
Titre original: | Very bad trip 2 |
Réalisateur: | Todd Phillips |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 102 minutes |
Date: | 25 mai 2011 |
Note: | |
Le dentiste Stu doit épouser sa copine Lauren en Thaïlande, le pays d’origine de celle-ci. Bien qu’il ait gardé un mauvais souvenir de la virée entre copains à Las Vegas deux ans plus tôt, il invite néanmoins ses amis Phil et Doug à l’événement, ainsi que – après moult délibérations – Alan, le fils à papa qui ne loupe pas une occasion pour se rendre ridicule. Teddy, le futur beau-frère de Stu et un jeune étudiant surdoué, fait le voyage avec eux. Une fois sur place, Stu veille à ce que la situation ne dégénère pas. Hélas, après une soirée en apparence innocente autour d’un feu au bord de la mer, Stu, Phil, et Alan se réveillent sérieusement amochés dans une chambre d’hôtel miteuse à Bangkok. Ils ne savent pas comment ils ont atterri là. Pire encore, ils ignorent où est passé Teddy, qu’il faut retrouver à tout prix puisqu’il fait toute la fierté des futurs beaux-parents de Stu.
Critique de Tootpadu
On prend les mêmes et on recommence. Après le succès commercial retentissant du premier Very bad trip, voici une suite qui copie sagement la formule qui avait déjà si bien marché auparavant. La bande de copains a désormais besoin de s’exiler pour une nouvelle descente aux enfers, sans que ce changement de pays ne soit accompagné des retombées habituelles au goût raciste et xénophobe, qui caractérisaient dans le passé le regard des Américains lambda sur l’étranger et tout ce qui s’y rapporte. Il serait pourtant exagéré d’écrire que le ton du film se réfère à la norme stérile du politiquement correct. Dans l’ensemble, ce divertissement reste convenable, en dépit de son empressement d’ériger la normalité en valeur suprême.
Stu a beau revendiquer in extremis la bête qui sommeille en lui, le parcours rocambolesque qu’il accomplit avec ses potes se déroule avant tout selon le schéma éculé des personnes ordinaires qui se trouvent dans des situations extraordinaires, sans toujours savoir se montrer à la hauteur de ces exigences exceptionnelles. L’intrigue sous forme de recherche d’indices d’une nuit de débauche reste péniblement sage, à cause du retour de l’emprise du raisonnable et du civilisé suite à un écart de liberté. L’étendue de cette folie, nous ne la voyons qu’à la fin du film par le biais d’un album de photos plus hilarant que toutes les blagues du film réunies, alors que les repères sociaux dans lesquels les Américains aiment se complaire sont brandis en étendard pendant le reste du film. Contrairement aux frères Farrelly – qui s’autorisent au moins à flirter avec la vulgarité avant de réintégrer précipitamment le droit chemin de la vertu –, Todd Phillips paraît fuir en courant, dès que la possibilité d’une véritable ouverture d’esprit en termes de mœurs se présente.
Very bad trip 2 est donc tout sauf un récit d’apprentissage, puisque les trois copains restent égaux à eux-mêmes en dépit des épreuves qu’ils doivent traverser. Seul l’adolescent assez arrogant au début du film a réussi à se décoincer tant soit peu à la fin. C’est en tout cas ce que le scénario veut nous faire croire, puisqu’il s’agit là d’un personnage très superficiellement écrit, à l’image de ses copains de bringue qui remplissent stoïquement le rôle du bellâtre, de l’hystérique, ou du maladroit qu’on leur a attribué il y a deux ans. Même sans avoir vu le premier film de cette saga, qui se poursuivra à l’infini tant qu’il restera des temples du péché à explorer, nous n’arrivons pas à nous défaire d’une impression de déjà-vu, comme si sa formule était aussi serviable et arriérée que l’éternelle tendance du cinéma américain grand public à diaboliser les rapports homosexuels.
Vu le 23 mai 2011, au Paramount Opéra, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
A mes futurs témoins : Tobias, Robin, Ludovic, et Sylvain.
Le premier opus avait fait l'effet d'une bombe par son langage cru et ses nombreuses scènes cultes. Le succès amplement mérité de ce film devait être éconduit. Chose faite avec Very bad trip 2, qui dépasse non seulement son prédécesseur, mais qui va encore plus loin dans l'osé (la scène du club thaïlandais, par exemple). La force de ce film vient du fait que l’équipe du premier film répond toujours présent (acteurs principaux, réalisateur, scénaristes). Rares sont les suites réussies, car elles sont pour la plupart du temps faites dans un but mercantile et sans atteindre la qualité de l’original. Cette comédie rend le plus bel hommage au plus fort moment de la vie d'un homme (l’enterrement de vie de garçon), tout en étant un hymne à l'amitié infaillible.
Le réalisateur applique donc la même formule du premier opus, en remplaçant la ville de Las Vegas par Bangkok. La logistique réussit même à tourner dans des endroits encore inédits au cinéma. De rebondissement en rebondissement, la meute des loups nous fait rire aux éclats et fait passer le temps en un instant, avec l'envie d'en reprendre une troisième dose (mariage de Alan ?).
Ce film réussit avec aisance à montrer que la comédie n'est pas un sous-genre. Il s'impose comme l'une des grandes réussites de ce début d'année. Une nouvelle fois, Zach Galifianakis, ancien serveur passé acteur, acquiert toutes ses lettres de noblesse comme comédien au potentiel inouï de comique. Pour notre plus grand plaisir, il personnalise la relève des Adam Sandler et Eddie Murphy, qui ont marqué les années 1990.
La touche qui rallie tous les appels se concrétise aussi par la présence d'un singe capucin irrésistible, alcoolique, fumeur et capable des acrobaties les plus inventives. Ce nouveau personnage apporte une touche d'exotisme, qui remplace le tigre du premier opus.
La bonne humeur de Zach Galifianakis, la force tranquille de Ed Helms et celle plus pensive de Bradley Cooper font que nous adhérons à cette équipe reformée. Ces trois comédiens très bien dirigés font que ce film est la grande comédie adulte incontournable du moment.
Vu le 23 mai 2011, au Paramount Opéra, Salle 1, en VO
Note de Mulder: