Elève Ducobu (L')

Elève Ducobu (L')
Titre original:Elève Ducobu (L')
Réalisateur:Philippe De Chauveron
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:22 juin 2011
Note:
L’élève Ducobu est un cancre incorrigible, qui s’est fait renvoyer de toutes les écoles du quartier. Pour la nouvelle année scolaire, son père est alors obligé de déménager afin de permettre à son fils de fréquenter Saint-Potache, sa dernière chance avant la pension. Contre toute attente, Ducobu s’intègre bien dans sa nouvelle école. Il devient même le meilleur élève de sa classe, au grand dam de sa voisine Léonie Gratin, qui ne supporte pas de ne plus être la première. Pendant les vacances de fin d’année, le professeur Latouche se renseigne sur sa nouvelle recrue brillante et doit apprendre avec effroi que Ducobu a triché du début jusqu’à la fin. La guerre est donc déclarée entre l’enseignant idéaliste et son élève, un paresseux invétéré.

Critique de Tootpadu

N’est pas le petit Nicolas qui veut ! L’engouement du cinéma français pour l’adaptation de son patrimoine national de bandes dessinées cultes, conjugué encore récemment par des aventures de Titeuf assez fades et en attendant celles de Tintin imaginées depuis le point de vue de Steven Spielberg, a produit avec L’Elève Ducobu son rejeton le plus infecte à ce jour. Rien ne fonctionne en effet dans cette suite pénible de blagues à l’humour potache, qui s’adresse exclusivement à un public d’enfants pas trop regardants sur les qualités filmiques de leurs premières visites d’une salle de cinéma.
La narration agressive, qui est sans doute censée transposer le style de la bande dessinée avec ses couleurs criardes dans une forme d’expression filmique tout aussi exubérante, finit très vite par lasser, voire par agacer à force de piétiner laborieusement sur place. Le bras de fer monotone entre Ducobu et Latouche ne mène en effet nulle part, pas plus que les tentatives maladroites du professeur de gagner le cœur de sa collègue. Le trait grossier avec lequel le réalisateur Philippe De Chauveron brosse le portrait d’une enfance au fond malheureuse ne permet nullement de dégager les facettes plus ambiguës de l’existence de ce cancre irrécupérable. Celui-ci s’adonne certes aux loisirs les plus prisés par les enfants, comme dormir, se goinfrer de sucreries, ou encore dévorer les récits aventuriers de ses héros imaginaires au lieu de faire ses devoirs, mais son caractère égocentrique le prédestinerait davantage à une existence solitaire.
Dans un univers parallèle, où l’on pourrait considérer ce navet complet comme au moins passablement divertissant et où la suite qui nous attend hélas l’année prochaine serait motivée par autre chose que le succès commercial de ce film consternant, cette récurrence des personnages seuls – et de surcroît incapables de s’affranchir de cette isolation émotionnelle – aurait pu être le point de départ d’une saga filmique qui enchanterait les petits, tout en donnant matière à réflexion aux grands. Malheureusement, il n’en est rien dans cette comédie qui relève plutôt de la tragédie, dont la finalité principale serait de dégoûter définitivement les spectateurs en herbe et leurs aînés plus chevronnés du cinéma !

Vu le 26 juillet 2011, à l’UGC Ciné Cité La Défense, Salle 12

Note de Tootpadu: