
Titre original: | Planète des singes (La) |
Réalisateur: | Tim Burton |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 120 minutes |
Date: | 22 août 2001 |
Note: | |
En 2029, le capitaine Leo Davidson est en charge de l’entraînement des chimpanzés sur la station spatiale Obéron. Quand Periclès, l’un de ses singes, disparaît avec sa capsule lors de l’exploration d’une tempête électrique, Davidson passe outre les ordres de son commandant et part à sa recherche à bord de son propre vaisseau. Happé à son tour par le vortex de la tempête, il arrive à effectuer un atterrissage d’urgence sur une planète inconnue. Il ne tarde pas à y être pris en chasse par une armée de singes, qui ont asservi les humains, traqués et commercialisés comme des bêtes.
Critique de Tootpadu
La carrière de Tim Burton a atteint son point le plus bas avec cette mise à jour de l’univers de La Planète des singes. A priori rien de catastrophique à cela, si ce n’est que le réalisateur n’a pas retrouvé depuis la verve artistique et la douce folie créatrice qui caractérisaient ses films antérieurs à cet échec cinématographique assez conséquent. C’est comme si cette commande paresseuse avait sapé tout ce qui rendait auparavant le monde de Tim Burton si imaginatif et enchanteur, pour ne nous laisser que l’ombre du visionnaire, désormais empêtré dans une esthétique laide et une narration lourde. Enfin, la pire humiliation à l’égard d’un réalisateur que nous apprécions énormément jusque là, c’est qu’un jeune confrère sans réputation notable, Rupert Wyatt, est arrivé l’année dernière à concocter le genre de film vigoureux et divertissant que cette Planète des singes ne sera jamais !
Le début permet encore une lueur d’espoir : surtout sur grand écran, le générique avec la musique majestueuse de Danny Elfman et les effets de l’introduction dans l’espace exercent un certain pouvoir de séduction, qui ne tardera pas à être démenti par la suite. L’original de Franklin J. Schaffner n’était certes pas non plus un album de jolies images, mais son aspect visuel était clairement plus intriguant que les couleurs sombres et sans éclat de la photographie de Philippe Rousselot. Le côté formel s’en sort néanmoins avec les honneurs, comparé à la narration qui devient de plus en plus inepte, au fur et à mesure que le pilote rescapé se rapproche de l’origine de son odyssée sur la planète aux rôles inversés.
Tandis que le rythme s’essouffle irrémédiablement, une fois que le groupe de fugitifs a traversé le fleuve, ce ralentissement narratif ne fait qu’annoncer la débâcle finale, que l’on peut qualifier sans gêne d’une des conclusions les plus mauvaises que le cinéma hollywoodien nous a fait subir au cours des deux décennies passées ! Quand nous affirmons cela, nous ne faisons pas uniquement allusion au retour du capitaine Davidson sur Terre, mais à toute la dernière partie du film, dès que les hommes se préparent mollement à la bataille décisive. Le manque de charisme de Mark Wahlberg est certes pour beaucoup dans cette débandade généralisée, mais il faudra également un égarement scénaristique colossal pour croire qu’un tel dénouement puisse fonctionner.
Revu le 29 mars 2012, à la Cinémathèque Française, Salle Henri Langlois, en VO
Note de Tootpadu: