
Titre original: | Identité secrète |
Réalisateur: | John Singleton |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 106 minutes |
Date: | 28 septembre 2011 |
Note: | |
Nathan est un adolescent ordinaire, qui se prend une cuite pendant une fête sans avoir demandé la permission à ses parents et qui est secrètement amoureux de sa voisine et camarade de classe Karen. Pour un cours de sciences économiques et sociales, il doit élaborer en binôme avec Karen un dossier sur les milliers de personnes qui disparaissent chaque année aux Etats-Unis, sans laisser de trace. Par hasard, il trouve sur un site qui recherche des enfants disparus une de ses vieilles photos. Aurait-il lui-même été enlevé quand il était un gamin ? Et qui est alors le couple qui prétend être ses parents depuis des années ? Avant de trouver la réponse à ces questions existentielles, Nathan devient la cible involontaire d’une chasse à l’homme impitoyable.
Critique de Tootpadu
La seule certitude que ce thriller d’une médiocrité consternante apporte, c’est que sa vedette Taylor Lautner n’est finalement pas un acteur robotique, qui n’a que ses muscles surdéveloppés pour séduire dans un corps, qui ressemble autrement à un clone sans le moindre charisme. La route sera encore très longue avant que l’on puisse considérer cet effet secondaire pas toujours désirable de la saga Twilight comme un acteur à part entière. Il n’empêche que son interprétation potable, quoique pas encore solide, n’est pas la cause principale de l’échec relatif du neuvième film de John Singleton, un réalisateur qui n’a jamais su concrétiser les promesses que son premier film mémorable (Boyz n the Hood) avait suscitées chez nous. Si son rôle superficiel ne tombait pas si tôt victime d’un scénario qui a tendance à s’effriter au fur et à mesure que l’étau se resserre autour de l’adolescent ignorant tout de son passé, Lautner s’en sortirait presque honorablement. Il fait au moins un effort pour dissiper l’impression tenace qu’il n’est guère plus qu’un bellâtre sans charme, contrairement au reste du film qui se conforme sans la moindre conviction aux recettes éculées du film d’action.
Le manque d’originalité persistant s’avère en effet préjudiciable pour Identité secrète, qui n’a pas d’autre ambition que d’enfiler tous les clichés qui ont fait recette ces dernières années. Nathan n’est certainement pas la copie conforme de Jason Bourne, ne serait-ce qu’à cause de sa réticence à suivre l’exemple de son père, apparemment l’agent secret le plus redouté de toute la planète. Grâce à son incrédulité et sa naïveté d’adolescent, il doit donc se contenter de quelques scènes d’action plutôt molles, chez lui, dans un train, en pleine nature, et dans un stade de base-ball. La modestie des moyens mis en jeu serait par contre moins nuisible, si elle n’était pas accompagnée par un rythme narratif de plus en plus inintéressant. Encore passablement haletante au début du chassé-croisé des agents réels et improvisés, la mise en scène s’essouffle au plus tard quand Nathan accepte d’abandonner sa fuite et de prendre activement part à la rétention faussement sophistiquée d’informations. Dès lors, le récit s’affaisse lamentablement, laissant la voie libre à un montage plutôt quelconque et quelques affrontements mal exécutés, qui ne changent rien à la conclusion convenue.
Tandis que les moyens de surveillance et de traçabilité électroniques deviennent de plus en plus performants, le cinéma hollywoodien n’en a pas encore trouvé d’emploi plus dans l’air du temps que le genre de paranoïa peu nuancée déjà à l’œuvre il y a plus de dix ans dans Ennemi d’état de Tony Scott. Ici, ils sont sollicités au mieux en tant que gadgets sans impact notable sur une intrigue bancale, tout juste bonne à laisser le béguin de filles pubères faire ses premiers pas timides d’acteur, qui ne serait plus obligé dorénavant d’enlever son t-shirt toutes les cinq minutes.
Vu le 13 octobre 2011, à l’UGC Ciné Cité Bercy, Salle 16, en VO
Note de Tootpadu: