Happy feet 2

Happy feet 2
Titre original:Happy feet 2
Réalisateur:George Miller
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:07 décembre 2011
Note:
Erik, le jeune fils de Mumble et Gloria, ne se sent pas à sa place parmi les manchots empereurs dansants. Avec deux de ses amis, il suit Ramon, l’adélie et séducteur incorrigible, chez les siens. Erik y fait la connaissance de Sven le puissant, un drôle de pingouin capable de voler, qui galvanise les foules et inspire fortement le petit manchot fugueur. Grâce à son enseignement volontariste, Erik et son père vont tenter par tous les moyens de sauver leur peuple, pris au piège d’un mouvement d’icebergs.

Critique de Tootpadu

Punie précocement pour son échec en demi-teinte au box-office américain par le licenciement de l’immense majorité de ses animateurs australiens, cette suite du premier Happy feet avait tout pour décevoir. Après La Marche de l’empereur et son pendant animé sorti pratiquement deux ans plus tard, la parenthèse de la mode des pingouins paraît s’être fermée définitivement. Entre-temps, aucune stratégie mercantile n’a été mise en place pour garder intact l’intérêt du public pour les habitants ailés du cercle polaire, contrairement à la mise en valeur commerciale d’une manière agressive auprès des plus jeunes consommateurs de l’univers de Cars, qui s’est soldée par un joli succès public du deuxième film de la saga cet été ; un sort que l’on serait tenté de souhaiter également à Happy feet 2 au moins sur le marché international, mais qui est loin d’être acquis. L’Histoire risque donc de se répéter, puisque la déconvenue économique de ce film-ci ressemble à celle d’une autre saga signée George Miller : Babe dont la deuxième partie plus sombre et adulte s’était vautrée assez misérablement, en dépit de ses qualités indéniables.
Dans le cas présent, ce n’est cependant pas un manque de bonne humeur et de chansons entraînantes qui justifieraient l’indifférence du public américain. Au contraire, s’il y a bien une chose que nous puissions reprocher au film, c’est de trop vouloir plaire à tout le monde. L’offensive de charme fonctionne pourtant avec une efficacité redoutable, au point que même les éléments les plus émotionnellement manipulateurs de l’intrigue séduisent au moins par leur ampleur spectaculaire. L’arrivée de la 3D dans l’univers de George Miller donne des ailes à la caméra d’un réalisateur, qui était auparavant plus connu pour son esprit caustique que pour la dynamique esthétiquement réussie de ses cadrages. Cela bouge en effet beaucoup au fil du récit de ce film accessible à toute la famille, mais sans que la surenchère dans le mouvement ne paraisse comme une agitation hystérique pour cacher l’inconsistance toute relative du scénario.
Tandis que les répliques savoureuses fusent de tout part et que les deux crevettes déboussolées, interprétées par les voix de Brad Pitt et Matt Damon, s’imposent comme les dignes confrères de l’écureuil un peu bête de L’Age de glace, il manque un véritable point d’attache à ce film d’animation au contenu trop lisse, voire consensuel justement dans son empressement de tenir compte de tous les maux qui accablent de nos jours la faune sauvage des zones polaires, ainsi qu’au vocabulaire visuel presque trop assuré pour laisser apparaître encore assez de la touche personnelle du réalisateur. En somme, Happy feet 2 est un divertissement sans reproche, si ce n’est de tirer exclusivement profit des moyens considérables mis à sa disposition pour un spectacle qui ne fait en fin de compte mal à personne.

Vu le 1er décembre 2011, à la Salle Warner, en VO

Note de Tootpadu: