune. La nouvelle porte d’accès à la demeure inquiétante des Collins, par l’intermédiaire de la jeune gouvernante qui suit un appel surnaturel, s’avère en fin de compte assez dispensable, comme le montre la mise en retrait de Victoria Winters au fur et à mesure que le récit progresse. La logique scénaristique n’a cependant jamais compté parmi les points forts d’un film de Tim Burton, qui nous subjugue davantage par la création extraordinaire d’un univers décalé.
Hélas, la maestria formelle est rattrapée in extremis par la grandiloquence du dénouement, qui nous renvoie à ces affrontements caricaturaux et interminables qui pullulaient dans les années 1990. Sous réserve de cet écart de goût regrettable, ce film a néanmoins de quoi nous réconcilier avec le Tim Burton des temps modernes. Il n’est pas sûr qu’il ait appris de ses erreurs du passé, en somme tous ses films de la dernière décennie. Mais grâce à ce film largement passionnant, on peut désormais être optimiste quant à un véritable retour en force du réalisateur, peu importe que ce soit avec son deuxième film cette année, Frankenweenie, ou un peu plus tard.

Vu le 7 mai 2012, à la Salle Warner, en VO

Note de Tootpadu: