Dead Zone

Dead Zone
Titre original:Dead Zone
Réalisateur:David Cronenberg
Sortie:Cinéma
Durée:101 minutes
Date:07 mars 1984
Note:
Apres un accident d'automobile et un coma de cinq ans, Johnny se reveille doté d'un étrange pouvoir.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Cette adaptation du livre de Stephen King compte, certes, parmi les meilleures que l'auteur assez mal traité par le Septième art a à son actif. Mais la revision de ce film tout à fait respectable de David Cronenberg révèle un peu trop les facilités du scénario. Peu importe si vous avez lu le livre - ce que nous avons fait, une fois n'est pas coutume -, la structure faiblarde et quelques raccourcis bâclés sont prédestinés à perturber le plaisir de l'immersion dans ce monde fantastique. D'abord, l'enfilement de plusieurs décors et de situations dans lesquelles Johnny Smith devra appliquer son don manque d'unité. La progression vers l'aggravation des visions et des actions qu'elles imposent au protagoniste se perd ainsi quelque peu dans le désordre scénaristique qui peine à conjuguer les différents fils de l'histoire (le coma, les révélations, l'amour perdu, le politicien véreux). Ensuite, et cela devient encore plus flagrant en connaissance du roman, le travail d'adaptation est loin d'être exemplaire, puisqu'il prend nullement le temps d'approfondir les enjeux de l'histoire. En passant d'un épisode à l'autre, le scénario reste à la surface d'un sujet qui est bien plus fascinant sous la plume de l'écrivain.
Mais assez des critiques, puisque Dead Zone est malgré tout un bon film. Surtout grâce à la mise en scène assurée d'un Cronenberg à l'époque au début de sa carrière. Rien qu'une séquence aussi anecdotique que l'arrestation du meurtrier devient naturellement une pièce maîtresse d'une réalisation complète. Appuyé par une distribution solide, composée en priorité d'acteurs de télé, et par une bande originale peut-être un peu trop expressive et insistante, Cronenberg guide de main ferme cette histoire de toutes sortes de manipulations à travers les faiblesses du scénario.
Plus encore que le plaisir de le (re)découvrir sur grand écran, la reprise du film au cinéma permet surtout de se rendre enfin compte du travail sur la bande son. Les effets, les bruitages, et en premier lieu la musique déploient un tel volume - absent de l'édition française en DVD très basique - que nous avons l'impression d'entendre le film pour la première fois, alors que nous sommes à la cinquième ou sixième vision, au moins.

Revu le 12 septembre 2005, au MK2 Hautefeuille, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: