Mythos (Les)

Mythos (Les)
Titre original:Mythos (Les)
Réalisateur:Denis Thybaud
Sortie:Cinéma
Durée:90 minutes
Date:13 juillet 2011
Note:
Les trois amis Karim, Moussa et Nico, tous issus de la même cité en banlieue parisienne, ne sont plus à un plan foireux près pour se faire un peu d’argent. Quand ils démissionnent de leur poste de vigil de supermarché, ils décident de se lancer dans la protection rapprochée. Mais on ne devient pas garde du corps du jour au lendemain, et les trois amis se font jeter sans pitié des palaces de la capitale, auxquels ils proposent leurs services. Par hasard, ils récupèrent cependant le téléphone portable d’un vrai confrère, sur lequel ils reçoivent un appel leur permettant de décrocher un contrat pour protéger l’héritière belge Marie Van Verten pendant son séjour à Paris. Maladroits et mal préparés, les trois banlieusards peinent à convaincre leur cliente, qui doit néanmoins les supporter jusqu’à ce qu’elle trouve des remplaçants.

Critique de Tootpadu

Six ans après un Dans tes rêves aussitôt vu, aussitôt oublié, le charme de la banlieue casse-cou, mais finalement adorable, opère avec un peu plus de succès dans le deuxième film du réalisateur Denis Thybaud. A condition de faire abstraction de la prémisse hautement improbable, vous pourriez même passer un moment de détente pas entièrement déplaisant en compagnie de cette bande de copains débrouillarde, qui sait se serrer les coudes en cas de danger extrême. La bonne humeur est en effet de mise dans Les Mythos, un film qui ne se prend pas au sérieux, au point de perdre toute pertinence quant au commentaire social qu’il aurait pu développer, s’il avait été moins superficiel.
L’intrigue consiste ainsi essentiellement en un enchaînement au rythme soutenu de stéréotypes guère retravaillés, qui ne véhiculent certes pas trop de préjugés, mais qui ne mettent pas non plus en valeur une jeunesse de banlieue cantonnée la plupart du temps à ce genre de comédie inoffensive. La dynamique des rapports entre les trois amis fonctionne alors mieux que le rapprochement faussement inattendu avec leur patronne hautaine. Cette dernière – une copie à peine voilée de Paris Hilton, interprétée par une transfuge du dernier Rohmer qui paraît hélas désormais réduite à accepter les rôles dont Frédérique Bel ne voulait pas – monte avec trop d’aisance sur ses grands chevaux pour en descendre aussi rapidement, même si cette banalisation est censée accélérer l’ascension sociale modeste de ses gardes du corps amateurs.
Là où le premier film du réalisateur débordait d’apparitions de comédiens de renom, son deuxième en est pratiquement dépourvu. Cette pénurie d’interprétations remarquables permet au moins de ne pas détourner notre attention d’une action pas nécessairement haletante, mais suffisamment divertissante pour ne pas nous ennuyer.

Vu le 26 juillet 2011, à l’UGC Ciné Cité La Défense, Salle 15

Note de Tootpadu: