Captain America First Avenger

Captain America First Avenger
Titre original:Captain America First Avenger
Réalisateur:Joe Johnston
Sortie:Cinéma
Durée:124 minutes
Date:17 août 2011
Note:
En 1941, alors que les Etats-Unis s’apprêtent à participer à la Seconde Guerre mondiale, le jeune Steve Rogers cherche par tous les moyens à entrer dans l’armée. Déclaré plusieurs fois inapte à cause de sa faiblesse corporelle, il est finalement recruté par le docteur Erskine, qui voit en lui le cobaye parfait pour sa nouvelle unité d’élite Projet Renaissance. Après avoir survécu au programme rigoureux d’entraînement, qui visait surtout à mettre sa force de caractère à l’épreuve, Steve subit un traitement spécial qui lui confère une puissance physique exceptionnelle. Dès lors, il pourrait servir d’arme secrète américaine, pour contrer les avancées scientifiques que l’ennemi nazi a accompli grâce à Johann Schmidt et son culte d’Hydra. Mais les politiciens qui ont financé les expériences du docteur Erskine considèrent que leur nouvelle recrue sera plus profitable pour promouvoir l’effort de guerre à travers le pays sous les traits de Captain America, héros sans peur.

Critique de Tootpadu

La pléiade des super-héros de l’écurie Marvel est désormais au complet. Il ne reste donc plus qu’à attendre la sortie de The Avengers de Joss Whedon, prévue pour le mois de mai de l’année prochaine, afin de combler l’anticipation des fans inconditionnels, qui s’extasient devant chaque nouvelle monture des aventures des héros issus d’un univers somme toute plutôt homogène. Pour le spectateur lambda que nous sommes, l’attente pourrait par contre s’allonger encore un peu plus. Car à force d’assister à l’introduction plus ou moins schématique, voire laborieuse, de cette nouvelle race de super-héros, nous ressentons une profonde lassitude, avant même d’avoir atteint le sommet supposé de cet engouement assez récent pour les adaptations des bandes dessinées héroïques au cinéma. En dehors de toute considération théorique sur l’accumulation quantitative des héros dans le film à venir, qui ne donne strictement aucune certitude quant à un éventuel bond qualitatif, ce dernier chapitre de familiarisation avec des personnages, qui existent sous d’autres formes depuis des lustres, s’emploie à accroître notre appréhension, au lieu de nous faire saliver en vue des retrouvailles avec ces surhommes attachés sans faille à faire le bien.
En effet, le caractère manichéen de l’intrigue de Captain America First Avenger ne fait aucun doute. Les deux camps qui vont s’opposer tout au long du film sont vite établis, avec à peine des deux côtés quelques comparses décrits très sommairement, qui ne mettront guère en doute la conception du monde dont Steve Rogers et Johann Schmidt sont respectivement les chantres zélés. Un tel découpage sans zone d’ombre entre le bien et le mal avait sans doute fait mouche dans le contexte historique de la création initiale du héros, au début des années 1940. De nos jours, il s’apparente davantage à de la propagande à peine voilée pour la suprématie des valeurs et de la civilisation américaines, d’autant plus anachronique – quoique plus nécessaire que jamais – que le déclin de l’empire de l’Oncle Sam s’agence avec le genre de précision imperturbable qui fait froid dans le dos. A voir Captain America parader sa belle cuirasse et venir sans trop de peine à bout de ses ennemis, on pourrait croire que tout va bien aux Etats-Unis, alors que la situation actuelle est plus que préoccupante d’un point de vue économique, social, et militaire. Si l’on enlevait l’élément fantastique du film, ce dernier s’inscrirait parfaitement dans la tradition des épopées de guerre, produites à l’époque pour soutenir le moral d’une nation assaillie de partout. Evidemment les circonstances ne sont pas aussi dramatiques actuellement que lors de la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, pour oser lâcher un film au ton aussi solennel et lourd de présages sur un public éprouvé par une nouvelle néfaste après l’autre, il faut vraiment que l’âme collective du peuple américain soit dans de beaux draps !
Hélas, cette perspective de la mobilisation rétrograde des foules pour un idéal passé de mode est la seule qui suscite un certain intérêt dans le cadre d’un film sinon platement illustratif. La mise en scène de Joe Johnston multiplie certes les emprunts auprès d’œuvres plus ou moins récentes, allant de l’affrontement dans le train qui ressemble beaucoup trop à celui dans Sucker punch de Zack Snyder, en passant par la course poursuite dans la forêt comme dans Le Retour du Jedi de Richard Marquand, jusqu’à la dernière conversation par radio à la Une question de vie ou de mort de Powell et Pressburger. Mais de cette multitude de références naît au mieux un récit héroïque très conventionnel, dont les personnages ennuyeusement caricaturaux ne nous enthousiasment pas plus que le propos dépourvu de finesse ou d’ironie.

Vu le 4 août 2011, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Avec un réalisateur qui jusqu'à maintenant n'avait pas particulièrement brillé (voir Wolfman) et un acteur de seconde zone abonné à des comédies insipides et à deux adaptations des 4 fantastiques guère réussies, je ne m'attendais pas, en voyant Captain America First Avenger, à suivre un blockbuster réussi.

Pourtant, dès sa première vision, ce film s'apparente de loin à la meilleure adaptation d'un comics Marvel. Il réussit même de faire de Chris Evans un acteur sur lequel il faudra désormais compter. La métaphore de la transformation de Steve Rogers en Captain America renvoie à celle de Chris Evans en un comédien de premier ordre. Non seulement Captain America First Avenger est un hymne à la nation américaine, mais c’est surtout le blockbuster incontournable de cet été ! S'inspirant des comics Marvel narrant les origines de ce super soldat, ce film se base sur un scénario solide, un casting parfait et des effets spéciaux uniquement présents pour soutenir l'action et non pas pour masquer, comme dans beaucoup de films récemment, les faiblesses d'un scénario. Le réalisateur a tout à fait compris que l’adaptation réussie d'un comics culte repose sur un méchant haut en couleur (Crâne Rouge parfait), des scènes d'action sur un rythme soutenu (action non stop), ainsi que sur une noirceur certaine (l’effet post-The Dark Knight Le Chevalier noir).

Le casting permet surtout de découvrir dans le rôle d'une agent américaine la sublime Hayley Atwell. Elle irradie par sa présence chaque scène de ce film et renforce la conviction de Captain America à s'imposer comme le symbole de la liberté et de la lutte contre les forces malfaisantes. De même, la présence de Tommy Lee Jones fait de ce film un grand film de guerre et le film incontournable de l'été.

Loin des défauts persistants de Iron Man (introduction laborieuse du personnage), d'un manque de budget de Hulk en faisant un simple road movie , Captain America First Avenger rectifie les quelques défauts de son prédécesseur Thor et en fait donc la meilleure adaptation d'un comics Marvel à ce jour. On est donc très loin du très mauvais film de Alber Pyun, Captain America de 1990. Le réalisateur témoigne d’un respect profond envers son matériel d'origine en s'appuyant sur deux scénaristes très brillants. Cela fait de Captain America First Avenger un grand film mélangeant les genres (guerre, drame, romance) et nous donne envie de relever la tête et de nous battre pour une juste cause. Ce film colle parfaitement avec le patriotisme américain, montrant que chaque individu compte, y compris les plus faibles et téméraires.

Tous les éléments sont présents pour faire passer aux spectateurs un grand moment de cinéma, tout en leur rappelant que ce film s'inscrit dans la continuité des Indiana Jones et qu’il est surtout une excellente ouverture au film tant attendu The Avengers.

Enfin, les scènes après le générique de fin nous donnent du tonus. L'attente pour le film monumental The Avengers va être sacrément longue. Captain America First Avenger est sans conteste le The Dark knight Le Chevalier noir des studios Marvel, un drame contemporain et un hymne aux Etats-Unis, le gardien de la paix dans le monde.

Vu en juillet 2011, à l’Arclight, Los Angeles, Salle 11, en VO
Revu le 4 août 2011, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Mulder: