Dream house

Dream house
Titre original:Dream house
Réalisateur:Jim Sheridan
Sortie:Cinéma
Durée:92 minutes
Date:05 octobre 2011
Note:
L’éditeur à succès Will Atenton démissionne de son poste de responsabilité à New York, afin d’être plus près de sa femme Libby et de ses filles Trish et Dee Dee avec lesquelles il vient de s’installer à la campagne. Alors que Will tente d’y écrire son premier roman, Libby remet en état leur nouvelle maison. Quand Will apprend que les locataires précédents ont été sauvagement assassinés et que le tueur présumé, un père de famille qui aurait tiré sur ses deux filles et sa femme, est toujours en liberté, il s’inquiète pour les siens. Puisque ses voisins et la police locale ne font aucun effort pour l’assister dans la recherche de l’assassin qui semble rôder dans les parages, il revient à Will de protéger seul sa propre famille.

Critique de Tootpadu

Les fausses pistes abondent dans ce troisième film de commande de suite pour le réalisateur irlandais Jim Sheridan. La mauvaise nouvelle, c’est que Dream house opte à chaque bifurcation scénaristique pour le choix le plus ennuyeux, voire le plus aberrant. Cette déroute incontrôlée du récit culmine non pas dans l’effondrement fracassant de l’histoire dans une tempête de feu infernale, mais d’une façon si risible que même l’évocation initiale d’un ton vaguement inquiétant est démasquée à ce moment-là comme le dispositif tendancieux d’une mise en scène fatiguée, et accessoirement incapable de rendre les nombreux revirements de l’intrigue tant soit peu crédibles. Plus de dix ans après Sixième sens de M. Night Shyamalan, les histoires à révélations sont définitivement passées de mode. Dès lors, il devient pratiquement impossible de faire illusion auprès d’un public de plus en plus perspicace et rodé aux mécanismes d’un récit à tiroirs, jusqu’à ce que des scénarios inutilement alambiqués veuillent bien révéler le point crucial d’une histoire sans autre raison d’être.
Le grand basculement vers le n’importe quoi se prépare ainsi minutieusement depuis le début de ce film décevant, qui nous fait croire d’abord à un conte d’épouvante avec ses demeures délabrées, ses portes qui claquent, et son danger qui guette la nuit à l’extérieur du carcan familial. Hélas, la seule chose sûre dans ce brouhaha mollasse d’indices trompeurs, c’est que nous sommes embarqués une fois de plus, de gré ou de force, dans le genre d’histoire qui se croit irrésistiblement ingénieuse, mais qui n’est en fin de compte qu’une preuve supplémentaire de la paresse lénifiante du cinéma hollywoodien, qui nous ressert encore et encore les mêmes futilités. Aucune surprise donc du côté de la véritable identité du héros artificiellement malmené, et aucun espoir d’un peu de bon sens ou d’originalité non plus, quand les cartes fraîchement redistribuées retombent entre les mêmes mains des agents guère intéressants de cette histoire faussement psychologique.
Tandis que la facilité avec laquelle Daniel Craig se mue de père de famille respectable en forcené inquiétant nous rappelle avec pas mal de nostalgie pourquoi cet acteur caméléon était un James Bond si admirablement ambigu d’un point de vue émotionnel et social, l’emploi caricatural de Marton Csokas et d’Elias Koteas en brutes superficielles et surtout celui, infiniment plus criminel, de l’immense Jane Alexander en figure maternelle à peine esquissée en deux courtes séquences dérisoires sont davantage en adéquation avec un film, qui ne sait même pas créer l’illusion avec les moyens convenables à sa disposition pour diminuer l’impact négatif d’un scénario désagréablement abracadabrant.

Vu le 22 septembre 2011, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Réactualiser la thématique de la maison hantée n'est guère facile, suite aux chefs-d'œuvre incontournables que sont Poltergeist et Amityville. Il faut une mécanique de scénario très bien huilée, un réalisateur impliqué, un casting très bien sélectionné, et surtout des effets spéciaux performants, servant l'histoire contée. De Dream house, on retiendra que malgré son très beau film Brothers (Natalie Portman parfaite), Jim Sheridan n'est pas le réalisateur de la situation et il ne peut pas s'appuyer sur un scénario (défaillant). Certes, quelques rebondissements sont assez bien venus, mais le début et la fin ne convainquent pas.

La maison hantée est remplacée par un homme, hanté dans sa maison par la présence d'une femme et de ses deux filles. Le lien entre le personnage principal et les anciens habitants de la dite maison est la clé de voûte de ce récit. John Carpenter aurait été le réalisateur parfait pour cette histoire, tandis que Jim Sheridan ne semble pas à son fort avec ce thriller fantastique, en dépit d’une brillante direction d'acteurs.

Reste que les trois interprètes principaux tirent le récit vers le haut. Naomi Watts et Rachel Weisz sont parfaites dans leurs rôles de femmes meurtries et Daniel Craig est une fois de plus imposant, après ses excellentes interprétations de l'agent britannique le plus connu au monde et du cow-boy silencieux de Cowboys et envahisseurs. La présence de ces trois comédiens tire le récit vers le haut, malgré les carences vues ci-dessus.

Sans être réussi et d'une trop courte durée pour instaurer un climax réussi, ce film se regarde et s'oublie aussi vite. Venant de Jim Sheridan, on s'attendait à un film plus réussi et non à cette simple commande de « yes-man ». Réaliser un bon film d'horreur de nos jours est assez difficile, car passer derrière les maîtres du genre (John Carpenter, Wes Craven, George A. Romero, Tobe Hooper, et Joe Dante) est pratiquement impossible.

Vu le 22 septembre 2011, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Note de Mulder: