Titre original: | X Men Le commencement |
Réalisateur: | Matthew Vaughn |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 132 minutes |
Date: | 01 juin 2011 |
Note: |
Vu le 24 mai 2011, au Club de l'Etoile, en VO
Note de Tootpadu:
Depuis que les studios Marvel ont repris un contrôle quasiment total sur les adaptations de la mondialement connue maison des idées (Marvel Comics), les films se succèdent et sont de plus en plus nombreux. Certaines des création de Marvel ont certes été cédées à d'autres studios, comme Sony Pictures (Spider-man) et 20th Century Fox (X-men), mais ils y gardent un œil vigoureux pour qu’elles soient d'excellente qualité. Après des adaptations d'un ridicule absolu ou d'un kitsch non maîtrisé, différences de point de vue, tel Captain America (Albert Yun) et Spider-man (E.W. Swackhamer), il fallait bien que Marvel redore son blason. Autant Warner Bros avait réussi dans les années 1980 à transcender les deux personnages phares des DC Comics : Superman (Richard Donner) et Batman (Tim Burton), autant il a fallu attendre le début des années 2000 pour que Bryan Singer et Sam Raimi puissent enfin rendre honneur aux super-héros Marvel.
Les X-Men sont un groupe de super-héros, créé par Stan Lee (coproducteur exécutif ici) et Jack Kirby, dont les aventures ont été publiées dans le comic « X-Men #1 » édité par Marvel Comics à partir de septembre 1963. Jugés par de nombreux studios hollywoodiens comme inadaptables sur grand écran, Bryan Singer couronné par l'excellent Usual suspects allait relever le défi et faire de la première trilogie de grands succès hollywoodiens. Par son approche très ancrée dans le monde réel, il allait ainsi modifier et gommer certains aspects du comics « Uncanny X-men » pour en faire une version réaliste. Les costumes initiaux furent donc remplacés par des costumes noirs et l'historique revue des membres de l'équipe (Wolverine, Tornade, Cyclope, Phoenix). Cette première trilogie ayant rapporté plus de 1.5 milliards de dollars, un nouvel opus s'imposait donc.
X-men 3 aurait déjà dû être réalisé par Matthew Vaughn, avant que celui-ci ne laisse sa place au tâcheron Brett Ratner. La grande force de ce nouvel opus, qui n'est ni une suite directe, ni une préquelle, bien que certaines illusions le laissent penser, est plutôt un reboot, qui nous présente la première équipe des x-men et surtout l'amitié naissante entre Charles Xavier (professeur X) et Erik Lehnsherr (Magneto), ainsi que les hostilités entre les points de vue de ces grands hommes et défenseurs de la cause mutante. Un corollaire pourrait être fait entre l'opposition dans les années 1960. Chaque personnage est dépeint en profondeur et au lieu de nous présenter une multiplication de scènes d'action, le réalisateur préfère prendre son temps à décrire les principaux personnages et leurs raisons pour se battre. On reconnaît dans ce film toute la force qui a fait instantanément de Kick-ass un pur chef d'oeuvre.
Les puristes pourront mal prendre ce film, par les multiples libertés prises par les six scénaristes (Sheldon Turner, Bryan Singer, Zack Stentz, Jane Goldman, Matthew Vaughn et Ashley Edward Miller) par rapport aux comics. Par exemple, Malicia n'a jamais été une proche du professeur Xavier et la raison pour laquelle il a perdu l'usage de ses jambes n’est pas la même. Reste que ces nombreuses libertés font toute la volupté de ce grand film. De la même manière, chacun des acteurs s'est totalement investi dans son rôle et cela se ressent tout au long du métrage. Kevin Bacon fait de Sebastian Shaw un terroriste impitoyable, Erik Lehnsherr est un être meurtri par l'assassinat devant ses yeux de sa mère et des tortures subies dans un camp de concentration, et surtout le professeur Xavier de James McAvoy, un être attachant, très cultivé et en avance par rapport à son temps. Au lieu de nous livrer un film vidé de profondeur et boursouflé de scènes de combat, Matthew Vaughn nous livre un grand film d'espionnage très daté dans les années 1970 comme l'excellent Les Trois jours du condor.
A ce jour, ce film est de loin la meilleure adaptation des X-men à l'écran, car il est porté par la grâce d'un réalisateur visionnaire sans concession, qui a absorbé l'esprit des comics « Uncanny X-men » et de la nouvelle série de comics « X-men First class ». Le film relate de façon très réaliste la montée de la peur du nucléaire, mais réinterprète la crise de Cuba en y incorporant la raison principale de cette course à l’armement, en la présence de Sebastian Shaw et de son club des damnés.
Ce film d’exposition annonce par la sorte une nouvelle trilogie et la mise en place des différents éléments loin de ralentir l’action laisse envisager des suites encore plus rythmées et puissantes. Tel une des dernières scènes, qui nous montre Magneto reprendre sous sa responsabilité les mutants précédemment au service de Sebastian Shaw.
X-men Le commencement réussit donc son pari de nous présenter les origines des premiers x-men et de nous livrer un film de mutants avec une multitude de personnages, tout en clouant les spectateurs pendant plus de deux heures.
Film à voir et à revoir !
Vu le 2 juin 2011, au Gaumont Disney Village, Salle 3, en VF
Note de Mulder: