Kung Fu Panda 2

Kung Fu Panda 2
Titre original:Kung Fu Panda 2
Réalisateur:Jennifer Yuh Nelson
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:15 juin 2011
Note:
Désormais un guerrier dragon consacré, Po veille avec ses amis, les cinq cyclones, sur la vallée de la paix. Mais les loups du Seigneur Shen, un paon autrefois rejeté par ses parents qui régnaient sur la ville de Gongmen, sèment la terreur dans la région, en dérobant tous les métaux en vue de la construction d’une arme redoutable. Po et ses compagnons vont affronter ce dangereux adversaire, qui pourra également répondre aux questions que le jeune panda se pose sur ses origines.

Critique de Tootpadu

L’emploi de la 3D est assez faramineux dans cette suite du succès de la branche animation du studio Dreamworks d’il y a trois ans. L’immersion dans le cadre asiatique des nouvelles aventures du panda sans peur et de sa bande de copains, qui le tire plus d’une fois d’une situation embarrassante, est quasiment parfaite. Sans jamais en faire trop, l’aspect visuel du premier film de la réalisatrice Jennifer Yuh Nelson démontre à quel point le cinéma en relief de la nouvelle génération peut enrichir des histoires essentiellement basées sur l’action et la découverte d’un environnement exotique.
Tous les gadgets pour charmer l’œil n’apportent par contre pas grand-chose, lorsqu’il s’agit de conférer de la substance ou de la fraîcheur à une intrigue particulièrement fade. L’introduction contée solennellement par Michelle Yeoh contient ainsi la promesse d’un souffle épique de Kung Fu Panda 2, que le mélange fastidieux entre une motivation psychologique primaire de la quête du panda orphelin et un affrontement manichéen au rythme trop conventionnel se montre totalement incapable de tenir. Le scénario se conforme certes à toutes les règles d’une narration efficace dans le cadre d’un film d’animation. Mais il lui manque la liberté poétique ou la relecture malicieuse des dérives comportementales de notre civilisation occidentale – qui forment le fond de commerce inusable de la concurrence étrangère ou américaine – pour se distinguer.
La sensation de creux que le film provoque en dépit de ses prouesses visuelles n’est aucunement comblée par un point d’attache quelconque envers les personnages animaliers. Le sort de Po et de sa bande d’acolytes hétéroclite nous indiffère entièrement, surtout parce que le récit paraît suivre imperturbablement son chemin, sans trop se soucier de quelque manœuvre de séduction que ce soit à l’égard d’un public adulte, laissée exclusivement sous la responsabilité d’une 3D exceptionnelle, qui pâtit cependant de la facture globale sans éclat du film.

Vu le 7 juin 2011, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu: