Pacte (Le)

Pacte (Le)
Titre original:Pacte (Le)
Réalisateur:Roger Donaldson
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:04 janvier 2012
Note:
Will Gerard, un professeur d’anglais à la Nouvelle Orléans, tombe des nues quand sa femme Laura est sauvagement violée. Encore sous le choc, il est approché le soir même du crime à l’hôpital par Simon, un homme mystérieux qui lui propose de se venger immédiatement contre l’agresseur présumé par le biais de sa communauté de citoyens exécrés par la lenteur et la lourdeur de l’appareil judiciaire. Sans le dire à sa femme, Will accepte le marché diabolique, qui verra le violeur exécuté sommairement en échange d’un service que le mari meurtri devra rendre un jour à l’organisation secrète. Six mois plus tard, celle-ci fait appel à lui pour surveiller un homme soupçonné de pédophilie. Assez réticent à ce renvoi d’ascenseur forcé, Will est carrément pris de panique, quand Simon l’oblige à devenir à son tour un justicier.

Critique de Tootpadu

Que dire d’un thriller aussi ordinaire et dépourvu de personnalité que Le Pacte ? Seul le décor de la Nouvelle Orléans, tant bien que mal reconstruite après le passage de l’hurricane Katrina, pourrait lui conférer un semblant d’originalité, qui ne se manifeste, hélas, en termes d’incorporation d’édifices urbains toujours en état de délabrement suite à la tempête, que lors de la finale risible. Celle-ci est sans doute l’élément le plus étroitement lié au courant des dénouements improbables et mal ficelés, qui se sont avérés fatals pour bon nombre de thrillers des années 1990. Ce qui la précède ne fait cependant pas non plus preuve d’une subtilité et d’une originalité narratives assez prononcées pour que l’on puisse réellement s’intéresser au sort de ces personnages à l’épaisseur psychologique digne d’un téléfilm.
La formule éculée de Monsieur Tout-le-monde qui est propulsé par un concours de circonstances hors de sa portée dans une situation pour le moins légalement, voire moralement, compromettante, est conjuguée fort superficiellement par Roger Donaldson, un réalisateur qui n’a su agréablement nous surprendre jusqu’à présent qu’avec Treize jours. Avant qu’elle ne devienne l’ennemi juré du héros malmené, on n’en sait pas assez sur les véritables motivations de cette organisation nébuleuse pour y voir autre chose qu’un prétexte tiré par les cheveux pour une chasse à l’homme plutôt fatiguée. Cette lacune peut certes être mise sur le compte d’une faiblesse inhérente à ces contes de vengeance, qui ne s’encombrent guère avec les implications philosophiques d’une telle démarche radicale d’auto-défense, tant que le sang des méchants caricaturaux coule à flots. Mais dans le cas présent, l’anémie généralisée du film, qui touche simultanément le scénario, la réalisation et une interprétation assez médiocre, souligne la légèreté irresponsable et tendancieuse avec laquelle le cinéma américain traite depuis toujours, à quelques exceptions excessivement rares près, ce dilemme légal à double tranchant.
Puisque l’intrigue ne regorge nullement de surprises ou de sursauts d’action susceptibles de nous arracher à notre torpeur de fin d’année, il ne nous reste plus que du regret. Evidemment pas celui de voir Nicolas Cage, un acteur qui se situe bien au-delà de tout espoir de rédemption avec son pourcentage de films potables extrêmement bas, de le voir donc prendre enfin conscience du gâchis perpétuel qu’il commet avec ces petits navets insignifiants envers son talent plus que correct. Non, ce qu’un film aussi moyen que celui-ci nous fait le plus amèrement regretter, c’est que des comédiens que nous aimons bien, comme Harold Perrineau Jr. et Guy Pearce, y sont cantonnés, au lieu de tourner dans des films que l’on n’oublie pas aussitôt qu’on les a vus.

Vu le 22 décembre 2011, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Nicolas Cage, oscarisé pour Leaving Las Vegas et abonné avant les années 2000 aux blockbusters efficaces, comme Les Ailes de l’enfer, The Rock, Volte face, et La Cité des anges, semble dorénavant flirter uniquement avec des séries B (Next, Bangkok dangerous) et être rarement présent récemment dans les films incontournables du moment, hormis Kick-ass, Ghost rider et Hell driver. Reste que malgré ce changement de catégorie, il continue à rester un acteur convaincant et à tirer le meilleur des éléments faibles qu’on lui soumet.

Le Pacte, vendu comme Un justicier dans la ville, s'apparenterait plus à l'excellent film La Nuit des juges de Peter Hyams. Après l'agression de sa femme, le personnage principal du film aura recours à une milice extrémiste pour faire respecter la loi du talion sur le criminel de sa femme. En signant cet accord, il fera ensuite tout pour subsister face à cette milice et arrêter leur agissements extrémistes.

Rien de bien nouveau dans cette modeste production, signée par Roger Donaldson (La Mutante, La Recrue), certes bien ficelée, mais dont la photographie guère réussie et un scénario manquant de rebondissements et de scènes d'action efficaces, ne permettent pas l'adhésion totale des spectateurs. Ce film s'apparente ainsi à une simple petite série B alimentaire pour un Nicolas Cage, qui a perdu l'aura qui faisait sa notoriété. Ce film ferait un moyen direct-to-video, mais n'est pas d’une facture suffisante pour justifier le prix d'une place plein tarif.

Vu le 14 décembre 2011, au Club Marbeuf, en VO

Note de Mulder: