Low cost

Low cost
Titre original:Low cost
Réalisateur:Maurice Barthélemy
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:08 juin 2011
Note:
Bloqués pendant près de huit heures sur la piste de l’aéroport parce que leur voyagiste a fait faillite, les passagers d’un vol charter Djerba-Beauvais se révoltent. Sous la direction de l’espion industriel névrosé Dagobert, et avec l’aide de l’ancien pilote Jean-Claude et de l’ex-hôtesse Nuance, ils prennent possession de l’avion.

Critique de Tootpadu

L’écrasement le plus misérable est évité de justesse par le troisième film de Maurice Barthélémy, qui s’intègre très modestement dans la filmographie pas folichonne de l’ancien comique. Du huis-clos d’un avion cloué au sol, Low cost ne tire en effet que quelques rires forcés et l’aperçu d’un microcosme social qui ne fait point honneur à la France. Chercher un quelconque commentaire pertinent par rapport à la course effrénée au « toujours moins cher » relève cependant de la mission impossible, tant le récit ne paraît exister que pour satisfaire le sens de l’humour assez particulier du réalisateur.
Sans surprise, les personnages bêtes et calculateurs abondent dans cette histoire qui tourne ennuyeusement en rond, sans jamais exploiter jusqu’au bout les très rares idées un peu plus osées qu’elle contient malgré tout. Le seul garant détourné du politiquement correct se trouve du côté du discours discriminatoire du protagoniste à l’égard d’un passager de petite taille, tandis que le typage social des autres personnages reste paresseusement superficiel. On trouve ainsi à bord de ce vol accidenté un peu de tout : du CRS avec un poil dans la main au paranoïaque qui croit aux thèses de complot les plus farfelues, en passant par un homme d’affaires égocentrique et une jeune révolutionnaire qui a des poux. Tant de points d’attache ou de raillerie possibles, et pourtant le scénario n’arrête pas de nous frustrer avec son propos édenté.
Car le véritable problème de cette comédie laborieuse, c’est le style de Maurice Barthélémy, déjà à l’œuvre dans ses deux films précédents. C’est le genre d’humour gras et faussement enjoué qui ne nous fait décidément pas rire. Et c’est une tare intrinsèque à laquelle le seul remède serait que l’ancien Robin des Bois abandonne purement et simplement sa carrière cinématographique, qui est de toute façon au point mort depuis ses débuts pénibles avec Casablanca driver. Ce ne serait pas non plus une perte, s’il emmenait ses comédiens (Jean-Paul Rouve, Judith Godrèche, Gérard Darmon, et une ribambelle de seconds rôles sans saveur) avec lui dans cette pré-retraite nullement méritée, mais préférable pour tout le monde : et pour le public qui doit déjà subir assez de comédies françaises crétines, et pour ce pauvre tâcheron qui nous donne guère l’espoir qu’il s’améliorera un jour.

Vu le 21 juin 2011, au MK2 Nation, Salle 3

Note de Tootpadu: