Citizen Kane

Citizen Kane
Titre original:Citizen Kane
Réalisateur:Orson Welles
Sortie:Cinéma
Durée:119 minutes
Date:01 juillet 1946
Note:
A la mort du milliardaire Charles Foster Kane, un grand magnat de la presse, Thompson, un reporter, enquête sur sa vie. Les contacts qu'il prend avec ses proches lui font découvrir un personnage gigantesque, mégalomane, égoïste et solitaire.

Critique de Mulder

Citizen Kane, chef-d'œuvre cinématographique qui a acquis la réputation d'être l'un des plus grands films jamais créés, est un témoignage remarquable de l'art de raconter des histoires à travers l'objectif du grand écran. Réalisée par le génie visionnaire Orson Welles, cette création emblématique continue d'enthousiasmer le public par son récit captivant, ses techniques révolutionnaires et son influence durable sur le monde du cinéma.

Le cœur de cette merveille cinématographique se trouve dans le réseau complexe de controverses et d'accolades qui l'ont entouré. Alors que des débats persistent sur l'étendue de l'implication d'Herman J. Mankiewicz dans le scénario, l'éclat du film lui-même transcende ces querelles externes. Ancré dans la recherche énigmatique de Rosebud et dans la vie du magnat des médias Charles Foster Kane, le récit s'engage dans un profond voyage de découverte de soi et d'introspection.

À une époque où les opinions sur l'art cinématographique varient considérablement, la question éternelle de l'adoption des œuvres classiques se pose. Le dilemme du cinéphile averti, qui consiste à aborder les films anciens sous un angle nouveau, est exploré de manière réfléchie. Grâce à un discours perspicace, la revue met en lumière l'importance de combler les écarts temporels et de savourer Citizen Kane dans son contexte historique, débarrassé des préjugés contemporains qui pourraient entraver une véritable appréciation.

Pour véritablement comprendre l'impact sismique de ce triomphe cinématographique, il est essentiel d'explorer ses composantes avant-gardistes. De la cinématographie pionnière de Gregg Toland, qui a introduit le concept révolutionnaire de la profondeur de champ, à la partition musicale peu orthodoxe de Bernard Herrmann, le film a redéfini les limites de l'expression artistique. La mise en scène audacieuse d'Orson Welles et sa structure narrative, qui fait appel à des flashbacks inventifs et à des perspectives diverses, ont inauguré une nouvelle ère de la narration qui reste influente à ce jour.

L'héritage de Citizen Kane domine le paysage cinématographique. Ses empreintes sont perceptibles dans les projets cinématographiques contemporains, car ses techniques expérimentales et ses prouesses narratives continuent d'inspirer les conteurs de toutes les générations. Le triomphe du film sur les contraintes de son époque, y compris celles imposées par les interférences des studios, reflète l'esprit inflexible de Welles et son dévouement inébranlable à son métier.

Citizen Kane incarne l'essence même de l'innovation artistique. Son impact durable témoigne de l'engagement inébranlable de ses créateurs, qui ont réussi à transcender les limites de leur époque. Alors que le film commémore son 80e anniversaire, sa place dans les annales du cinéma reste inébranlable. Si les débats sur son statut de plus grand film de tous les temps persistent, sa signification profonde et sa marque indélébile sur l'histoire du cinéma sont sans équivoque.

Citizen Kane n'est pas seulement un film, c'est une porte d'entrée vers un royaume d'exploration cinématographique sans limites. Ses couches narratives complexes, son génie technique et ses thèmes profonds continuent de trouver un écho auprès du public, suscitant des discussions qui traversent le temps. L'opus magnum de Welles ne se limite pas à une reconnaissance unanime ; il se nourrit du discours durable qu'il stimule parmi les enthousiastes, consolidant éternellement son statut de chef-d'œuvre indispensable qui continue de résister à l'épreuve du temps.

Citizen Kane, triomphe cinématographique durable, reste aussi captivant et pertinent aujourd'hui qu'il l'était il y a huit décennies. Cette réalisation monumentale de l'esprit visionnaire d'Orson Welles a défié les contraintes du temps, captivant le public et laissant une marque indélébile dans l'histoire du cinéma. Grâce à sa narration complexe, ses techniques révolutionnaires et son récit audacieux, Citizen Kane a gagné la place qui lui revient au panthéon des chefs-d'œuvre artistiques.

Dès sa création, Citizen Kane a été entouré d'une tapisserie de controverses et d'intrigues, à l'image de la vie énigmatique de son personnage principal, Charles Foster Kane. S'inspirant du magnat de la presse William Randolph Hearst, Welles a conçu une exploration multidimensionnelle du pouvoir, de la richesse et de la fragilité de la condition humaine. La décision audacieuse de Welles de défier Hearst, personnage éminent et influent lors de la sortie du film, illustre son engagement inébranlable en faveur de l'intégrité artistique et de l'intrépidité.

La collaboration entre Welles et le directeur de la photographie Gregg Toland a donné naissance à des techniques visuelles révolutionnaires qui continuent d'émerveiller le public aujourd'hui. L'utilisation innovante de la photographie en profondeur, d'un éclairage captivant et de plans méticuleusement composés a contribué à l'opulence visuelle du film. Des images emblématiques, telles que les imposantes portes de Xanadu et le vaste domaine lui-même, se sont gravées dans la mémoire collective des cinéphiles. L'expérimentation audacieuse du son et de l'image, illustrée par les séquences d'actualités inventives, a encore renforcé le statut de Citizen Kane en tant que merveille technique.

Au cœur du film se trouve sa narration non linéaire, un puzzle complexe qui invite les spectateurs à reconstituer la vie énigmatique de Charles Foster Kane. À travers les perspectives de différents narrateurs, dont les associés, les amis et les amants de Kane, le film tisse une tapisserie aux multiples facettes qui capture l'essence d'un homme à cheval sur les royaumes du pouvoir et du vide. Cette approche narrative plonge le public dans l'énigme de Kane tout en l'incitant à contempler la nature subjective de la vérité et de la mémoire.

Sous sa surface, Citizen Kane comporte des sous-entendus sociopolitiques poignants qui continuent de résonner dans le monde d'aujourd'hui. Au fond, le film sert de mise en garde, soulignant l'influence corruptrice d'un pouvoir incontrôlé et le vide qui accompagne souvent la réussite matérielle. Son exploration de la manipulation des médias, des intrigues politiques et des effets profonds de la richesse reste d'une pertinence frappante dans le paysage contemporain.

L'impact de Citizen Kane va au-delà de sa profondeur thématique et de son innovation technique. Le parcours tumultueux de la réalisation de ce joyau cinématographique, marqué par des affrontements avec des personnalités puissantes et des défis industriels, reflète les luttes personnelles et professionnelles de son créateur, Orson Welles. La sortie du film a propulsé Welles dans un univers à la fois acclamé et controversé, ouvrant la voie à une carrière définie par le génie créatif et les épreuves personnelles.

Citizen Kane reste un témoignage inégalé du pouvoir de la narration et de l'innovation cinématographiques. L'exploration audacieuse de la dynamique du pouvoir, de la mémoire et de la complexité de l'expérience humaine par Orson Welles continue de résonner et de susciter la contemplation. Comme il le fait depuis des décennies, le film transcende les limites du temps, s'imposant fermement comme un authentique chef-d'œuvre qui continue d'enrichir le monde du cinéma. Tant qu'il y aura des individus désireux de sonder les profondeurs de l'existence humaine par le biais du cinéma, Citizen Kane conservera son statut de trésor durable d'une importance inégalée.

Citizen Kane
Réalisé par Orson Welles
Scénario de Herman J. Mankiewicz, Orson Welles
Produit par Orson Welles
Avec Orson Welles, Joseph Cotton, Dorothy Comingore, Everett Sloane, Ray Collins, George Coulouris, Agnes Moorehead, Paul Stewart, Ruth Warrick, Erskine Sanford, William Alland
Directeur de la photographie : Gregg Toland
Montage : Robert Wise
Musique : Bernard Herrmann
Sociétés de production : RKO Radio Pictures, Mercury Productions
Distribué par RKO Radio Pictures
Dates de sortie : 1er mai 1941 (Palace Theatre), 5 septembre 1941 (Etats-Unis), 1er juillet 1946 (France)
Durée : 119 minutes

Vu le 11 octobre 1992 (en video)

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Comment rendre compte d'un film qui est, justement, considéré comme une des meilleures oeuvres cinématographiques qui soient ? Les ouvrages qui traitent d'un aspect ou d'un autre de ce pilier du Septième art sont légion et tous les plans, tous les détails ont été abondamment analysés. A scruter la moindre facette de ce chef-d'oeuvre intemporel, les théoriciens nous ont presque fait oublier l'énorme plaisir que constitue la vision globale de ce film unique et rarement égalé.

Au bout d'une dizaine de visions, nous sommes toujours autant frappés par la perfection de tous les aspects du premier film d'Orson Welles. Peut-être sans le vouloir réellement, car égaler cet exploit l'avait hanté d'une certaine façon pour le reste de sa vie, le cinéaste a créé la forme idéale d'un film. Le rythme, le ton, le style, tout paraît aussi frais que lors de nos premières visions il y a pratiquement quinze ans, tout en gardant cette capacité très rare de nous donner l'impression exquise de découvrir de nouveau ce récit remarquable. La justesse de la mesure se manifeste avant tout dans l'implication constante, mais jamais débordante, du spectateur. Welles a su modeler une symbiose précaire entre ses exigences narratives et la fascination du spectateur qui est à la fois majestueusement diverti et vivement interpellé. Si l'on veut donc à tout prix trouver un défaut imaginaire à cette merveille sans âge, ce serait de la considérer comme trop riche, tel un plat que l'on adore déguster, mais qui nous garde dans une état de digestion éblouie pendant très, voire trop, longtemps.

Citizen Kane
Réalisé par Orson Welles
Scénario de Herman J. Mankiewicz, Orson Welles
Produit par Orson Welles
Avec Orson Welles, Joseph Cotton, Dorothy Comingore, Everett Sloane, Ray Collins, George Coulouris, Agnes Moorehead, Paul Stewart, Ruth Warrick, Erskine Sanford, William Alland
Directeur de la photographie : Gregg Toland
Montage : Robert Wise
Musique : Bernard Herrmann
Sociétés de production : RKO Radio Pictures, Mercury Productions
Distribué par RKO Radio Pictures
Dates de sortie : 1er mai 1941 (Palace Theatre), 5 septembre 1941 (Etats-Unis), 1er juillet 1946 (France)
Durée : 119 minutes

Revu le 16 mai 2005, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: