X Men Le commencement

X Men Le commencement
Titre original:X Men Le commencement
Réalisateur:Matthew Vaughn
Sortie:Cinéma
Durée:132 minutes
Date:01 juin 2011
Note:
Le jeune télépathe Charles Xavier a toujours espéré qu’il y a d’autres mutants que lui quelque part dans le monde. Il en a eu la confirmation très tôt en rencontrant Raven, une fillette à la peau bleue, capable de changer d’apparence à volonté. Ces deux mutants isolés sont devenus des amis inséparables, en attendant de trouver d’autres variations de leur espèce. L’agent de la CIA Moira MacTaggert leur en donne l’occasion, puisqu’elle en a découvert qui sont au service du méchant Sebastian Shaw, qui cherche à provoquer une Troisième Guerre mondiale au début des années 1960. Charles et Raven intègrent un laboratoire secret, grâce auquel ils rassemblent d’autres mutants dans la lutte contre Shaw. Parmi leurs recrues se trouve Erik, qui mène une vendetta personnelle contre leur adversaire, l’assassin de sa mère vingt ans plus tôt dans un camp de concentration.

Critique de Tootpadu

L’univers des mutants est si vaste et si riche en déviations génétiques imaginables, qu’on pourrait en tirer des dizaines de films. Cela paraît en tout cas être la stratégie commerciale de la Fox, qui cultive suite à la trilogie initiale des terrains annexes, comme X Men Origins Wolverine et ce film-ci, dont la fonction principale est visiblement de combler les lacunes que tout spectateur pas féru de comics aurait quant aux origines des X-men les plus emblématiques. Grâce à X Men Le commencement, tout le monde saura pourquoi le professeur Xavier est paraplégique et quel était le contexte de l’épisode de la déportation du jeune juif qui allait devenir Magnéto, brièvement évoqué dans un des chapitres antérieurs. Le film repose considérablement sur cette fonction de leçon de rattrapage et de jeu des références, passant de l’allusion à la calvitie future du chef des mutants à l’apparition éclair de Wolverine, pas encore prêt à rejoindre le combat pour une cohabitation paisible entre la race humaine et l’étape suivante dans l’évolution génétique.
L’enjeu principal de l’intrigue est effectivement resté identique, puisqu’il s’agit une fois de plus de convaincre les hommes que les mutants ne sont pas tous des forcenés, qui veulent à tout prix abolir la civilisation et la remplacer par le règne suprême des êtres fantastiques qu’ils sont indubitablement. Comme dans les films précédents, l’opposition entre la démarche mesurée de Charles Xavier et celle plus revendicatrice de Shaw pour imposer le droit à la différence se prête bien entendu à une interprétation peut-être trop facile des combats des minorités, malmenées par une majorité ignorante et répressive. Or, la cinquième incursion dans l’univers des laissés-pour-compte sociaux qui font la loi ne produit guère de point de réflexion supplémentaire à ce sujet, si ce n’est le groupe de réconfort où les adolescents mutants peuvent se vanter pour la première fois de leur tare, qui les met autrement à l’écart d’une vie ordinaire. De même, le déroulement de l’intrigue suit un chemin hautement conventionnel, qui empêche tout effet de surprise ou la moindre bifurcation narrative inhabituelle.
Au moins, la mise en scène de Matthew Vaughn s’emploie à une stylisation plutôt élégante de l’ensemble, bien dans l’air du temps des années 1960. Le côté fantastique de l’affaire mis à part, on se croirait en effet presque devant un hommage aux premiers James Bond. Ce mélange entre l’aventure d’espionnage qui réécrit librement l’Histoire et le conte de super-héros qui se font la guerre est assez réussi, même si l’on voit mal comment l’univers des X-men repartirait fraîchement après un film aussi similaire à ses prédécesseurs. Ce qui ne veut pas dire que nous bouderions le plaisir de voir un jour un sixième film avec ces mutants de luxe, juste que – petit à petit – l’effet de répétition de la recette se fait clairement sentir.

Vu le 24 mai 2011, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Je dédie cette critique à Tootpadu, le professeur Xavier de Mulderville.net

Depuis que les studios Marvel ont repris un contrôle quasiment total sur les adaptations de la mondialement connue maison des idées (Marvel Comics), les films se succèdent et sont de plus en plus nombreux. Certaines des création de Marvel ont certes été cédées à d'autres studios, comme Sony Pictures (Spider-man) et 20th Century Fox (X-men), mais ils y gardent un œil vigoureux pour qu’elles soient d'excellente qualité. Après des adaptations d'un ridicule absolu ou d'un kitsch non maîtrisé, différences de point de vue, tel Captain America (Albert Yun) et Spider-man (E.W. Swackhamer), il fallait bien que Marvel redore son blason. Autant Warner Bros avait réussi dans les années 1980 à transcender les deux personnages phares des DC Comics : Superman (Richard Donner) et Batman (Tim Burton), autant il a fallu attendre le début des années 2000 pour que Bryan Singer et Sam Raimi puissent enfin rendre honneur aux super-héros Marvel.

Les X-Men sont un groupe de super-héros, créé par Stan Lee (coproducteur exécutif ici) et Jack Kirby, dont les aventures ont été publiées dans le comic « X-Men #1 » édité par Marvel Comics à partir de septembre 1963. Jugés par de nombreux studios hollywoodiens comme inadaptables sur grand écran, Bryan Singer couronné par l'excellent Usual suspects allait relever le défi et faire de la première trilogie de grands succès hollywoodiens. Par son approche très ancrée dans le monde réel, il allait ainsi modifier et gommer certains aspects du comics « Uncanny X-men » pour en faire une version réaliste. Les costumes initiaux furent donc remplacés par des costumes noirs et l'historique revue des membres de l'équipe (Wolverine, Tornade, Cyclope, Phoenix). Cette première trilogie ayant rapporté plus de 1.5 milliards de dollars, un nouvel opus s'imposait donc.

X-men 3 aurait déjà dû être réalisé par Matthew Vaughn, avant que celui-ci ne laisse sa place au tâcheron Brett Ratner. La grande force de ce nouvel opus, qui n'est ni une suite directe, ni une préquelle, bien que certaines illusions le laissent penser, est plutôt un reboot, qui nous présente la première équipe des x-men et surtout l'amitié naissante entre Charles Xavier (professeur X) et Erik Lehnsherr (Magneto), ainsi que les hostilités entre les points de vue de ces grands hommes et défenseurs de la cause mutante. Un corollaire pourrait être fait entre l'opposition dans les années 1960. Chaque personnage est dépeint en profondeur et au lieu de nous présenter une multiplication de scènes d'action, le réalisateur préfère prendre son temps à décrire les principaux personnages et leurs raisons pour se battre. On reconnaît dans ce film toute la force qui a fait instantanément de Kick-ass un pur chef d'oeuvre.

Les puristes pourront mal prendre ce film, par les multiples libertés prises par les six scénaristes (Sheldon Turner, Bryan Singer, Zack Stentz, Jane Goldman, Matthew Vaughn et Ashley Edward Miller) par rapport aux comics. Par exemple, Malicia n'a jamais été une proche du professeur Xavier et la raison pour laquelle il a perdu l'usage de ses jambes n’est pas la même. Reste que ces nombreuses libertés font toute la volupté de ce grand film. De la même manière, chacun des acteurs s'est totalement investi dans son rôle et cela se ressent tout au long du métrage. Kevin Bacon fait de Sebastian Shaw un terroriste impitoyable, Erik Lehnsherr est un être meurtri par l'assassinat devant ses yeux de sa mère et des tortures subies dans un camp de concentration, et surtout le professeur Xavier de James McAvoy, un être attachant, très cultivé et en avance par rapport à son temps. Au lieu de nous livrer un film vidé de profondeur et boursouflé de scènes de combat, Matthew Vaughn nous livre un grand film d'espionnage très daté dans les années 1970 comme l'excellent Les Trois jours du condor.

A ce jour, ce film est de loin la meilleure adaptation des X-men à l'écran, car il est porté par la grâce d'un réalisateur visionnaire sans concession, qui a absorbé l'esprit des comics « Uncanny X-men » et de la nouvelle série de comics « X-men First class ». Le film relate de façon très réaliste la montée de la peur du nucléaire, mais réinterprète la crise de Cuba en y incorporant la raison principale de cette course à l’armement, en la présence de Sebastian Shaw et de son club des damnés.

Ce film d’exposition annonce par la sorte une nouvelle trilogie et la mise en place des différents éléments loin de ralentir l’action laisse envisager des suites encore plus rythmées et puissantes. Tel une des dernières scènes, qui nous montre Magneto reprendre sous sa responsabilité les mutants précédemment au service de Sebastian Shaw.

X-men Le commencement réussit donc son pari de nous présenter les origines des premiers x-men et de nous livrer un film de mutants avec une multitude de personnages, tout en clouant les spectateurs pendant plus de deux heures.

Film à voir et à revoir !

Vu le 2 juin 2011, au Gaumont Disney Village, Salle 3, en VF

Note de Mulder: